Un homme se coupe du monde pour fuir le puissant lobby des éditeurs

Maxime Verseau, 37 ans, a choisi de s’isoler dans un dôme de 10 mètres de diamètre au milieu de nulle part.

L’homme n’aura plus de contact avec le monde pendant des mois et s’alimentera uniquement de nourriture déshydratée. Pour se prémunir de tout contact avec l’extérieur il portera aussi un scaphandre.

À la veille de son aventure, Maxime Verseau a déclaré sur son blog : « J’étais la proie du puissant lobby des éditeurs qui voulaient absolument me publier même si je n’ai encore écrit aucun livre… En tant que dernier homme à ne pas avoir publié, j’étais devenu comme un ovni, un homme à éditer. Mais comme je n’exprimais aucune envie d’écrire et encore moins de publier, j’avais attiré l’attention des chasseurs de tête et des attachés de presse de leurs maisons ; ils flairaient le best-seller… Je tiens à préciser que ceci constitue ma seule déclaration et que je ne donnerai aucune interview au risque que mes paroles fassent l’objet d’une publication. Mais le pire, je dois le reconnaître, c’est qu’à force de sollicitations aussi bien intérieures qu’extérieures, et malgré une longue et onéreuse thérapie, l’envie de plus en plus pressante de m’auto-publier m’est venue…  »

Fasciné depuis toujours par Mars et la conquête spatiale, Maxime Verseau rêve, nous a-t-il confié, d’une microédition sur la planète rouge.

CMphNI7U8AEmvlz.jpg

MÊME PAS PEUR #3 spécial RENTRÉE

L’Ecole, il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Ce qui n’exclut pas la réflexion. 
A la veille de la ruée vers les savoirs (et les diplômes qu’ils délivrent), découvrez pour 3 € seulement le nouveau numéro du journal satirique belge.

2806920729.jpg

MÊME PAS PEUR, le # 3 en vente partout dès le 29 août, un numéro spécial rentrée, réglons nos comptes avec l’enseignement !
Mais on n’y parle aussi de l’accueil des réfugiés, des centrale nucléaires, de la dette grecque, du journalisme d’investigation, de Paul Magnette et les chroniques habituelles: Couille Molle a des choses à dire (André Clette), Les contes qu’on nous raconte (Sylvie Kwaschin), L’observatoire bruxellois du clinamen (Dr Lichic), la chronique de Dominique Watrin, Un peu d’honneur (Juste un doigt alors) de Louis-Denys Colaux, Le dico des mots qui fachent (Maz).
Le tout sur un ton impertinent, voire carrément insolent… et des dessins qui ne le sont pas moins !
Dans ce numéro des textes de: Manuel Abramowicz, Éric Allard, Thomas Burion, André Clette, Denis-Louys Colaux, Éric Dejaeger, Olivier Doiseau, Laurent d’Ursel, Georges Elliautou, Sylvie Kwaschin, Fabian Lecomte, Dr Lichic, O.Q. Paye, Théo Poelart, Jean-Philippe Querton, Mickaël Serré, Dominique Watrin.
Des dessins, collages, photos, photomontages de: Thomas Burion, Bruno Carbonnelle, Philippe Decressac, Delescaille, Mehdi Dewalle, Kanar, Livingstone, Théo Poelart, Mickaël Serré, Samuel, Sondron, Sticki, Dominique Watrin.

Extrait de l’éditorial de Thomas Burion

(…) L’école est devenue cet incubateur du monde merveilleux du libéralisme économique, supposé former des avatars compétitifs, polyvalents, performants, jetables comme les futurs intérimaires qu’ils seront ! Et tant pis pour les filières supposées improductives comme les langues anciennes, les cours d’histoire ou d’arts plastiques (…) Et tant pis pour les filières techniques et professionnelles, bassins de décantation de l’échec scolaire dévolus aux loosers de l’enseignement général.

Entre marketing scolaire et technophilie onéreuse, les objectifs fondamentaux de l’école passent au second plan : d’abord le fric, puis l’image et éventuellement un peu d’éducation au sens le plus humaniste du terme. Diriger une école ne nécessite plus d’être pédagogue, mais bien d’être gestionnaire. Un timonier de navigation à courte vue. Il faut gérer son image, compter ses sous ! Décrypter les décrets qui fleurissent chaque année ! Affronter les lobbies des parents-consommateurs, des représentants d’entreprises, et pire encore, se coltiner des syndicalistes jamais contents (à juste titre, en ce qui me concerne) ! Plus le temps ni les moyens d’avoir une vision, un projet à long terme. (….)

