Ce qui fait peur

images?q=tbn:ANd9GcQBfF9ru8lpeuFI4Mt6omPZkgcNNbBkN9t6d-92I6Y8MRZmjiQ&t=1&usg=__O7Bwh-eiRZ3lt1xFef1yJIrnFr8=les sentiments qui prennent l’air (pshiiit)

les parties de jambes en terre sur les pierres tombales

l’amour (tout sable lié) dans les camps de naturistes

les fantômes de 2 CV dans les cimetières de voiture  (ah ! le bon temps des DS !)

les strips-teases d’œufs durs dans les bars à omelettes 

les cadavres d’oiseaux mûrs dans la fosse des assiettes

les temps morts suspendus aux crocs des souvenirs   

les écolos sur glace (avant l’embrasement de la planète)

les droites décomplexées en bras de chemise brune (caca d’oie oui)

les changements d’heure et d’espace (ah ! le bon temps du Big Bang !)

les phrases sans fin, les mots à la louche, les lettres de rupture

les plaques de givre sur la tartine matinale (ça glisse dans le café)

les grands plis littéraires et le Prix Nobel du chiffon (ah ! le bon temps de Colette & Chanel !)

les grands sauts (sans filet) dans le passé

les marques de tipp-ex sur le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch

Picasso en auto à Guernica, Ensor en vélo à la côte

Magritte au musée, Bacon au salon, Pollock au paddock

les déclarations – avant Toussaint – de Mgr Leonard

les images saintes non retournées (à leur envoyeur)

le canapé rouge de Michel Drucker (et les culs qui vont dessus)

la Place Rouge quand il neige (brr)

la Mer Rouge quand il pleut très fort (vite, mon parapluie !)

le 4×4 de Benoît XVI dans la campagne (apostolique et) romaine

la vilaine verrue au pied de la maîtresse de mon grand-père

le train-train quotidien (à la gare, vite !)

les controverses du dimanche midi (hue Vrebos !)

la marque de fabrique des politiciens (logo grave)

le point (d’eau) sur les affaires coulantes

la dernière tournée de Johnny (ah ! le bon temps du rockabilly !)

Tout Hugues Aufrey repris par ma sœur à la guitare sèche

Annie Cordy en duo ô cacao avec Rika Zaraï (Tata Yoyo & Tante Agatha)

le menton des frères Bogdanoff

la queue du rat (dégoût)

le cou vache et la face fade de Bart (des Flandres)

le vrai visage de Michaël Jackson (quelle mine !)

la dilution de l’Eglise catholique dans le sperme de la pédophilie

les canassons qui montent sur leurs grands chevaux (chauffeurs de gazon)

mes cheveux qui tombent (dans la houppe) et Tintin chauve

des yeux qui fondent au soleil (de la pluie sur les caveaux)

mes idées qui tournent court (c’est pas nouveau !)

les grands blancs et les petits noirs (ah ! le bon temps des colonies !)

les chutes impossibles et les fins dernières (vraiment ?)

certains silences

 

L’hippopodame / Gainsbourg & Rita Mitsuko

C’est un Rubens
C’est une hippopodame
Avec un D
Comme dans marshmallow
Et si j’en pince
Pour c’t’hippopodame
C’est qu’avec elle j’ai des prix de gros

Ah quel suspens
Sur mon hippopodame
Avec un D
Comme dans vas-y mollo
Les ressorts grincent
Sous l’hippopodame
Même au-d’ssus je m’sens bien dans sa peau

C’est pas une mince
Affaire c’t’hippopodame
Avec un D
Comme dans gigolo
Lorsqu’elle me coince
Mon hippopodame
Entre ses deux groseilles à maquereaux

Puis elle se rince
Vite fait l’hippopodame
Avec un D
Comme dans lavabo
Elle redevient princ-
Esse hippopodame
Elle me refile mon petit cadeau

