L’INTERVIEW POLITIQUE de l’Abstention

– Vous êtes l’un des grands vainqueurs des élections. Comment vit-on une telle victoire? 

– Tout le mérite revient aux non-électeurs.

– Quels sont vos projets, vos ambitions?

– Faire mieux aux prochaines élections et, à terme, atteindre les 100 %.

– Votre stratégie jusque là?

– Ne rien faire. C’est le meilleur moyen pour progresser quand on est dans l’opposition.

 

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DES PRINTEMPS en musique et en chansons

Arthur H & Jean-Louis Trintignant

Ferré

Saez

Ferrat

Barbara (d’après un poème d’Eluard)

 

Brel

Bécaud

Aufrey

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Darc

Perret

Leclerc

Bensé

Anne Sylvestre

Piaf

 

Fugain

Michel Simon

Les Ogres de Barback

Antoine Corriveau

Mara Tremblay

Bélanger

Stacey Kent

Laforêt

Jacqueline Taieb

Coeur de Pirate

Mara Tremblay

Maria Callas (chante Saint-Saëns)

Reynaldo Hahn

Simon Keenlyside (chante Debussy)

Pina Bausch (Le sacre du printemps de Stravinsky, 1975)

Chopin

Le printemps, film muet de Louis Feuillade (1909)

Printemps + Jour de pluie, par Denis Billamboz


Printemps

 

J’ai ouvert ma fenêtre

Sur une bouffée de bien-être

 

Un effluve floral

Dans l’air matinal

 

Un pépiement

Dans l’azur volant

 

Un bourgeon

Sur mon balcon

 

Une mini jupe

Qui fait la pin up

 

Ce matin

Je ne prendrai pas le chemin

Qui mène au turbin

 

Je prendrai le chemin

Des copains

De l’amour et du vin

 

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Jour de pluie

  

Pleut le ciel

Pleure le soleil

 

Mes yeux ne pleureront pas

Mes yeux ne pleuvront pas

Ils ont lu un livre

Ils en sont ivres

 

Pleut le ciel

Pleure le soleil

 

Mes oreilles ne pleureront pas

Mes oreilles ne pleuvront pas

Elles sont en fête

Elles ont entendu l’aède

 

Pleut le ciel

Pleure le soleil

 

Ma bouche ne pleurera pas

Ma bouche ne pleuvra pas

Elle est gavée

De doux baisers

 

Mon cœur ne pleurera pas

Mon cœur ne pleuvra pas

Il pétille

Il a vu la fille

 

Jour de pluie

N’est pas toujours jour de suie

 

 

AlCÔVES NIPPONES

images?q=tbn:ANd9GcQ8ZQRh5vCHHCb0oOMtYL07fF9qsYa379z4wfNeuWrnBJVWnBxm1wpar Denis BILLAMBOZ

En lisant le roman de Christine Montalbetti évoquant les étreintes sans passion d’un jeune Français dans un hôtel de Kyoto, comment ne pas penser à cet autre texte de Kawabata lui-même décrivant les étreintes pathétiques de vieux messieurs avec des jeunes femmes profondément endormies pour qu’elles ne  découvrent pas leur impuissance et leur déchéance. Amours sans passion, étreintes froides, le thème semble rapprocher les deux auteurs et pourtant celui de la jeune Française est à mille lieues de celui du grand maître japonais, la froideur méthodique de Christine Montalbetti vient butter sur l’érotisme raffiné de Kawabata. Le Kyoto du héros de « Love hôtel » n’a pas grand-chose à voir avec celui que Kawabata chérissait tant, mais il était intéressant tout de même de rapprocher ces deux textes qui mettent en scène tous deux l’incontournable besoin sexuel que les hommes cherchent à satisfaire jusqu’au bout de leur existence pour croire qu’ils sont toujours en vie.

 

yasunari-kawabata-les-belles-endormies.jpgLes belles endormies

Yasunari Kawabata (1899 – 1972)

Le vieil Eguchi vient pour la première fois dans cette maison où les clients peuvent passer une nuit avec une jeune fille endormie artificiellement qui, ainsi, ne risque pas de se réveiller et de les surprendre dans la déchéance de leur impuissance. Ils peuvent ainsi masquer leurs défaillances tout en satisfaisant leurs maigres désirs sans craindre de souffrir dans leur orgueil de mâle déclinant. Eguchi, lui, n’est pas encore impuissant mais il sent déjà les premiers symptômes de la déchéance envahir son corps vieillissant.