 

Extraits:

« Il y a trois sortes d’enseignants: ceux qui prennent des antidépresseurs, ceux qui picolent et ceux qui, les plus nombreux, ont changé de métier. »
Éric Dejaeger

Dans les 20 sujets de formations continuées selon Dejaeger: 
« Se faire insulter lors d’une réunion de parents tout en restant impassible (voire zen)« 

« Baffer un élève en classe sans laisser de trace et continuer, sans stress, à transmettre des savoirs. »

« Expliquer à l’inspection que votre avis de terrain est aussi bon que leur avis de bureau.« 

Courts extraits de l’abécédaire de Denys-Louis Colaux

U.L.M.: Université Libre de Mont-sur-Marchienne.

Leçon: Séance d’enseignement furieusement accrochée à sa cédille.

Grec (et latin): langues mortes menacées d’assassinat

Littérature: Choix académique d’oeuvres faisant rempart aux vrais livres.

Bulletin: oblitération du sujet scolaire, marquage du cheptel, faire-part de décès.

Même pas peur, le site

Même pas peur sur Facebook


AU GRÉ DU SORT

88957_300.jpgpar Denis BILLAMBOZ

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous proposer deux textes qui évoquent le sort, ce fameux sort qui organise des coïncidences souvent bien utiles aux romanciers, notamment à certains auteurs de romans policiers, en panne d’imagination. Pascale Hugues a dévoilé tout ce que le sort a manigancé pour lui donner deux grands-mères nées et décédées la même année et dont la vie a connu d’autres similitudes. En feuilletant les éphémérides des événements extraordinaires, Didier Da Silva a, lui, constaté certaines coïncidences et en a tiré une réflexion toute personnelle sur le rôle que le sort peut jouer dans la vie. Alors le sort n’est-il qu’une forme du hasard ?

 

51uHwc4vMUL._SX306_BO1,204,203,200_.jpgMARTHE ET MATHILDE

Pascale HUGUES (1959 – ….)

« Mes grands-mères s’appelaient Marthe et Mathilde. Leurs prénoms commençaient par les deux mêmes lettres. Elles étaient nées la même année, en 1902… elles moururent l’une après l’autre en 2001. A quelques semaines d’intervalle, tout au début du nouveau siècle et à la veille de leur centième anniversaire.« 

Marthe et Mathilde traversèrent le XX° siècle côte à côte d’un bout à l’autre », à Colmar que Marthe ne quitta que pendant la deuxième guerre mondiale, elle était Alsacienne mariée à un ancien militaire français alors que Mathilde était la fille d’un Allemand installé en Alsace avec sa femme belge francophone. Quand elles étaient enfants, les deux femmes habitaient le même immeuble, elles firent connaissance à l’âge de six ans et le hasard qui fait si bien les choses, ne faillit pas à sa tradition en voulant que le fils de Marthe épouse la fille de Mathilde et qu’ils deviennent les parents de Pascale l’auteure de cette histoire de ses grands-mères.

Tout ce texte ne serait qu’une accumulation de coïncidences plus surprenantes les unes que les autres si cette histoire ne se déroulait pas en Alsace où ces deux femmes furent successivement allemandes jusqu’en 1918 puis françaises de cette date à 1940, à nouveau allemandes l’espace de la guerre et de nouveau françaises depuis 1945 jusqu’à leur décès. Leur histoire échappe ainsi à la seule tradition familiale pour devenir le symbole de tout un peuple balloté de part et d’autre d’une frontière mouvante au gré des guerres qui ensanglantèrent la planète. Marthe se souvient comment les Allemands étaient, pendant la Grande, devenus durs et sévères avec les populations françaises, et Mathilde, elle, n’a pas oublié comment les Français avaient chassé, entre 1918 et 1921, les familles allemandes influentes.

pascale-hugues100_v-mobil4x3x800.jpg

Ce livre écrit pas une journaliste n’est peut-être pas très littéraire, il s’attache plus à faire vivre ces deux femmes au destin parallèle malgré des origines et des personnalités très différentes faisant de tout ce qui les séparait des atouts pour construire une part de vie commune. Il fallut beaucoup de tolérance à Marthe, la bonne provinciale simple et pragmatique, pour accepter les caprices et la supériorité intellectuelle de Mathilde à l’arbre généalogique riche de plusieurs nationalités et peuplé de personnalités importantes. Il fallut aussi beaucoup de résignation et de courage à Mathilde pour supporter son statut de « boche » et accepter de vivre dans une ville trop petite pour ses rêves de grandeur.

