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Une prose gourmande pour dire l’affection d’un auteur à l’adresse de sa région, de ses souvenirs, des terres belges. Enfance, culture, passion des livres honorent le parcours.
Polyglotte (pas moins de quinze langues, pas toutes indo-européennes), l’auteure nous partage sa passion des langues et ses rencontres multiples.
Tant de souvenirs remontent à la surface du temps : liés à la mère, mélomane, violoniste, à son père, aux anciennes des Camps de vacances.
La Belgique chantante (de Brel à Julos, en passant par la méconnue Françoise Laroche) fait partie de la fête comme de larges extraits des poètes aimés (Jacqmin, Verlaine).
Rose-Marie François tutoie les moments forts d’une carrière toute dévouée aux langues, à la traduction et aux voyages. Riga, la Toscane relaient cette passion des périples linguistiques, cette frénésie de connaissances.
La table est aussi gourmande, et un chapitre entier honore les saveurs, d’un bout à l’autre du pays. De la gueuze au chicon, en passant par les boulettes et pruneaux, sans oublier les frites, certes.
Les peintres, les musiciens sont de la cohorte des hommages.
En dix-huit entrées, l’écrivaine donne sa vision belge des choses, sa culture immense, ses goûts, ses passions, ses traces passées.
Mons n’échappe pas avec son singe, son « Doudou » ni l’Italie si souvent visitée que les amis Gianni et Francesca traversent, au rayon des amitiés essentielles.
Ce livre, à la fois intime et universel, concentre le « bouillon de culture » que tout écrivain au regard aigu peut receler, puisqu’écrire prélève au réel le plus fort, le plus intense, le plus agréable d’une vie passée avec les mots.
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Rose-Marie FRANÇOIS, Belgiques, Ker éditions, coll.dirigée par V. Engel, 2022, 140 p., 12 euros.
Le livre sur le site de Ker Editions
Le site de Rose-Marie FRANÇOIS
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