Les séparés

Texte: Marceline Desborde-Valmore 

Musique: Julien Clerc

Les séparés

N’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre.
Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau.
J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre, 
Et frapper à mon coeur, c’est frapper au tombeau.
N’écris pas!

N’écris pas. N’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu’à Dieu…qu’à toi, si je t’aimais!
Au fond de ton absence écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais.
N’écris pas!

N’écris pas. Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire ; 
Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.
Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N’écris pas!

N’écris pas ces doux mots que je n’ose plus lire : 
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ; 
Que je les vois brûler à travers ton sourire ; 
Il semble qu’un baiser les empreint sur mon coeur.
N’écris pas!

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

images?q=tbn:ANd9GcScyBYb6CDIzfYJNI3Iuof98Hz-ElmdOI9Wpl50vZqVV3klCgLiLe souvenir

Ô délire d’une heure auprès de lui passée,
Reste dans ma pensée !
Par toi tout le bonheur que m’offre l’avenir
Est dans mon souvenir.

Je ne m’expose plus à le voir, à l’entendre,
Je n’ose plus l’attendre,
Et si je puis encor supporter l’avenir,
C’est par le souvenir.

Le temps ne viendra pas pour guérir ma souffrance,
Je n’ai plus d’espérance ;
Mais je ne voudrais pas, pour tout mon avenir,
Perdre le souvenir !

Marceline Desbordes-Valmore

+ de poèmes de M.D.-V. =)

http://www.unjourunpoeme.fr/auteurs/desbordes-valmore-marceline

ANNE BONHOMME ET SES « ARCHIVES »

369422_1424082850_695073978_q.jpgpar Philippe Leuckx

Un huitième livre de poèmes en vingt et un ans de création. Deux éditeurs : L’Arbre à paroles et Le Coudrier. Voilà le troisième recueil qui paraît à l’enseigne du Coudrier, au titre toujours aussi bref, après « Exercices », il y a trois ans, ARCHIVES, sorti spécialement pour la Foire du livre de Bruxelles.

 Repository?IDR=3522&IDQ=20L’auteur a trouvé depuis ses débuts une voix, un rythme et des thèmes personnels. De longs poèmes aux vers brefs, entre descriptions réalistes et considérations mythiques, entre le souffle de la mélopée et les constats urgents à se dire, en toute pudeur, sans gommer les aspérités de l’existence. Les peuplades primitives désolées, les peintures et les images, la ville sont des lieux spécifiques, qu’elle prolonge, approfondit, fore loin. Ce que le beau livre de 2008, « Ici-là-bas », dessinait, se retrouve en partie sous une autre lumière. Puisqu’il faut sauver les îles, « ces filles d’absolue beauté », puisqu’il faut renaître aux vraies images terriennes et aquatiques, puisqu’il s’agit en tant que poète d’élever la parole à la hauteur des vrais débats de civilisation, à l’heure où la beauté et la bonté sont rognées de toutes parts.

Trois parties structurent une pensée fondamentale des paradis perdus, non seulement les îles, les peuples, mais quoi, notre enfance, mais quoi, notre monde qui se fait vieux.

Anne Bonhomme, dans une partie centrale de toute gravité, consigne un ton de solitude et de tristesse. Que savons-nous de la réalité? Et « écrire », serait-ce la seule manière de relayer ces « oeuvres perdues »? La poétesse rameute l’enfant de ses quatre ans, qui « n’a jamais été gaie » : de quoi peut-elle se « consoler » et quelle « trace » laisser au monde?

Les beautés affleurent sans un trémolo, dans une justesse au long cours :

« Un enfant tourne/ dans l’espace/ sans casque touche à peine/ ses vieux cheveux de/ raphia »

ou

« Prends-moi dans tes bras/ vieille planète/ et berce-moi de tous tes/ lacs étincelants ».