C’est un Rubens
C’est une hippopodame
Avec un D
Comme dans marshmallow
Et si j’en pince
Pour c’t’hippopodame,
C’est qu’avec elle j’ai des prix de gros

Serge Gainsbourg (1973)



La version des Rita Mitsuko (2001)



 

Catherine Ringer, pas rancunière, après ce que lui avait balancé un Gainsbarre moralisateur quelques années plus tôt…

http://www.youtube.com/watch?v=KGHDhmXeLRM&feature=related

 

A marquer dès à présent dans vos agendas

Pensées,provocs et autres volutesle samedi 13 novembre 2010 à 20 h

Une soirée spéciale consacrée au répertoire du grand Serge.

Avec :

Le Duc (Fabrice Gobessi) : guitare, voix
Le Marquis (Aurélien Belle) : clavier, voix
  

La Bwesse à music

94, rue Jules Houssière
Dampremy, Charleroi

Pour plus d’infos:

http://www.facebook.com/aurelien.belle?ref=ts#!/event.php?eid=171427486201395

 

 

 

 

Le mag des éditions Asteline: les dernières chroniques

Blacksad
T04 : L’enfer, le silence

Auteurs : Guarnido, Canales
Editeur : Dargaud

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Entretien avec JUANJO GUARNIDO
(Blacksad)

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Les tricots de Mireille l’Abeille
Auteur : Antoon Krings
Editeur : Gallimard

(Livre illustré à lire dès 4 ANS)

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Château de sable

Auteurs : Peeters, Lévy
Editeur : Atrabile

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L’Arbre Rouge
Auteur : Shaun Tan
Editeur : Gallimard

(Livre illustré à lire dès 10 ANS)

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Le site des éditions Asteline:

http://www.asteline.be/editions.html

 

    
Happy Rock

Auteur : Zep
Editeur : Delcourt

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Andy Warhol n’est pas un grand artiste / Hector Obalk

41N632BGBDL._SL500_AA300_.jpgArt ou intox?

Hector Obalk fait une entrée fracassante et contestée dans le monde de la critique d’art en signant en 1990 et l’âge de 29 ans cet essai d’un genre nouveau dans lequel, et dans la perspective d’une théorie de l’argumentation esthétique, il apporte des arguments à sa thèse : Andy Warhol n’est pas un grand artiste. A la suite de cet ouvrage, nombre de revues refusèrent ses articles parce que le titre de son ouvrage sous entendait : comme de nombreux critiques le pensent.

Comme l’explique l’auteur dans la préface à la nouvelle édition parue chez Champs Flammarion, dans les cinq premiers chapitres, il suit à la trace le parcours de Warhol qui, de publicitaire à la mode, devint, pour certains, un des artistes majeurs de la seconde moitié du XXème siècle. Il montre par le menu que Warhol a conçu ses oeuvres comme un concepteur-rédacteur d’une agence de pub. Ce n’est qu’au dernier chapitre qu’Obalk livre ses conclusions en tenant à préciser que démontrer sa thèse est toutefois impossible, les règles de l’art n’étant pas tout à fait définissables dans les termes de la logique.
Pour Obalk, et selon la définition du ready made définie par Breton à partir des réalisations de Duchamp (« un objet ordinaire élevé à la dignité d’oeuvre d’art par le simple choix de l’artiste »), Warhol n’a fait que pointer, mettre en avant, des travaux préexistants comme les boîtes de tampons à récurer Brillo (dont l’identité visuelle était le fait d’un peintre expressionniste abstrait, James Harvey, qui intenta d’ailleurs un procès à Warhol), des boîtes de soupe Campbell (dont le design préexistait depuis 1898), de nombreuses photos de presse, dont celle de Marilyn (due à Gene Korman), souvent recadrées et retouchées. Pour avoir créer par l’empilement et la répétition immodérée des images (cela ne produisant, pour Obalk, que des effets visuels) ainsi que par la technique inédite de la photosérigraphie un genre artistique nouveau ou avoir posé des questions sur l’essence de l’art (une mauvaise peinture, signale l’auteur, en provoque pareillement), Warhol n’ est pas pour autant un grand artiste car ses oeuvres (dans leur grande majorité) ne créent « aucune ambiguïté ou contradiction magnifique » : les boîtes de Campbell’s soup «ne sont que des boîtes de soupe.»
Obalk dresse un schéma remarquable de l’idéologie warholienne dans la partie la plus intéressante du livre du point de vue de l’analyse idéelle de l’oeuvre; un schéma basé sur des triangulations parmi lesquelles : Société de spectacle / Matérialisme de l’existence / Société de consommation, Paradis / Enfer /terre ou encore celui formé sur les oeuvres-clés : Marilyn/Campbell/ Disaster (les photos trash).