Pour sa première visite, il n’ose pas toucher la belle qu’il observe sous tous les angles et dans les moindres détails susceptibles d’éveiller son émotion et de lui rappeler ses jeunes années et ses anciennes amours. Et puis, Il y aura d’autres filles et toujours cette recherche esthétique dans les détails du corps humain de ces nymphettes pour titiller la sensibilité du vieil homme. Une façon de retarder la mort en essayant de croire encore en ses capacités à séduire et à donner du plaisir ? Une façon d’attendre la mort paisiblement ? Une façon d’appeler la mort en oubliant les outrages de l’âge ? Peut-être aussi un espoir de s’approprier les vertus de la jeunesse étendue à ses côtés ?

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Un petit roman tout d’élégance, de distinction et de pudeur à la façon de Kawabata, mettant en scène des Lolita offertes et fraîches pour vieillards contemplatifs essayant d’échapper à la déchéance annonciatrice de leur fin prochaine. Mais aussi un roman prémonitoire qui annonce sans ambigüité aucune le suicide de l’auteur qui ne voulait pas supporter la vieillesse, les outrages de l’âge et la déchéance. Et qui aurait pu, comme le vieil Eguchi, rêver de mourir près d’une fille qui dort d’un sommeil de mort, par suicide ou par suicide après meurtre, une façon de se familiariser avec la mort, de l’apprivoiser et d’attendre le passage dans l’autre monde avec plus de quiétude. La perversion élevée au niveau d’un art, d’une émotion esthétique ou d’un rite cultuel.

 

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Love hôtel

Christine Montalbetti (1965 – ….)

A Kyoto, un Français a rendez-vous, dans un hôtel d’amour, avec Natsumi, une Japonaise mariée, pour un instant d’ébats loin de toutes les indiscrétions possibles. La jeune femme lui rapporte des histoires que son père lui racontait quand elle était plus jeune. Mais, l’amant a peu de considération pour celle qui partage son étreinte, il pense à beaucoup d’autres choses. Cette aventure érotique semble plutôt être un prétexte à un exercice d’écriture, de descriptions, notamment, précises, méticuleuses, soulignant le moindre détail, dans une langue épurée, étudiée qui sent cependant un peu l’atelier d’écriture. Un bel exercice de style même si l’auteur use abondamment des parenthèses qui lui servent, surtout, à interpeller le lecteur et d’autres effets de ponctuation comme s’il en avait un stock à épuiser impérativement. Le jeune homme décrit sa promenade dans la ville, les lieux qu’il traverse, les endroits où il séjourne, les personnages qu’il rencontre habituellement et les souvenirs d’autres aventures qui lui reviennent en mémoire.

aut-christine-montalbetti.jpgCe texte se présente comme une suite de récits courts, de petites nouvelles, mis bout à bout pour constituer un roman froid dégageant très peu d’émotion, loin de la sensualité dont Kawabata usait dans ses descriptions de Kyoto et encore plus loin de l’érotisme avec lequel le maître décrivait les scènes d’amour. L’auteur accorde toute son attention aux mots, aux adverbes notamment dont il nourrit copieusement son texte.

Le couple s’incruste dans un monde figé, clos, loin de tout, loin de l’agitation extérieure, loin de la civilisation : « Nous sommes englués dans un milieu stable, permanent, dont le décor demeure semblable à lui-même, immuable et constant. » Un monde qui semble n’avoir qu’un présent, aucun avenir et peut-être même pas de passé, une forme de désespoir qui explique peut-être la froideur du texte et son manque d’émotion. Un monde qui réunit, à travers les histoires racontées par la jeune femme,  trois générations de femmes en un même temps, en un même lieu. « Elles sont là toutes les trois, la grand-mère, Natsumi adulte, Natsumi enfant, trois générations qui cohabitent fondues dans un même corps, logées dans l’apparence d’une seule, créature triple, et insaisissable,… ». Une volonté de posséder le passé, le présent et peut-être même l’avenir dans un monde qui n’en aurait pas, un monde qui évoque celui que Volodine précipite dans son chaos.

 

LE COW-BOY DE MALAKOFF de Thierry ROQUET (éd. Le Pédalo ivre, collection Poésie)

1325655420.jpgWestern moderne

Thierry Roquet applique à son quotidien la grille du western de nos enfances. S’il y en a moins qu’avant sur nos écrans, la vie moderne en reste un, c’est indéniable. Il suffit de bien regarder pour voir près de chez soi un saloon, une squaw, un ranch, un fusil du général Custer, des indiens, le cul d’une vache ou même la démarche chaloupée de John Wayne et la dégaine de Robert Mitchum.