Cette histoire qui n’est pas tout à fait parallèle car Mathilde y occupe plus de place que Marthe, sans doute que son rayonnement intellectuel a plus fasciné sa petite-fille que la simplicité bon enfant de

Marthe, est un excellent rappel et peut-être même plus car dans nos écoles on ne nous a jamais parlé des expulsions en Alsace, de la francisation forcée, de l’interdiction de parler français ou allemand selon le lieu et l’époque, que certains enfants devaient parler une langue à la maison et une autre à l’école… La France s’est beaucoup glorifiée d’avoir ramené l’Alsace dans le giron de la patrie gauloise mais n’a pas tout dit sur les méthodes employées et sur les douleurs subies par les populations. Et certainement que les Allemands n’en ont pas dit plus quand ils ont rattaché l’Alsace à la grande nation germanique. Cette histoire est aussi un exemple de tout ce que les peuples installés aux marches des nations ont dû subir, subissent encore pour certains, lors des conflits armés entre ces nations : dans les Sudètes, en Silésie, dans le Memel land, etc… et aujourd’hui encore à l’est de l’Ukraine, en Moldavie à l’est du Dniepr, dans l’imbroglio caucasien…

Ce texte nous rappelle qu’à cette époque, notre belle république auréolée de sa belle devise où trône fièrement l’Egalité, « classe ses enfants, il y a les légitimes, les tolérés, les adoptés, les rejetés et les Boches ». N’oublions jamais !

DASILVA-COUVERTURE.jpgL’IRONIE DU SORT

Didier DA SILVA (1973 – ….)

Si ce livre n’était pas écrit par Didier Da Silva, je ne suis pas sûr que je l’aurais lu jusqu’au bout même si je suis habituellement plutôt persévérant et tenace. A la lecture des premières pages, j’ai eu un peu l’impression que l’auteur avait feuilleté une pile de vieilles éphémérides où il aurait relevé quelques coïncidences qui sont absolument incontournables quand on considère la population de la planète dans son ensemble. Mais les phrases bâties comme des châteaux classiques, tout en longueur, harmonieusement rythmées, où tout a une fonction architectonique, rien n’étant concédé à une quelconque décoration superflue, ces phrases que l’on ne peut mesurer qu’à l’aune de la page, m’ont séduit par leur rythme, leur musique, l’eurythmie qu’elle dégage. Cet Hardouin-Mansard de la phrase méritait bien une lecture attentive, il faut qu’elle le soit car son texte est un entrelacs d’événements très variés : créations artistiques remarquables (romans, poésies, symphonies, opéras, films, …), crimes les plus sordides, naissances, décès, rencontres,… de personnages célèbres ou appelés à le devenir, faits divers retentissants, grandes premières, innovations révolutionnaires, tout un entrelacs d’événements qui, pour un historien, constitue une part de la matière première de ses études. Son travail peut s’expliquer par celui qu’il prête à l’un de ses très nombreux héros :

« … depuis que l’homme pense il rapproche des faits sans lien apparent et trouve le joint avec, le plus souvent, une facilité déconcertante, une fois configurées les données d’un système les signes s’attirent comme des aimants, pour ainsi dire spontanément : il faut seulement veiller à ne pas l’élargir trop, le système, car il perdrait à proportion de sa pertinence : à considérer le tout évidemment que tout se tient, la belle affaire, mais alors le charme se rompt, les coïncidences n’en sont plus et le trouble fait place à l’incompréhension. »

img_id_16860.jpg

Même si je n’ai pas très bien compris l’objet de ce livre, si ce n’est la volonté de montrer la grande agitation qui anime perpétuellement l’humanité et la nature et le nombre incalculables de coïncidences qu’on pourrait déceler en épluchant méticuleusement les éphémérides, je considère, en ce qui me concerne, que ce texte est avant tout un grand exercice de jonglerie lexicographique, une savante construction d’un fastueux édifice littéraire, un paysage dessiné et aménagé par un Le Nôtre des jardins littéraires avec une foison de mots oubliés, savants ou banals artistiquement dispersés en des bosquets en forme de phrases longues comme les allées d’un parc.

Ce texte est court mais très dense et le lecteur qui pensera en sortir en une heure ou deux de lecture risque fort de sérieusement se tromper car il est particulièrement dense, quelques paragraphes seulement pour l’ensemble du livre, et se réfère à un nombre impressionnant de sujets et de connaissances. Soit Didier Da Silva est le Pic de la Mirandole de notre époque, soit il a travaillé très sérieusement sa culture générale pour arriver à produire cette œuvre qui in fine m’a impressionnée tant par la qualité de sa rédaction que par l’encyclopédisme de l’auteur.

LE VIOLON PISSE SUR SON POWÈTE d’Eric DEJAEGER

images?q=tbn:ANd9GcTYeIh_40eQ3e8tELt15eqoVFgVmbu_6gtmnNmzQGe9_DBBSkgxIQpar Philippe LEUCKX

 

 

 

af1dc543.jpgJamais en retard d’une phrase incisive ni d’un aphorisme qui claque, Éric Dejaeger (1958, de nombreux livres depuis les années 90, fondateur de deux revues « Ecrits vains », puis « Microbe ») poursuit son petit bonhomme de chemin de poète potache donnant la leçon à tous ces « powètes » qui ont le cou plus gros que leurs pauvres vers et se donnent vivants de fulgurants piédestals.

