
.
Comme dans d’autres ouvrages, l’auteur rend hommage à des parcours, à des lieux, à des vies, à des rites.
Rien de commun sans doute entre le Catenacciu de Sartène, Soeur Yvonne des léproseries indiennes ou sa chère, rencontrée dès les années 60.
Et pourtant une même ferveur habite cet homme qui cerne les réalités les plus difficiles pour en dégager l’humaine beauté, l’humanité.
Ce livre, donc, résume une vie, un parcours, des années 66/69 aux années 2010.
Le Pierrot de Valdès, aux cernes noirs, symbolise bien l’attachement à des personnes ou personnages qui ont nourri son périple intérieur.
La figure de Gabrielle Russier, les soeurs rencontrées en Inde pour le boulot le plus ingrat sans doute, soigner les rejetés d’une société, les pénitents corses : autant de signes que l’écrivain a su découvrir sur sa route pour faire connaître son monde : de tendresse et d’ouverture.
Les chapitres corses et indiens, sorte de journal présent et visuel (de belles images photographiques de l’ami Patrick ou de l’auteur), révèlent un tempérament prompt à faire du monde sa maison (comme le relatait S. Ray dans un film tiré de Tagore).
La spiritualité, certes, est un don, et l’auteur sait exactement où elle se niche : les témoignages d’anciens porteurs de croix ou ceux des soeurs des léproseries servent à faire grandir l’homme, souvent petit, souvent mesquin que nous sommes. Ce sont des expériences uniques, partageables, quelles que soient les misères abordées, ressenties.
D’une géographie l’autre, l’auteur nomme le réel qui le submerge, et ses nombreux voyages sont communicables eux aussi, par le don même des expériences profondes, intimes, du coeur et de l’esprit.
L’auteur qui a tant adressé de missives à ses proches (ses petits-enfants) l’a fait aussi de par le monde.
Un très beau livre, fécond et généreux.
*
Didier GIROUD-PIFFOZ, Le Pierrot de Valdès, Ella Editions, 2022, 312 p., 20 euros
Le livre sur le site de la FNAC
= = =