Le détour mythique de « LA-FEMME-QUI-ECOUTE » ou de la mort qui attend les hommes donne à l’ensemble une densité palpable d’approche philosophique des mondes; Anne Bonhomme sait, ô combien, tisser dans ses poèmes amples toute l’aventure intérieure d’une préservation des beautés à l’oeuvre; sa poésie nous questionne, nous insuffle sa dose d’admiration de ce qui reste, en dépit de toutes les saccades, de tous les saccages.

Notre âme doit conserver ses « Archives », cette « lumière (qui)coule », « une palpitation » « pour tous les coeurs du monde ». Notre oeil doit mesurer sa chance, toutes pépites rassemblées, entre ciel et mer.

Sans verser dans la tragique option, Anne Bonhomme délivre une vigilance de tous les instants, pour que nous ne sombrions pas, faute d’avoir vécu.

Inépuisable poésie, dont les éléments fondamentaux agencent les beautés, sans aucune lourdeur formelle : les images coulent elles aussi de source, vivifiantes comme le tribut d’un oeil éveillé, toujours apte à déloger du monde ses merveilles mêmes périssables.

Anne Bonhomme, Archives, Le Coudrier, 86 p., 15€. Belles illustrations de Simonne Devylder.

http://editions-lecoudrier.blogspot.be/

La transformation

images?q=tbn:ANd9GcRJ4WIg0m4fMolYAdL_ntQWaylXD_VYzlzUKNQtF8sUU5NoO6-drAMa transformation en automobile ne s’est pas faite en un jour. Mais en deux. D’abord me sont poussés des phares antibrouillard au-dessus des yeux, c’était pratique pour voir dans la purée de pois matinale. Au cours de la journée, ma peau s’est métallisée dans un beau gris anthracite qui m’a mieux protégé contre les intempéries que ma vieille chair humaine. Mes nouveaux garde-boues ne m’ont pas empêché de dormir. J’ai rêvé de belles jantes en aluminium. Le lendemain, j’avais acquis deux nouveaux phares au bas du dos puis un tableau de bord flambant neuf, un intérieur cuir et bientôt tout le confort d’une berline familiale, je n’en aurais pas espéré autant. Depuis ma vie a un peu changé, on s’en doute, mais dans des proportions raisonnables (je n’ai jamais été un excentrique), j’ai assisté à la transformation de quelques-uns de mes proches en frigo américain, en tondeuse à gazon sans fil et, même, pour l’un d’eux (je ne dirai pas qui), en distributeur de préservatifs. Pour ma part, je roule bien, merci. Il faut juste que je n’oublie pas de prendre rendez-vous pour mes entretiens semestriels, que, capot en l’air, j’ai tendance à négliger. 

Le cycle de l’oeil

l’eau est faite d’yeux

regard coulant vers la plaine

 

source des mots-pierres

et de vérité douce

 

dans ce que tu vois là

s’infiltre de l’air

 

et du charbon de bois

rond comme un pôle

 

avant qu’il chauffe la planète

après qu’il a rêvé de toi

 

bulle du dire

de l’improbable prière

 

verseras-tu dans la terre

ton trop-plein de paroles

 

(pour te fondre dans le temps

invisible du silence

 

et recommencer la mer

au somment d’un nuage)



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LE PEINTRE EGOCENTRIQUE et autres histoires courtes de peinture

Le peintre égocentrique

Ce peintre aimait tellement ses peintures qu’après avoir terminé une toile, il la couvrait de baisers, provoquant un incomparable embrouillamini de taches qui, par ailleurs, faisait son succès. Il était ainsi parvenu, au terme d’un incomparable travail buccal, au numéro 27 983 de sa légendaire série Lips. Mais attention, il ne fallait surtout pas qu’un critique indélicat, pris d’un fougueux désir de rendre hommage à une des ses oeuvres à la mode, ne l’augmente d’un baiser sincère, lors d’une exposition, par exemple; aussitôt ses sbires auraient fait regretter à l’importun sa subite effusion de tendresse.

