Je daigne à condescendre
Je daigne comptabiliser les votes des défavorisés pour favoriser mon ascension politique
Je dame la pionne au champion de ces dames
Je dalle la plage de Danel Pascal
Je danse avec les stars de la locale au bal plumé du salon du livre
Je dansote avec les starlettes
Je dare-dare sauce avec une pointe de vitesse
Je darde à piquer l’apicultrice
Je date du milieu du siècle dernier
Je déballe mon radeau d’anniversaire en pleine traversée
Je débarrasse le plan cul après avoir rué dans les rencarts
Je déboise une forêt de couillus en mettant le feu aux burnes
Je déborde du cadre de ma poire Conférence en mettant du jus partout
Je déboucle ma ceinture de chasteté au risque de me prendre le coup du vagin
Je débourre la gueule d’un haut sociétaire de l’Oenologie française
Je débute dans l’art de se faire valoir
Je décerne le Gilet Jaune d’or au détenteur de l’oeil le plus poché
Je décèle les talons rares au seul senti des plantes de pied
Je décède (heureusement) avant d’être oublié de mon vivant
Je décharge au quart de tour
Je déchaîne les pensions en allongeant l’âge de la retraite
Je décoiffe la Société Des Blancs Chevelus en agitant mes dernières mèches rebelles
Je décoince le nerf de la guerre d’un tweet
Je décomplexe un auteur de littérature d’ambiance en lui faisant valoir les bienfaits d’une carrière d’animateur littéraire en maison de repos de la poésie
Je déconseille à l’Ours blanc de partir en pole position lors du Grand Prix de la Banquise
Je décore de la Lésion d’honneur un poète qui s’est saigné aux quatre veines pour décrire la coupure d’un vers
Je découle d’une source de revenus de la dernière pluie
Je découvre la robe de la nuit
Je décrasse les trous d’aube pour laisser passer la lumière
Je décris par le menu une poésie qui ne mange pas de pain
Je dédie toujours mon dernier ouvrage au lecteur du précédent
Je défais mes images dans le lit du miroir
Je défraie la chronique en ne critiquant plus rien
Je défrise les portraits des hommes et femmes politiques en tête d’affiche
Je dégueule à la farce de l’entarteur sa mauvaise plaisanterie
Je délabre tout un système de renvoi d’ascenseurs en rendant l’escalier accessible
Je délaie mes visages de nuit dans le lait du miroir
Je dénombre les décombres sur les rides d’un visage
Je dépasse le problème pour arriver à l’endroit de la solution
Je dépave la plage aux romantiques de 68
Je dépoussière mes T-shirts du Che & de Mélenchon
Je déprécie ce qui me dépasse, à savoir les hommes et femmes de plus d’un mètre septante
Je déprécie tout ce qui me dépèce, à savoir les fourmis rouges et le temps ravageur
Je déroule du papier cul souillé pour lire une histoire de merde
Je désire souvent ce que je n’aime pas
Je détecte à l’oeil nu rasé de près dans le rayonnement fossile issu du Big Bang de 1917 les dernières traces de surréalisme
Je détiens la vérité sur la fable du raconteur de mensonges
Je dévale tous les degrés du possible
Je dévie le cours du soir
Je dilate l’entrée du stade anal pour y faire pénétrer un maximum de trous du cul
Je dilue mon lai dans le sonnet
Je diminue l’ouverture de mon larynx pour économiser de la voix
Je dirige un orchestre flamboyant avec une allumette
Je dis cerne diamètre et corde
Je discipline ma muse
Je dispute aux p-tasses le droit de vendre leur anses
Je disserte des vertus de la propreté privée avec un singe savon
Je dissimule mal mes dégrisements
Je distingue mal à travers mes larmes le chagrin du désespoir
Je divise un demi-dieu par deux pour une obtenir une double paire d’anges
Je divulgue l’image des vulves ouvertes le dimanche
Je documente mes fictions
Je dodeline du chef et de ses subordonnés
Je domine mon églogue
Je donne un ours polaire à ronger aux climato-sceptiques
Je dorémifasolise mes lassitudes
Je dors une partie de l’armée dans la garnison
Je drague les fonds de teint pour découvrir de secrètes beautés
Je drape d’un drapeau noir la Maison blanche
Je dresse la table à ranger verres et couverts
Je dribble un joueur de plumfoot avec un cerf-volant
Je dure mollement
Je durcis mes poings en fistant régulièrement