Et c’est tantôt hilarant, comme la recherche d’une improbable boulangerie située à l’écart de tout, tantôt touchant quand on perçoit, derrière l’apparente nonchalance des mots et la fantaisie des situations, une réalité de ville fantôme, battue par les vents.

C’est très bien vu et raconté par l’auteur, avec des rires et presque des larmes, selon la technique de la pluie de mots, chère entre autres à Brautigan. Ces mots qui tombent du haut de la page emportent notre émotion, sans qu’on puisse les retenir. Aucun point d’arrêt. Ils tombent à la vitesse des vers courts, et c’est fulgurant comme une averse de printemps. Pour filer la métaphore liquide, on pourrait aussi dire que les poèmes se lisent comme on boit un verre quand on a soif, de poésie bien sûr. Et de tendresse, car il en est question dans ces pages à l’ouest de nulle part, denrée rare dans la littérature et même la poésie.

J’en ai voulu un moment à Thierry, et à son éditeur, Frédérick Houdaer, de n’avoir pas fourni un marque-page personnalisé. Puis j’ai pensé à couper la tranche de l’enveloppe brune (aux couleurs de la superbe couverture imitation papier kraft), qui contenait l’ouvrage, avec les coordonnées postales de l’auteur – qui habite une avenue au nom d’un créateur de dictionnaire. Et c’était le signet idoine. Je me suis aussi dit que ça, c’était une idée à la Roquet et qu’il était fortiche de filer à distance des idées pareilles.

Finalement, je n’ai pas eu besoin du signet même si je le garderai précieusement dans le bouquin car, dès qu’on commence à lire ce gringo-là, on ne peut plus s’arrêter. C’est la « technique » du poème étendue au recueil. Et, cerise sur le gâteau, quand on a terminé la lecture, on n’a qu’une envie : prendre la plume (d’une coiffe d’indien, forcément) pour communiquer d’une façon ou d’une autre le trop-plein d’émotions que ce livre-là a instillé dans votre vie de cow-boy ordinaire, même pas de Malakoff. 

Éric Allard

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Le blog du Pédalo Ivre (copier/coller le lien):

http://www.lepedaloivre.fr/

Le Cow-boy de Malakoff (page Facebook):

https://www.facebook.com/pages/LE-Cow-Boy-De-Malakoff-de-Thierry-Roquet/285329081622749?fref=ts

MON PEINTRE PRÉFÉRÉ

Mon peintre préféré

Mon peintre préféré ne m’aime pas ! Renoir veut d’autres modèles, plus en chair et en rondeurs.

C’est vrai qu’avec mes cinquante kilos à peine, je suis un oiseau pour Chagall.

Lui me portera dans les airs.


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Au-dessus de la ville / Marc Chagall

 

Des ratés espagnols

Ma machine à fabriquer des Goya a des ratés : elle produit indifféremment des Gris et des Picasso période cubiste dont je n’ai rien à faire.

Moi, ce sont des Goya et rien que des Goya dont j’ai besoin tout de suite.

À la rigueur, un Velasquez ou un Zurbaran.

 

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Pigeon vole

Ce peintre qui n’avait pas le sou mais des pigments, pour contenter les pigeons, peignit des miettes de pain sur une toile qu’il laissa à sécher sur son balcon.

Les volatiles picorèrent et s’en trouvèrent non rassasiés mais bien peinturlurés autour du bec et en bordure des yeux.

 

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La bouche

images?q=tbn:ANd9GcQ4v16UbaVRH7jPegFEQizXmKcvybHRbDiEyk3JmmRo7lEAvpnNAh ! cette bouche qui ne cessait de me hanter et, pour tout dire, de me suivre partout depuis le matin, je l’aurais volontiers croquée comme une simple paire de lèvres ! Mais je devais lui laisser vivre son destin de bouche, pour savoir quelle morsure elle projetait.

J’aurais pu lui demander de quel visage elle était issue voire de quel entrejambe, et pour quel motif elle s’en était échappé, à moins qu’une entité corporelle, au terme d’une réunion exceptionnelle de son comité d’entreprise, ne lui ait donné son préavis.

Je plaisante, j’aime plaisanter plutôt que de m’accabler à propos des faits étranges qui nous arrivent.

J’en étais là de mes interrogations à son propos tout en vaquant aux activités de mon existence quand la bouche se mit à l’ouvrir, en vomissant (le mot n’est pas trop fort) quantités de vilaines paroles qu’on eût pu assimiler à des injures même si je ne me résolvais pas encore à cette interprétation, comme voulant laisser encore à cette bouche le soin de se racheter.

