TAKE FIVE (II)

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XI


Chaque nuit je cherche

le lait de l’enfance

Tous les seins sont bons

pour assouvir ma quête

de lumière

 

 

XII

 

J’ai ta langue d’abeille

dans l’oreille

des bruits de bris d’élytres et de miel

quand je broie de plaisir

tes baisers

 

 

XIII

 

J’aime ta figure

de figue fraîche

dans l’olive de ton regard

et tes yeux en amande

que je mange pour voir

 

  

XIV


La nature pesait alors son poids

d’oiseaux et de prairies

Je soulevais des montagnes

pour cueillir une lueur

sur le fil de l’aube

 

 

XV

 

Le cœur rasé de près

je sens les veines noyer

le peu de sens qu’il me reste

pour mener mon chemin

à l’orée de tes jours

 

  

XVI


Sur le dos d’une tortue

je fais le voyage de la lenteur

qui de va de ma naissance

à ma mort

à la vitesse de l’éclair

 

 

XVII

 

Dans ma valise

j’ai mis le voyage

avec le train, l’avion et la marche à pied

Puis j’ai choisi l’étoile

qui me perdra

 

 

XVIII

 

J’ai bu ton sang

dans un pot en grès

Il n’était pas si bon

sa robe n’était pas si belle

que dans un verre à pied

 

 

XIX

 

À la déchirure de tes lèvres

sous mes baisers-rasoirs

j’ai compris que ton cœur

ne résisterait pas

à la force de mes sentiments

 

  

XX

 

Miroir où bouillent

les apparences

Le lait de ton reflet

déborde sur ton teint

L’œil à la coque coule 

  

 

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à suivre