En matière de pied-de-nez à la bienséance et d’insolences bien senties à l’adresse de ces auteurs-qui-s’y-croient-que-ça-n’en-est-pas-possible, le poète Dejaeger dégaine à petis jets continus de bien plates vérités (certain(e)s s’y reconnaîtront sans peine, opacifié(e)s dans leur satut privilégié d’auteurs pour public réduit (Dejaeger ne va pas pour eux au-delà de cinq présences aux soirées poétiques).

Il faut lire ces petites rosseries qui ne lui feront peut-être pas que des amis (quoique). Cathalo et quelques autres ont déjà donné dans le genre, et, au fond, c’est salubre quand un vrai poète jette un oeilleton sur le genre qu’il pratique pour alerter des dérives.

Un petit recueil salutaire, dont voici quelques pépites pour la route :

« Le powète rêve d’être maudit,

mais pas de son vivant »

ou

« Tout powète se sent de taille à écrire

un powème-fleuve »

ou encore

« Quand le powète pète dans sa

clarinette, ça ne fait que du vent »

——-

Éric Dejaeger, Le violon pisse sur son powète, Les Carnets du Dessert de lune, couverture (très belle) d’André Stas, 2015, 24p., 6€.

Pour commander le livre

Les Carnets du Dessert de Lune

Le blog d’Éric Dejaeger

Variations sur LE COURS DE RIEN

media_xll_7695878.jpg

Pour réussir au cours de rien, il suffira de ne pas connaître grand-chose.

 

Les cours de remédiation au cours de rien se donneront pendant les heures creuses.

 

Ceux qui échoueront au cours de rien seront des moins que rien.

Ceux qui réussiront au cours de rien seront (évidemment) des bons à rien.

 

Le cours de rien est un cours du degré zéro. 

Le cours de rien est appelé à s’oublier très vite. À moins qu’on se remémore pendant longtemps son vide abyssal…

 

Le cours de rien est à l’étude et le restera. 

 

Le prof de cours de rien est toujours absent de la grille horaire.

 

La chaise du professeur de cours de rien restera à jamais vide.

 

Le cours de rien pourra  être donné par un sans cours fixe.

 

Le cours de rien s’inscrit dans le cadre de l’Ecole de la faillite.

 

La réussite au cours de rien donnera accès au cycle de cours de presque rien.

 

L’enseignant qui réussira à motiver sa classe pendant cinq minutes au cours de rien sera nommé inspecteur à vie (sans possibilité de rétrogradation) et ministre de l’enseignement par intérim.

 

 

Au programme du cours de rien, les vide-poches des cours de religion, morale et citoyenneté.

 

Les professeurs de cours de rien devront attester de leur totale ignorance en la matière.

 

Le local où aura lieu le cours de rien ne pourra exhiber aucun signe distinctif de savoir sinon une simple photo de Joëlle Milquet.

Joelle-Milquet.jpg

L’angoisse du professeur de cours de rien devant les pages blanches de son cahier de matières vues…

 

 

Cours de rien EN CONSTRUCTION: risques d’ornières et de béances intellectuelles.

 

Pourra-t-on suivre le cours de rien en horaire décalé?

 

Les recours de rien n’aboutiront nulle part.

 

S’ennuyer au cours de rien ouvrira peut-être des perspectives philosophiques ou poétiques…

 

« Il y a une place dans chaque cerveau pour le cours de rien » (extrait du document pédagogique relatif au cours de rien en cours de rédaction révélé par Edward Snowden sur ordre de Moscou)

 

Compétence 1: L’étudiant sera capable de dessiner un point sans faute d’orthographe avant de l’effacer sans qu’il demeure le moindre signe de ponctuation.

Compétence 2 (en cours de rédaction): L’étudiant sera capable de…

 

Se présenter au cours de rien sans matériel scolaire sera une obligation.

 

Parler de tout au cours de rien sera gravement sanctionné.

 

Au cours de rien, les épreuves écrites ne se distingueront pas des épreuves orales ; dans le grand vide de l’espace verbal du cours de rien, on ne distingue par la parole de l’écrit.

 

PRÉREQUIS: Connaître par cœur la chanson On verra (« Rien à foutre de rien ») de Nekfeu.

COMPÉTENCE FINALE : Suivre le cours de rien jusqu’à la source du vide. 

 

Pourra-t-on dire que le cours de rien est vide d’intérêt?