On trouve aussi quantité de propos de Warhol:
« Je ne veux pas être trop mêlé aux autres… Je n’aime pas toucher les choses. C’est pourquoi mon oeuvre est si loin de moi-même… Il n’y a en fait rien à comprendre dans mon travail… C’est vrai que je n’ai rien à dire… J’approuve ce que chacun fait… Ca doit être bien parce que quelqu’un a dit c’est bien… Tous les Coca sont pareils et tous les Coca sont bons… L’argent est ce que j’aime le plus au monde….. J’ai toujours été un artiste commercial… Le cinéma rend les émotions si fortes et si vraies que quand quelque chose vous arrive réellement vous ne ressentez rien… J’ai toujours pensé que la quantité était la meilleure jauge de tout… La seule manière d’écrire est de raconter ce qui arrive sans donner son opinion…Quand vous revoyez tout le temps la même image atroce ça ne vous fait plus aucun effet. »
Même si Obalk reconnaît une cohérence entre les déclarations de Warhol et la thématique de son iconologie, cela assimile son oeuvre à une construction idéelle, c’est-à-dire à une conception de concepteur -rédacteur seulement.
« Ainsi si nous avons comparé la segmentation des compétences warholiennes à celles des différents auteurs d’une création publicitaire, ce n’est pas pour tirer profit d’un dénigrement communément admis de la publicité, du commerce ou du vedettariat, relevant de la même division du travail et des mêmes structures créatives que celles de l’industrie publicitaire, jouissant alors tout naturellement des mêmes avantages – adoucissement des affres de la création, présence sécurisante d’une concept directeur, efficacité des effets de séduction… – qui sont autant de faiblesses pour une œuvre.
Et s’il est vrai que, pour cette raison seulement, la publicité n’est pas un grand art, celui dont l’œuvre peint obéit à la même atomisation des tâches qui régit la création publicitaire ne saurait être un grand artiste. »

Enfin dans un chapitre supplémentaire, Obalk expose l’argument du paradoxe en art. Il montre à travers des exemples tirés de la fortune critique de Warhol que les caractères les plus souvent relevés sont « impersonnel», « anesthésiant », « stéréotypé», « insensible », « factice »… Mais après ces premières remarques, la critique s’emploie en général à montrer que la superficialité ou l’insignifance de l’art de Warhol n’en sont pas.
« La critique ne pourrait pas non plus reprocher à Warhol ce qu’il revendiquait, ce qui serait trop bête. Alors que oui, les tableaux de chaises électriques sont tragiques, les tableaux de soupe sont mécaniques, mais, hélas, on s’y attendait. »
Obalk souligne que la critique d’art relève souvent d’un exercice dialectique, soumis à des paradoxes(tel que celui qu’il met en évidence), alors qu’elle devrait avant tout consister à ressentir les oeuvres. Il observe que la savoir-faire de l’artiste traditionnel est devenu, dans l’art contemporain, un savoir-choisir. Et fait remarquer que le jugement esthétique doit prévaloir sur l’argument critique car, pour faire court, on forme son jugement alors qu’on ne peut que recevoir un sentiment. E.A.