Je continuais à croire que ce vide me voulait du bien, le plus grand bien qu’une bouche normalement constituée puisse offrir à un quidam. Mais la voix issue de cette bouche n’arrêtait pas son dégueulis de quolibets et, alors que je suis d’ordinaire muet, cantonné à mon quant-à-soi, je lui criai d’arrêter de toute la force dont mon organisme était capable. Mais nulle parole ne sortit de ma bouche car, tout simplement, je n’avais plus de bouche ou, comme vous l’aurez maintenant compris, cette bouche qui me suivait partout était la mienne.

Par mégarde, je l’avais laissée se détacher de ma mâchoire ou, plus vraisemblablement, ma brosse à dents électrique avait subit une malencontreuse accélération sans que je m’en rendisse compte. On ne relève pas en permanence toutes les déprédations qui nous diminuent. On n’a pas non plus toujours un miroir devant soi pour voir ce qui nous manque.

Si à tout moment on avait un tel luxe de prévenances, on ne vivrait tout simplement plus!

BARRÉ

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le diffuseur sur mon téléphone portable

le mot l’expression la phrase entière sur ma page

le chiffre barré la main barrée la clope barrée

la liberté barrée

la parole tue la vie tue le livre tu

 

la tasse l’iPad l’auto le lotto barrés

l’animal barré le piéton le conducteur l’aviateur barrés

tous les panneaux d’interdiction

 

la croix pour tout dire

pas celle du christ bien trop droite

la croix bien barrée

la croix en forme de croix de Saint André

moi écartelé entre un monde d’aspirations

moi bien frustré

encarté empagé emmuré encollé encordé

mal accordé avec soi-même

et ce qui est autorisé permis encouragé

 

sans foi sans loi 

sans toi sans toi

sans toi

SCHLÖNDORFF ET LA CATHARSIS CINEMATOGRAPHIQUE ou comment se délivrer du poids de cette guerre

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De Volker Schlöndorff, il me reste ces images bouleversantes de la Palme d’or 79, « Le Tambour ». Comment mieux métaphoriser cette horreur que par le cri d’un enfant apte à briser du verre?
La guerre est au cœur de « Diplomatie » : le thème de « Paris brûle-t-il? » de René Clément, cette immense surproduction où l’on voyait défiler dans et autour de Paris tout ce que ciné-sur-Tamise ou Boulogne-Billancourt et Franstudio avaient de meilleur, nourrit ce film-dilemme : comment éviter la destruction de Paris tout en évitant les menaces du fou de Berlin? Von Choltitz, gouverneur de Paris et le consul de Suède Nordling , réunis à l’Hôtel Meurice, siège du gouvernorat, argumentent, boivent, jouent au chat et à la souris, le temps d’une nuit blanche. D’une aube à l’éclaircie. Un 25 août 44.
Le temps de verser au compteur des idées : l’esthétique insurpassable d’une ville qui peut périr inondée (comme en 1910), la férocité revancharde d’un Hitler devenu dingue qui rackette ses généraux par des intimidations honteuses, l’inanité des projets, la fin d’un conflit…

 

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Les deux personnages, incarnés par Niels Arestrup (un Choltitz asthmatique, renversant de réalisme pataud) et André Dussolier (un Nordling retors, rusé, psychologue en diable, maniant la vacherie et l’humour rosse), prennent vie dans un salon-bureau qui donne vue sur Paris, qui s’éclaire peu à peu.
L’aspect théâtral (puisque le projet ressort d’une pièce de Cyril Gély) est largement gommé par l’autorité d’une mise en scène fluide, qui joue des intérieurs (table, bureau, bibliothèque…) avec maestria. Du gros plan au tableau d’ensemble, le travail accentue la vérité psychodramatique des échanges. Tout le propos de Raoul Nordling est de faire changer la décision de von Choltitz.
Le suspense, ménagé par le cinéaste des « Désarrois de l’élève Törless », aère un peu la scène des opérations : quelques ciels sur Paris, quelques détours par des couloirs ombreux, des préparatifs sur des toits…
Un beau film, qui allège une responsabilité allemande, devoir à la fois de mémoire et de catharsis véritable. Le cinéaste, né en 1939, a souffert, à l’instar de Wenders et de quelques autres nés après la guerre (Fassbinder…) d’une image effrayante de culpabilité. L’Allemagne n’en finit pas (il suffit d’écouter et de voir la ZDF) de battre sa coulpe.