
FRENCH CANCAN de Jean Renoir – avec les inoubliables Gabin et Arnoul
La complainte de la Butte; l’intelligente beauté du jeu de Françoise Arnoul; la loufoquerie de Philippe Clay; la jalousie volcanique de Maria Felix; les couleurs de Renoir et la joie française (comme chez Becker – Le casque d’or/ comme chez Ophüls le plus français des étrangers avec Madame de); la composition complexe de Gabin etc.
Pour celles et ceux qui comme Gaby aiment Paris, Gabin, Arnoul, la musique, la peinture, la veine populaire, Carco, la Belle Epoque, Montmartre, les Abesses, les rues qui serpentent vers le cimetière du même nom, la chanson, Gianni Esposito, cet amoureux transi et prince, Cora Vaucaire, l’élégance des gestes, des sentiments, des amours, des amitiés….la grâce française loin des prédateurs vulgaires hollywoodiens ou autres…
Le Moulin Rouge parle pour Paris, pour la rue Lepic – que nous avons Gaby et moi si souvent descendue, dix, quinze fois – Renoir parle pour le spectacle, le jeu, le théâtre, le music hall (Gabin, Fernande, Brochard y avaient débuté); Renoir offre ses belles couleurs de tendresse.
L’un des plus beaux films français des années cinquante (avec « La vérité sur Bébé Donge » de Decoin; « La poison » de Guitry, « Casque d’or » de Becker, « Madame de » d’Ophüls, « Les diaboliques » de Clouzot, « Des gens sans importance » de Verneuil, « Ascenseur pour l’échafaud » de Malle, « Mon oncle » de Tati, « Les quatre cents coups » de Truffaut, « Le trou » de Becker).
Il faut le dire, le redire : la composition de Françoise, subtile, jouant du frais minois, du côté sourcilleux de la jalousie, de la tendresse, des gambettes (elle fut danseuse professionnelle sortant des écoles de danse); l’un de ses plus grands rôles avec « Le fruit défendu », « Des gens sans importance », « Sait-on jamais », « La chatte », « La morte-saison des amours », « Les dimanches de la vie », « Le petit théâtre de Jean Renoir », etc.
On n’oubliera pas Nini ni Clo des « Gens sans importance ».