RENTRÉE LITTÉRAIRE: AQUALAND, le nouveau roman de Michel HOUELLEBECQ

Michel-Houellebecq-en-mode-Pascal-Brutal_article_landscape_pm_v8.jpg

Moins d’un an après la parution de Soumission, le nouveau roman de Michel Houellebecq met en scène un parolier de chanson qui décide d’en finir dans un parc d’Aqualand durant le mois de juillet. Il entre avec un cutter et envisage de s’ouvrir les veines au haut du Niagara, un toboggan frôlant la verticale, avant de se noyer dans une eau mêlée de son sang mais, la file d’attente étant trop longue, il est pris d’un besoin naturel. En se rendant aux toilettes, il glisse et est victime d’une commotion cérébrale. Semi-conscient, il revit les pires moments de sa vie tout en observant l’agitation propre à ce genre d’endroit entre le bain et les latrines…

AFP – Michel Musso, cet auteur d’un livre aux éditions Horizontale seulement remarqué par la critique puis qui peine à se faire éditer et devient nègre de parolier pour Maître Gims, Kendji ou Zaz, c’est un peu le négatif de Michel Houellebecq ?

Une possibilité de Michel Houellebecq, plutôt. Je n’ai rien contre les paroliers de chanson, on retient leurs œuvres plus longtemps que celles des écrivains… 

AFP- Plusieurs de vos textes ont été mis en musique. Mais aimeriez-vous écrire des chansons pour un artiste ?

Amélie Nothomb si elle chantait, je trouverais amusant qu’elle n’interprète pas ses propres textes. Ou Philippe Sollers qui a une très belle voix… J’aimerais faire chanter quelques actrices porno. Je rêve d’Ovidie susurrant un de mes textes avec un featuring de Beigbeder…

AFP – Quand Michel Musso s’effondre dans les toilettes, personne ne lui vient en aide…

S’il avait été terroriste, on l’aurait ranimé pour le faire parler. Un parolier de chanson qui s’effondre n’intéresse personne, il n’est plus dangereux. Il n’a plus rien à révéler… Il s’en va au son d’une ritournelle…

AFP – Le Space navigator et autres toboggans du site font penser au grand toboggan de La Cité des femmes. D’ailleurs le couple de connaissances en vacances dans le Midi que rencontre sur place Michel Musso s’appelle aussi Snaporaz.

M.H. – En effet, ce film de Fellini qui a été mal accueilli par les milieux féministes met en scène un homme déboussolé dans cette nouvelle donne sexuelle qui s’est mise en place dans les années 70… 

AFP – Votre roman met en scène des gens demi-nus mais presque tous maladroitement tatoués avides d’eau et de soleil alors qu’un exhibitionniste handicapé est poursuivi par la sécurité dans une scène burlesque…

M.H. – C’est le lieu de la glisse par excellence. Tout le reste est superflu, ou subordonné à l’action de glisser, de se fondre à l’élément aquatique, corps et âme. Et proprement. Sans excès. Les gens tatoués donnent des images basiques à voir qui se substituent au vide de leur peau qui les effraie…

AFP – Etes-vous tatoué ? Quel sujet de tatouage aurait vos faveurs ?
Une page d’Huysmans ou de Balzac. Cela dit, j’ai une lectrice qui s’est fait tatouer ma tête sur une fesse, c’est joliment fait, elle m’a envoyé la photo…

AFP – Quel sera votre prochain livre ?
Un recueil d’idées de roman tenant chacune en deux ou trois pages. L’idée de roman vous épargne de longues heures de lecture et du papier. Une prequel de L’histoire de l’œil de Georges Bataille me tente assez. Ou encore un recueil de mes interviews, certains disent que c’est ce que je fais de mieux…

AFP- À Aqualand, quelle est votre attraction préférée?
Je n’y suis jamais allé. L’idée même d’y mettre les pieds me fait avaler un Xanax. Dans un verre de Glenfiddich.

Michel Houellebecq, Aqualand (Editions Flammarion), 156 pages, 14 €.

J’AI GAGNÉ AU TERCET!

1.

Tant que tu attendras d’autrui

La félicité

Elle ne viendra pas

 

2.

Où placer les mots

Pour qu’ils rapportent

Un poème ?

 

3.

Je joue sur ta joue

En attendant

Tes baisers

 

4.

Il ne suffit pas d’un souvenir

Pour forcer le passage

Entre passé et présent

 

5.
Je dissous ma peur de mourir

Dans mon indifférence à vivre

Mais il reste des morceaux

 

les-3-fleurs-decoration--1b2f23T650.jpg

 

6.
Le temps ne s’arrête pas chez nous

Si nous n’avons pas préparé sa venue

Et aussi son tombeau

 

7.
La pluie ramène les odeurs

Qu’on croyait perdues

Et que le temps emporte

 

8.

Nous sautons d’une cicatrice

À l’autre

Sans connaître la blessure.

 

9

Mes pleurs s’arrêtent

Au bord du chagrin

Plus loin je risquerais de me trouver

 

10.

Je me tue à dire tu

Tue-moi !

Manquerait plus que tu t’exécutes

 

stickers-geant-epis-de-ble.jpg

 

 

11.
L’œil dans les champs de vision

Sauve des regards

De l’absolue cécité

 

12.