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Un bunker 

Ce collectionneur d’art entreposait ses œuvres dans un bunker. Mais celui-ci n’était jamais assez sécurisé. Il finit par racheter le site d’une centrale nucléaire à l’abandon et stocka ses oeuvres au cœur d’un ancien réacteur d’où elles irradient désormais en toute sécurité.

 

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Le cimetière de l’art

Ce peintre excentrique envoyait, une fois achevées, ses toiles au cimetière. Fort de sa notoriété dans le milieu artistique, il savait que les amateurs arrêteraient le convoi funéraire avant destination pour acheter à prix de mort l’oeuvre destinée à l’inhumation. On raconte qu’un jour, des braqueurs à la solde d’amateurs sans le sou s’emparèrent du précieux butin dans un bain de sang. Ce qui contribua grandement à l’extension de notoriété de l’artiste aux domaines de la performance trash et du street art.

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LA VENGEANCE DE L’ÉDITEUR et autres textes courts

Les Éditions Blanche

Parfois le passé de blanchisseur de cet éditeur transpire dans ses travaux actuels : des pages entières de livre sont blanches voire tout le livre. Alors que ses auteurs ont tant peiné pour les noircir ! Toutefois ceux-ci n’osent pas réclamer car sinon l’éditeur ne leur lavera plus leur linge de corps à l’œil, et il est plus difficile de trouver un bon blanchisseur qu’un éditeur immaculé.

 

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La faiblesse

En décembre, cet éditeur invite ses auteurs à la montagne. Il s’arrange pour éliminer en totalité ou partie dans des chutes préméditées les corps de ceux qui ne lui ont pas donné satisfaction dans l’année. Sa faiblesse : il ne sait pas dire non à leurs envois de nouveaux manuscrits.

 

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La vengeance de l’éditeur
À l’instar du putsch des conjurés contre Hitler en 1944, ces auteurs d’une même maison d’édition envisagèrent la dissolution des parties molles de leur éditeur dans l’alcool au cours d’un raout explosif. Mais le complot échoua, l’éditeur garda apparence et démarche humaines, et sa vengeance fut terrible : l’obligation de présence pour tous les putschistes à tous les salons littéraires régionaux de l’année à venir. 

 

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Le Microbe de printemps est arrivé!

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La revue dont on ne se lasse pas! 

Petit prix, petit format, textes courts & aphorismes, plaisir de lecture garanti.


Au sommaire du numéro 76:

Stéphane Berney

Denis Billamboz

Marc Bonetto

Morgan Brini

Greg Damon

Samuel Dudouit

Fabrice Farre

Josiane Hubert

Ludovic Joce

Jean Klépal3087827405.jpg

Marcel Peltier

Éric Pérennou

Stéphane-Paul Prat

Thierry Radière

Thierry Roquet

Basile Rouchin

Laura Vazquez.

Illustrations : Martine Zimmer

Les abonnés « + » recevront également le 39e mi(ni)crobe signé Tom Nisse : REPRISES DE POSITIONS.

Pour le(s) commander, contacater Éric Dejaeger via son blog:

http://courttoujours.hautetfort.com/sport/

     

Le SIDA, la malédiction de l’Afrique

53e076ecde36b51b1bbe6d7d6172684a?s=75&d=http%3A%2F%2Fme.voir.ca%2Fcommunaute%2Fthemes%2Fbpcom%2Fimages%2Fdefault-dude.png%3Fs%3D75&r=Gpar Denis BILLAMBOZ

Le Malawien Steve Chimombo dit qu’il a apporté sa contribution à la lutte contre le SIDA en publiant le petit recueil que je présente ci-dessous, je voudrais, moi aussi, à ma très modeste mesure, attirer l’attention des lecteurs sur le drame que vit actuellement l’Afrique de l’Ouest, en publiant les commentaires que j’ai rédigés sur ce livre et sur celui de Petina Gappah, une jeune Zimbabwéenne,  qui a elle aussi évoqué ce fléau dans un recueil de récits qui recensent toutes les calamités qui affligent actuellement son pays. Toute une région d’une grande richesse et d’une grande beauté qui sombre actuellement dans un marasme épouvantable.


les-racines-dechirees-petina-gappah-9782264054579.gifLes racines déchirées

Petina Gappah (1971 – ….)