 

Hector Obalk, en 1990, s’explique face à Ardisson, dans Lunettes noires pour une nuit

blanche

http://www.ina.fr/ardisson/lunettes-noires-pour-nuits-blanches/video/I08167881/interview-verite-hector-obalk.fr.html

On retrouve Hector Obalk dans l’émission Grand’ Art sur Arte du 17 octobre au 28 novembre 2010 où il nous raconte à sa façon les peintres (Ingres, Titien, Lucian Freud…) et leurs oeuvres:

http://www.arte.tv/fr/Echappees-culturelles/Grand-Art/2469020.html


 

Les reflets

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Toute la semaine je n’avais pas pu me voir en peinture et samedi soir, ça a empiré : j’ai brisé tous les miroirs, jusqu’aux vitres et carreaux qui me renvoyaient le méchant reflet. Avec les courants d’air d’octobre, j’ai attrapé la crève et dimanche matin on a dû m’admettre aux urgences. Quand on a apporté la radio de mes poumons qui attestaient de ma bronchite, j’ai détourné le regard. Quand le médecin s’est penché sur moi, je lui ai arraché les lunettes. On m’a transféré au bloc de neurologie où le lundi matin un psy sans le moindre objet réverbérant m’a reçu avec toutes les précautions d’usage.

Georges Brassens / La ballade des gens qui sont nés quelque part…

Georges Brassens aurait eu 89 ans le 22 octobre…

La ballade des gens qui sont nés quelque part

C’est vrai qu’ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n’ont qu’un seul point faible et c’est être habités
Et c’est être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie
Vous font voir du pays natal jusqu’à loucher
Qu’ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable vauvert ou de Zanzibar
Ou même de Montcuq il s’en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part




Les oiseaux de passage

Ô vie heureuse des bourgeois
Qu’avril bourgeonne
Ou que decembre gèle,
Ils sont fiers et contents

Ce pigeon est aimé,
Trois jours par sa pigeonne
Ça lui suffit il sait
Que l’amour n’a qu’un temps

Ce dindon a toujours
Béni sa destinée
Et quand vient le moment
De mourir il faut voir

Les vidéos de 70 chansons de Georges Brassens

http://video.muzika.fr/titres/1007/Georges-Brassens

Ces chères britanniques, par Denis Billamboz

Ces chères britanniques

Ces « chères anglaises » tellement vénérées par de nombreux lecteurs et qui ont ébloui les lettres mondiales pendant de nombreuses années, ont-elles eu la succession qu’elles méritaient ? Nous essaierons de l’entrevoir à travers la présentation de deux œuvres de deux jeunes britanniques, car l’une d’elle n’est pas anglaise mais écossaise, nées toutes les deux en 1965. Hélas, Alison Louise Kennedy, l’Ecossaise, et Zoë Heller ne m’ont pas fait  oublier leurs célèbres devancières avec les deux œuvres que je vous propose et je pense que je puiserai encore longtemps dans les lettres classiques anglaises du côté des sœurs Brontë, de Jeanne Austen et de bien d’autres moins anciennes mais tout aussi talentueuses. Il faudra donc que nous allions à la rencontre d’autres auteurs pour trouver de nouveaux talents à la hauteur de ceux qui nous ont tellement enthousiasmés.

 

51SAXEXGV8L._SL500_AA300_.jpgVolupté singulière

Alison Louise Kennedy (1965 – ….)