J’oublie parfois que j’ai tué

Quand je marche sur ton cadavre

Comme sur un chemin d’espérance

 

13.
Dans le lit de la gare

Dort un train

Avec ses wagons de rêve

 

14.

Sous la pierre de chaque corps

Du sang pourrit

Dans la carrière humaine

 

15.

Sur quelles planète-lèvres

Vis-tu donc pour croire

Que les baisers disent l’amour ?

 

trois-fleurs-de-lotus-15596678.jpg

 

16.

Je lis sur les lèvres

Des femmes

Les plus beaux livres

 

17.

J’ai fait prisonnier le quidam

Qui voulait m’enfermer

Dans le monde

 

18.

Qui craint les crabes

Ne connaît pas les seiches

Ni le peur de la page d’encre

 

19.

La petite boule du souvenir

Réveille dans ma gorge

Un mal de vivre insupportable

 

20.

Je m’allonge dans le sable

Comme un rêve

Dans la mer du sommeil

 

TROIS-PAPILLONS.jpg

 

21.

J’ai une vie qui rassure

Avec des grands murs

Et un gouffre au milieu

 

22.
Une odeur de ténèbres

C’est la fête entre les jambes

De la lumière

 

23.

Je prie pour que le vent

Chausse des bottes

Qui montent jusqu’aux nuages

 

24.
Dans l’herbe du petit jour

Je pense à ton sexe

Et je cueille l’orchidée de la nuit

 

25.

Sur le chemin de l’histoire

J’ai déposé les petits cailloux

De ma vie

 

trois-coccinelles-2866.jpg

 

26.

Sans me le dire

Tu as grandi dans mes yeux

Jusqu’à ce que je ne voie plus que toi

 

27.

Une femme s’ouvre à l’oiseau

De son besoin de voler

Et l’oiseau enlève son déguisement d’oiseau

 

28.

Je vomis du vent, docteur

Est-ce que c’est grave

Pour le ciel et la terre ?

 

 29.

Au haijin

L’auteur de tercets montre 

Son trois d’honneur

 

30.
A l’auteur de tercets

Le haijin dit :

Tu resteras toujours un couillon !

 

 

trefle-3feuilles.gif

 À suivre…

 

E.A. 

CHOUCHOU suivi de SOLITAIRE par Denis BILLAMBOZ

une-femme-se-douche-11282560aziaf.jpg?v=1 

CHOUCHOU

 

Chouchou

Je me douche

  

Attends

La mi-temps

 

Chouchou

Je me couche

  

Un moment

Juste un instant

  

Chouchou

Y a une mouche

 

Fais du vent

En chantant

 

Chouchou

Embrasse-moi sur la bouche

  

Le temps

De me laver les dents

  

Chouchou

Je me touche

 

J’entends

Je sens

 

Oh mon petit chat

Tu dors déjà

 

duckiediamsg_1.jpg

 

SOLITAIRE

 

Joue contre-jour

Jour après joue

Joue après jour

Jour contre joue

 

Jouer pour jouer

Jouer pour jouir

Jouet pour jouer

Jouet pour jouir

  

Parée d’un bijou

Elle a osé un jeu

Avec son joujou

Jeu pas pour deux

 

Plaisir sans joie

Plaisir dégoût

Plaisir sans émoi

A jeter à l’égout

EN FINIR AVEC EDDY BELLEGUEULE d’Edouard LOUIS

images?q=tbn:ANd9GcQRP5_UmX4xjl_VU5ebmOG-iuliH_atxjb8qFj28zM5yGoEyQktErXthVkpar Philippe LEUCKX

 

 

 

louis_eddybellegueule_345865328_north_607x.jpgVingt et un ans pour cet auteur qui sur la page de couverture fait coexister pseudonyme et patronyme réel.

Un premier roman pour cet étudiant à Normale Sup, largement autobiographique et l’histoire en est assez effrayante.

Eddy a des manières de fille, parle comme une fille, est très vite catalogué, moqué, molesté, frappé pour être différent. L’auteur a à son endroit toutes les appellations que d’autres lui ont gentiment appliquées : tapette, tapiole, tantouze, crouille…

Bien sûr, le milieu n’est pas en reste : il n’y a pas que les petits pairs méchants, la famille, les voisins, les villageois de ce bled de Picardie, aussi, en remettent une fameuse couche. Bled où tout est sale, vieux jeu, rompu de réflexions traditionnelles et conventionnelles en matière de sexualité et de conformité.