Si l’Egypte a connu ses sept plaies calamiteuses, le Zimbabwe en connait actuellement au moins treize comme le nombre d’histoires que renferme ce recueil qui n’ose pas dire qu’il contient des nouvelles mais plutôt des débris de l’histoire de ce pays qui a complètement explosé sous l’impact d’une crise économique monumentale et d’une maladie qui n’ose pas dire son nom, « la grande maladie au petit nom ».

Dans ce recueil Petina Gappah fait une sorte d’inventaire des calamités qui accablent ce pays depuis qu’il a troqué le nom de Rhodésie contre celui de Zimbabwe, depuis que les idéalistes qui conduisaient la révolution ont oublié toutes leurs belles théories pour instaurer un pouvoir dictatorial absolu et cessé de considérer les femmes comme des égales pour les utiliser seulement pour leurs besoins sexuels et ménagers. « Mon mari trouvait que c’était du gaspillage de pénis d’être fidèle à une seule femme. »

Le catalogue des misères zimbabwéennes commencent avec une décolonisation ratée qui donne le pouvoir à ces révolutionnaires qui ont perdu leur idéal mais qui ont découvert une nouvelle vénalité dans les avantages que l’argent facile leur procure. Les colons sont partis, les fermiers ont été chassés, pour la plupart, mais les nouveaux paysans n’ont ni outils ni semence pour faire prospérer leurs exploitations.

La corruption, la concussion, le trafic d’influence, le népotisme et le favoritisme et d’autres malversations encore sont devenus le mode habituel de fonctionnement du pays. L’économie est parti à vau-l’eau, l’inflation galope comme elle n’a jamais galopé ailleurs, atteignant des gouffres abyssaux et laissant le pays exsangue, incapable de nourrir, loger et soigner ses habitants. La seule solution réside dans l’exil pour trouver une misère moins pénible sous d’autres cieux moins cléments et parfois même revenir avec le rouge de l’échec au front. Le pays se vend par morceaux aux plus offrants, notamment aux Chinois qui sont très présents et très attentifs devant cette déconfiture.

Mais le grand fléau est avant tout la fameuse maladie qui ne peut pas être évoquée. « Il n’existe qu’une maladie qui pousse à la fois ceux qui ont de belles voitures et ceux qui n’ont pas de voitures du tout à s’adresser au prophète. C’est la grande maladie au nom bref, la maladie dont personne ne meurt, la maladie dont le vrai nom n’est jamais prononcé, la maladie qui manifeste sa présence par la rougeur rosée des lèvres, l’aspect luisant des cheveux, le blanc des yeux plus blanc que la nature l’a voulu. »

Petina Gappah, dans une langue vive, acérée, parfois truculente, non sans ironie et dérision, pointe de la plume ceux qui ont conduit le pays à la faillite et ses habitants dans la tombe, sans trembler, ni faillir. Son doigt se fait encore plus accusateur que celui de Nozipo Maraire qui dénonçait déjà cette situation dramatique mais, hélas, elles vivent toutes les deux à l’étranger comme la quasi totalité des élites zimbabwéennes qui ne peuvent plus vivre dans leur pays pour essayer de le sauver.

 


l-ombre-de-la-hyene-steve-chimombo-9782911464362.gifL’ombre de la hyène

Steve Chimombob (1945 – ….)

