1.
Tant que tu attendras d’autrui
La félicité
Elle ne viendra pas
2.
Où placer les mots
Pour qu’ils rapportent
Un poème ?
3.
Je joue sur ta joue
En attendant
Tes baisers
4.
Il ne suffit pas d’un souvenir
Pour forcer le passage
Entre passé et présent
5.
Je dissous ma peur de mourir
Dans mon indifférence à vivre
Mais il reste des morceaux
6.
Le temps ne s’arrête pas chez nous
Si nous n’avons pas préparé sa venue
Et aussi son tombeau
7.
La pluie ramène les odeurs
Qu’on croyait perdues
Et que le temps emporte
8.
Nous sautons d’une cicatrice
À l’autre
Sans connaître la blessure.
9
Mes pleurs s’arrêtent
Au bord du chagrin
Plus loin je risquerais de me trouver
10.
Je me tue à dire tu
Tue-moi !
Manquerait plus que tu t’exécutes
11.
L’œil dans les champs de vision
Sauve des regards
De l’absolue cécité
12.
J’oublie parfois que j’ai tué
Quand je marche sur ton cadavre
Comme sur un chemin d’espérance
13.
Dans le lit de la gare
Dort un train
Avec ses wagons de rêve
14.
Sous la pierre de chaque corps
Du sang pourrit
Dans la carrière humaine
15.
Sur quelles planète-lèvres
Vis-tu donc pour croire
Que les baisers disent l’amour ?
16.
Je lis sur les lèvres
Des femmes
Les plus beaux livres
17.
J’ai fait prisonnier le quidam
Qui voulait m’enfermer
Dans le monde
18.
Qui craint les crabes
Ne connaît pas les seiches
Ni le peur de la page d’encre
19.
La petite boule du souvenir
Réveille dans ma gorge
Un mal de vivre insupportable
20.
Je m’allonge dans le sable
Comme un rêve
Dans la mer du sommeil
21.
J’ai une vie qui rassure
Avec des grands murs
Et un gouffre au milieu
22.
Une odeur de ténèbres
C’est la fête entre les jambes
De la lumière
23.
Je prie pour que le vent
Chausse des bottes
Qui montent jusqu’aux nuages
24.
Dans l’herbe du petit jour
Je pense à ton sexe
Et je cueille l’orchidée de la nuit
25.
Sur le chemin de l’histoire
J’ai déposé les petits cailloux
De ma vie
26.
Sans me le dire
Tu as grandi dans mes yeux
Jusqu’à ce que je ne voie plus que toi
27.
Une femme s’ouvre à l’oiseau
De son besoin de voler
Et l’oiseau enlève son déguisement d’oiseau
28.
Je vomis du vent, docteur
Est-ce que c’est grave
Pour le ciel et la terre ?
29.
Au haijin
L’auteur de tercets montre
Son trois d’honneur
30.
A l’auteur de tercets
Le haijin dit :
Tu resteras toujours un couillon !
À suivre…
E.A.
J’ai aimé !
Particulièrement – Une femme s’ouvre à l’oiseau
De son besoin de voler
Et l’oiseau enlève son déguisement –
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Merci, Marcelle! 😉
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Empli de subtilités, d’humour, de vérités. Tout en finesse … Bravo et merci pour ce mélange de phrases et de mots qui chantent sur un merveilleux et enivrant tempo plein de sens !
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Merci, Jean-Louis!
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Bravo, Eric, toujours aussi pointu…
Amitiés.
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