Le tableau est croquignolet, et serait assez caricatural s’il n’y avait cette âme d’enfant différent qui pointe ses ailes et essaie, expériences désastreuses après d’autres du même acabit, de se désengluer le corps de la poisse du réel : les rejets, les moqueries, la composition (faire comme si), la fuite, puisqu’à un moment, ce sera la seule solution : quitter cet univers d’enfermement…

edouardlouis.jpg

Des épisodes dramatiques ponctuent ce témoignage : entre autres, l’acharnement de deux garçons dans les couloirs retirés de l’école, qui soumettent le jeune Eddy à une violence régulière ; la difficulté incessante pour le jeune à s’intégrer dans le monde, tant il manque de repères affectifs…

On louera la qualité quasi ethnographique des descriptions d’un milieu défavorisé, d’un malaise existentiel de l’enfance différente, l’écriture au scalpel de ce qui blesse, corrompt, outrage, incise. Là est sans doute l’essentiel de ce que le jeune auteur a souhaité transmettre.

Le « roman autobiographique » a suscité nombre de polémiques journalistiques, et la famille décrite a renié en bloc les portraits peu flatteurs laissés par Edouard Louis de la famille d’Eddy Bellegueule, nom qu’il a renié. Pour en finir avec un passé trop lourd ?

Edouard LOUIS, En finir avec Eddy Bellegueule, Seuil, 224p., 2014, 17€.

MAGDALENA SISTERS

88957_300.jpgpar Denis BILLAMBOZ

La littérature irlandaise a mis ses pieds dans les pas de Peter Mullan dont le film a connu un grand succès. Dermot Bolger et Claire Keegan ont ainsi choisi de traiter l’adoption dans les deux textes présentés ci-dessous, Bolger a franchement évoqué les fameuses Magdalena sisters et leur rôle dévastateur, en Irlande, à l’occasion des naissances adultérines, alors que Claire Keegan a choisi la manière plus allusive pour parler de l’adoption. Ces deux textes posent, à un moment où ce sujet fait débat, le problème de la paternité et de la maternité : la filiation génétique est-elle supérieure à la filiation affective ? Ces deux lectures permettront à tous ceux qui se posent cette question de trouver des éléments de réponse ou au moins d’ouvrir des pistes de réflexion.

 

1640306_6_2eec_couverture-de-l-ouvrage-de-dermot-bolger-une_987c9ab0e462f9df7c0a130effc4545c.jpgUNE SECONDE VIE

DERMOT BOLGER (1959 – ….)

Ce livre écrit une première fois en 1993 est directement influencé, selon l’auteur lui-même, par le vote, en 1990, de la loi autorisant les enfants abandonnés et les mères privées de leur bébé à lancer officiellement des recherches pour retrouver qui leurs parents, qui leur enfant né hors mariage. L’auteur a croisé, alors qu’il allait poster son manuscrit, trois survivantes de la blanchisserie des Sœurs de la Madeleine, les fameuses Magdalena Sisters qui ont fourni le thème et le titre du célèbre film de Peter Mullan. Le thème central de ce livre est donc l’adoption, l’intrigue du roman se tisse autour de l’histoire d’une mère célibataire – qui pourrait faire partie de la longue liste des Magdalena Sisters – à qui on a arraché son bébé à la naissance et de celle de son fils, deux histoires, deux vies, comme deux lignes parallèles qui n’auraient jamais dû se croiser mais qu’un coup du sort, un accident totalement imprévisible, parfaitement aléatoire, a dévié de leur trajectoire respective rendant leur convergence possible.Dermot-Bolger-c.-Fran-Veale2.JPG

A Dublin, Sean, un photographe, est victime d’un accident de voiture, son cœur s’arrête pendant un bref instant pendant lequel il est spectateur de la scène de l’accident et témoin d’autres événements surgis du fond de sa mémoire. Il revoit ainsi un visage qui le hante jusqu’au fond de ses rêves, jusque au bout de sa convalescence et même encore après. A Coventry, Lizzy, une vieille Irlandaise victime d’un cancer en phase terminale se souvient de la vie qu’elle a menée avant de fuir en Angleterre et d’y fonder une famille, une vie qu’elle a toujours gardée secrète, une vie douloureuse de mère adultère très jeune à qui on a arraché son enfant pour le confier à une famille adoptive. Ses filles et leur conjoint la croient folle car elle est convaincue que le garçon bleu, le bébé qui avait des yeux bleus, va venir la chercher.

Son accident a changé la vie de Sean, il est hanté par ce qu’il a vu, par ces visages connus ou non qui semblent vouloir l’entraîner vers des lieux qu’il aurait fréquentés dans un autre temps. Il ne peut résister à cette attirance et comprend qu’il faut qu’il cherche sa mère génétique qu’il n’a jamais connue et qu’il a même cachée aux autres pour ne pas être le mouton noir, celui qui a été adopté. Tout le roman n’est que cette longue quête qui entraîne Sean sur les routes d’Irlande, sur les pas d’inconnus qu’il a cru reconnaître lors de son arrêt cardiaque, sur des pistes à peine esquissées par des indices infimes.