Sigele est appelé par sa belle-sœur à l’hôpital au chevet de son frère à la mode locale, il remarque les plaies aux poignets et aux chevilles de la jeune femme ; son frère décédant rapidement, il organise les funérailles mais s’esquive prestement pour ne pas être obligé, comme lui demande les anciens de la famille, d’accomplir le « kusudzula », le nettoyage rituel de la femme du défunt. Ce rite ancestral consiste en l’accouplement de la veuve avec un membre de la famille ou un professionnel payé spécialement pour effectuer cette mission. Un geste qui permet de rompre le lien de fidélité qui lie la veuve à son ancien mari et ainsi de lui laisser espérer un remariage. Son frère aîné remplace donc Sigele qui, ayant repéré les symptômes de la maladie, n’a pas voulu prendre le risque de la contamination le laissant, avec la mission, à son frère désigné à sa place pour perpétuer la tradition ancestrale. « D’un côté la hyène est purificatrice… la hyène est associée à l’homme qui performe le rite sexuel au nom de la tradition. Mais, dans le conte malawien, la hyène est toujours présentée comme victime de la tricherie. »

Les trois nouvelles – traduites par Kangmi Alem – qui constituent ce petit recueil, pourraient former les trois chapitres d’un court roman dans lequel l’auteur explore le destin d’une famille aux prises avec la pandémie du SIDA qui frappe violemment l’Afrique du Sud-ouest notamment. « Les écrivains répondent à la pandémie du sida en l’utilisant comme une source d’inspiration dans leurs poèmes, romans et pièces de théâtre». Steve Chimombo précise clairement : « l’ombre de la hyène est ma propre contribution à cette campagne massive d’éducation du public sur la pandémie ». 

« Ce recueil est une étude de cas concrète sur ce qui se passe dans la réalité, » un véritable plaidoyer contre les traditions ancestrales qui survivent encore dans les rites sexuels comme le nettoyage rituel des veuves. Avant de décéder, un mari atteint du sida, contamine sa femme qui transmet la maladie à celui qui la « nettoie » et qui, à son tour transmet le virus à son épouse et à ses autres conquêtes. Un drame foudroyant qui contribue grandement à l’explosion de ce fléau dans cette partie de l’Afrique. Les pouvoirs publics, relayés par les intellectuels, font pression sur les anciens pour qu’ils transforment cette tradition mortifère en un rituel plus symbolique.

 « La mort ne devrait pas être la seule finalité de l’expérience humaine… »

 

 

5 poèmes inédits de Salvatore Gucciardo

Le flot

Sur le testament

D’Orphée

Le lyrisme alluvial

Caresse

Le contour

De l’âme

Et cristallise

Le flot des sentiments

Dans la pénombre chaude

 

Particule de poussière

Dans l’alvéole lézardé

Les paupières

Mi-closes

Fixent

Les rais de lumière

Dans l’amas

Des feuilles

De l’arbre esseulé

 


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Exaltation

Nuit d’âme

Où les êtres opaques

S’envolent

Vers l’horizon céleste

 

Pluies d’étincelles

Rayons gargantuesques

Reliques sacrées

Le feu de la passion

 

Au sommet

De la constellation

Délectation

Exaltation

Sublimation

 

Tous les délices

Du rêve

Sur l’aile

De l’oiseau fragile


 

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Jaillissement 

Alphabet cosmique

Ecorce stellaire

La sève nébuleuse

Sillonne

Le corps humain

 

Jaillissement doré

Dans les draps

De la nuit

 

L’être guette

La cité

De l’aube


 

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L’éclat du soufre

Au milieu

De sphères

L’eau

Le feu

 

Bouillonnement

De soufre

Rizières en feu

L’alliance de l’anneau

Au sommet du sanctuaire

 

Profondeur abyssale

Larmes perlées

Sous  l’œil écaillé

Du dragon

 

Maelstrom

Flots d’émois

Éboulement

De pierrailles

Dans le fleuve

Paisible

 

Chorégraphie

Pourprée

À l’intérieur

Du coquillage

 

 

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Offrande

Dans la nuit sereine

J’ouvrirai les pétales

De rose

Pour les déposer

Près de ton visage

Lumineux

Afin que le monde

S’enivre

De ta sève

Sacrale


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Visitez le nouveau site de Salvatore Gucciardo pour découvrir d’autres peintures et dessins, ainsi que des poèmes, des extraits d’articles de presse etc.:

http://www.salvatoregucciardo.be/

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