BESSCHOPS OU LA LANGUE IRREGULIÈRE / Une chronique de PHILIPPE LEUCKX


Voici un recueil si mince – huit pages de textes. Et pourtant, quelle force, quelle intensité, quelle fulgurance dans ces quelques phrases qui disent à l’aune du titre « Faut-il que tout meure pour que rien ne s’achève? » (éd. L’Ane qui butine, coll. troglodyte) qu’il y a détresse à vivre.

David nous a habitués à user d’une langue personnelle qui crie, qui détrousse les banalités, qui soit l’expression d’un corps, d’une âme qui souffrent.

Le grand poète qu’il est, et qui n’est pas toujours reconnu à sa juste place, sait trouver le terrain miné des mots pour dire sa vérité.

Toute la terminologie de ce petit livre résonne de douleur : hébétude, impossible, éreintant, enfermement, vide etc.

Une hypersensibilité maîtrisée nous vaut des fulgurances comme ces « flèches jaunes » qui strient la peau.

Pour avoir tout lu de lui, je peux dire qu’on tient ici une singulière écriture d’un soi détesté, honni (« la vie étreint si mal »), disgracié.

Le silence souvent convoqué laisse encore dans les marges tant d’autres souffrances.

« L’enfance remonte à la surface » et le puits des mots est indéchiffrable.


David BESSCHOPS, Faut-il que tout meure pour que rien ne s’achève ?, L’Âne qui butine, coll. « Troglodyte », 2022, 11 €

L’ouvrage sur le site de L’âne qui butine

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