37 RUE DE NIMY d’ALEXANDRE MILLON (Murmure des Soirs) / Une lecture de Philippe LEUCKX

Philippe Leuckx (auteur de D'Enfances) - Babelio
Philippe LEUCKX

Un avocat passionné de Rimbaud

Il est à Mons, une très belle demeure, avec jardin, porte d’entrée ouvragée, dans le plus pur style « art nouveau » comme l’époque en désira et en réalisa à Bruxelles, Lisbonne, Vienne, Prague.

Au 37, rue de Nimy, proche de l’ancien Palais de Justice, aujourd’hui défigurée par une construction arnoquinzienne de toute laideur, vivait Léon Losseau, né en 1869, décédé en 1949.

Un être des lumières, passionné par la photographie, les lanternes magiques, la poésie, les belles femmes.

A la pointe de son temps, il fit de sa maison l’expression d’un art nouveau à plus d’un titre.

Elle est aujourd’hui le siège du Secteur Littérature du Hainaut, sous la houlette de Françoise Delmez. Elle abrite une bibliothèque, le bureau de Charles Plisnier, reconstitué, un vaste jardin qui reçoit l’été des échanges littéraires, des lambris, des verrières décorées…

Alexandre Millon

Le livre d’Alexandre Millon « 37, rue de Nimy, Les incroyables Florides » (Murmure des soirs, 2019, 176p., 17€) reprend certains épisodes marquants de la vie passionnante de Losseau : 1901 et 1913 sont deux dates essentielles d’un parcours passionné. La découverte d’une édition d' »Une saison en enfer » d’Arthur Rimbaud et l’épanouissement de sa relation amoureuse avec Florine, la belle cousine namuroise, catalysent l’intérêt du lecteur, plongé dans cette atmosphère unique d’une Belle Epoque inconsciente des dangers futurs, toute versée dans la quête inouïe de l’art, des beaux livres et des belles rencontres prometteuses. De bien beaux jours pour attiser les passions, entre lèvres tentantes et pages à dévorer.

C’est tout un pan de cette Belle Epoque que Millon réussit à recréer, dans ce « quartier montois » de Messines, dans l’effervescence des grands culturels que furent La Fontaine, Otlet et Léon Losseau.

Leon Losseau et la Fondation - Maison Losseau
Léon Losseau

La photographie est un fil rouge ou conducteur, celui qui laisse de Florine ce beau souvenir namurois d’un certain mois de 1913. Léon s’amuse à portraiturer sa ville, ses quartiers, ses usages.

En contrepoint de ce destin, en partie romancé par la plume de Millon, le lecteur peut suivre, aujourd’hui, les aléas amoureux de deux jeunes, Esther, passionnée d’écriture théâtrale, et Bastien, doctorant. Greg fut du passé d’Esther, et puis une exposition a réuni ce couple pour le meilleur, pour le pire, au sein d’une ville, au sein d’une rue Courte, dans le flux étonnant , étrange et ouvert qu’est la vie.

Si cette nouvelle histoire partage des points de fusion avec celle de Losseau (entre autres par le biais de Rimbaud, de Mons et de la culture), elle me semble moins prenante, moins entêtante que ce que vécurent Florine et Léon.

Sans doute, l’histoire réelle, même romancée, a d’autres parfums, d’autres adhésions profondes, d’autres affinités.

Il n’en reste pas moins que l’écriture, ciselée, pleine de surprises, par bribes, par petits à-coups, porte ce livre, et laisse des deux premières parties (1901 – 1913) l’incandescence envahir les pages, pour un lecteur féru d’histoire, de poésie, et de culture vive.

Le roman sur le site de l’éditeur

Le site d’Alexandre MILLON

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