Ce livre est, à l’image du film de Peter Mullan, un violent réquisitoire contre les pratiques irlandaises à l’endroit des mères adultères et de leurs enfants illégitimes. Il dépeint sans aucune concession la douleur ressentie aussi bien par les mères que par les enfants et l’hypocrisie cynique des familles et du clergé, principaux acteurs de ces drames atroces où violences et cruauté se disputaient la vedette. Il donne la parole aux victimes : aux mères écrasées par la honte, le remords et la culpabilité, et aux enfants stigmatisés, marqués au fer de la honte pour le reste de leurs jours. Il dit aussi l’impossibilité de parler, d’évoquer ce drame, l’obligation de vivre toute sa vie avec cette chape de plomb déposée sur leur tête sans vergogne par une société archaïque, cloîtrée dans son passé, terrorisée par sa religion. Il veut aussi rendre hommage à ces pauvres femmes qui souvent « s’étaient simplement trouvées en travers du chemin de leurs proches, sœurs trop laides pour être mariées ou tantes considérées comme bizarres… », des êtres traités moins bien que des animaux qu’il fallait cacher.

Même si ce texte comporte quelques longueurs et que la quête du héros emprunte parfois des routes encore plus sinueuses que celles qui serpentent dans le comté de Laois, il dépeint bien cette Irlande qu’on aime pour sa magie mais aussi cette Irlande si souvent outrancière, cruelle et implacable qui a parfois si mal aimé ses enfants. Malgré toute cette douleur, l’auteur est allé, au bout de sa quête, de son calvaire, de l’émotion qui imprègne certains passages pour accepter son sort dans un grand élan de résilience. Un livre qui n’a certainement pas été réécrit, comme le précise l’auteur, par hasard, le film de Mullan est passé par là et le grand débat sur la filiation qui a eu lieu en France n’y est peut-être pas pour rien non plus même si la traduction date de 2012. Alors la filiation génétique prévaut-elle sur la filiation affective et éducative ? Chaque lecteur trouvera peut-être sa réponse dans ce livre.

les-trois-lumieres-2579582-250-400.jpgLES TROIS LUMIÈRES

CLAIRE KEEGAN (1968 – ….)

Encore un bon texte venu d’Irlande où les belles feuilles poussent aussi drues que le trèfle dans les prairies, un texte un peu elliptique, allusif, qui décrit un monde en équilibre précaire, un moment de la vie d’une fillette où tout va basculer, à travers ce que voit et comprend cette gamine qui va, au cours d’un été, sortir de l’enfance. « La Pétale », comme l’appelle le mari de la famille où elle est accueillie, fait partie d’une nombreuse fratrie appartenant à un couple de pauvres fermiers irlandais qui parvient difficilement à nourrir toute sa marmaille, aussi quand un nouveau bébé s’annonce pour le début de l’automne, il décide de placer, pour la durée de l’été, une de leur fille chez d’autres fermiers plus fortunés qui n’ont pas ou plutôt plus d’enfant.ClaireKeegan.jpg

La fillette qui n’est pas encore pubère au début de l’été, débarque dans cette famille comme un potache entre pour la première fois dans un pensionnat. Elle est très intriguée, elle découvre un confort qu’elle ne connait pas, elle essaie de ne pas mal faire pour ne pas déranger, pour être acceptée et pour ne pas infliger la honte à ses parents. Elle est surtout surprise de l’amabilité et de l’affection qu’elle reçoit de la part de ses hôtes, on comprend bien qu’elle n’est pas habituée à un tel traitement chez elle. Mais progressivement, ses sens s’éveillent, sa gêne et son appréhension s’effilochent, elle perçoit mieux se qui se trame autour d’elle, ce que personne ne dit ou ce qu’on évoque qu’à demi-mots sans jamais l’exposer réellement. Elle comprend, et nous avec elle, que cette famille en apparence si équilibrée, si attentive, si affectueuse, a elle aussi ses failles et ses secrets même si elle refuse de l’avouer. Quand viendra la fin de l’été, elle aura fait un grand pas vers la maturité, elle n’aura pas tout compris ce qui est tu dans cette famille mais elle aura découvert des sentiments et des comportements qu’elle ne connaissait pas jusqu’alors.

C’est un tout petit livre que nous propose Claire Keegan, un roman pour l’éditeur, une grande nouvelle pour certains lecteurs, peu importe, c’est un joli texte que j’ai bien aimé car l’auteur s’est contenté de n’écrire que ce que la fillette ressent et c’est au lecteur, à partir de ce matériau, de reconstituer l’histoire qu’elle a vécue au cours de cet été qui l’a vue sortir de l’enfance pour devenir une adolescente. Il y a une grande finesse dans la manière dont l’auteure conduit son récit, elle nous donne juste ce qu’il faut, juste ce que la fillette peut comprendre, pour que nous construisions l’histoire qu’on pense avoir devinée. Nous n’aurons certainement pas tous bâti la même histoire mais peu importe, ce qui compte, c’est ce que la fillette a ressenti et ce qu’elle est devenue.