 « Maintenant, une autre année merdeuse de train-train quotidien atteignait le mois de juin sans qu’il y eût la moindre révolte. » Madame Brindle s’ennuie ferme dans son pavillon de Glasgow où elle n’est que la femme de son mari qu’elle n’aime pas trop car il est trop velu à son goût et surtout, parce qu’il ne lui laisse guère l’occasion d’exprimer sa personnalité, la cantonnant dans son rôle stricte d’épouse modèle. Mais, un beau jour elle découvre, à la télévision, le Professeur Gluck qui est l’auteur d’un ouvrage « La Nouvelle Cybernétique » qu’elle adopte pour remplir sa vie spirituelle qu’elle a un peu vidée en perdant la foi en Dieu. Et, sous l’emprise de cette nouvelle passion, elle part pour Stuttgart où Gluck séjourne pour une conférence. Rapidement, les deux protagonistes se rencontrent et forment un couple étrange où chacun cherche à vaincre ses démons, cette « vieille  peur de mourir » pour elle et un besoin permanent d’images pornographiques pour lui. Ce couple impossible bute sur ses propres problèmes et sur le troisième personnage du trio rituel, le mari délaissé, et s’engage sur un chemin chaotique et incertain qui les conduira jusqu’au fond de leur être pour espérer entrevoir un avenir possible.

C’est un récit très freudien où la frustration, le refoulement, le péché, la faute, la punition et le pardon ont une large place. Helen Brindle a peur de la mort et elle ne trouve plus les réponses nécessaires dans sa foi, «elle était la veuve de Dieu», et Gluck, même s’il se donne des allures de héros en s’identifiant souvent à James Stewart, a recours en permanence à la pornographie pour vaincre les démons qu’ils traînent depuis l’enfance.

C’est aussi une analyse introspective très fine que l’auteur conduit à travers les petits riens de la vie quotidienne, ces futilités qui semblent ne pas avoir d’importance et qui, pourtant, peuvent avoir une signification précise. Mais, Mon dieu, Alison, qu’il est encore difficile de réunir deux corps à la fin du XX° siècle en Ecosse.

La critique parle de prose admirable, moi j’ai vu, ou ressenti, beaucoup de points de suspension comme dans un discours de Modiano où il faut soi-même construire la fin des phrases. Un récit du non-dit où le toucher a une grande importance comme si les mains pouvaient suppléer le langage pour ce qui est trop difficile à énoncer.

 

51dfvFOLaBL._SL160_AA160_.jpgChronique d’un scandale

Zoë Heller (1965 – ….)

Après avoir lu le premier paragraphe de ce livre, instinctivement, j’ai levé les yeux pour chercher la pendule de la gare qui indique l’heure de départ des trains. Mais, je n’étais pas dans une gare en train  de lire un roman acheté à la boutique de l’établissement, j’étais bien dans mon salon commençant la lecture de « Chronique d’un scandale » de Zoë Heller qui traite de la solitude de deux Anglaises ayant quelques difficultés avec leur entourage.

Sheba, la quarantaine avantageuse, vit avec un mari plus âgé qu’elle qui ne la considère pas plus que son fils mongolien ou que sa fille en pleine crise d’adolescence aigüe. C’est donc sans beaucoup de résistance qu’elle cède aux avances d’un adolescent précoce  qui lui apporte le minimum d’excitation qui manque sérieusement à son existence. Pendant que Barbara, professeur célibataire proche de la retraite, s’enlise dans « la solitude au long cours qui s’écoule au goûte à goûte et dont on n’entrevoit pas la fin », et s’accroche désespérément à Sheba pour meubler sa triste vie. Mais l’amour illicite de Sheba va mettre une jolie pagaille dans ce petit monde et remettre en cause la vie de ces deux femmes.

Ce livre pourrait être intéressant, son argument ne manque pas de piment mais voilà Zoë Heller n’est pas Barbara Pym, ni Muriel Spark, ni Elizabeth Taylor, ni l’une des ces vieilles Anglaises qui ont égayé si longtemps les Lettres britanniques. Et, son roman n’est pas comme celui de Mary Wesley « Sucré, salé, poivré », il est n’est même pas amer, il est tout simplement … fade, plat. Il lui faudrait comme à ceux de ses congénères un peu plus de malice, d’impertinence, d’ironie, d’espièglerie ou même d’une certaine dose de méchanceté, voire  de férocité.

Denis Billamboz