
Voilà un premier livre de poésie, dû à un jeune écrivain de quarante ans.
Sur le thème de l’initiation au voyage et à la découverte de soi, une poésie très maîtrisée aux images brillantes.
« Apprends à devenir » ou « les arbres n’abrègent jamais leur litanie » versent ce livre vers une éthique du vivant.
Le verbe apprendre revient comme un leitmotive et le regard cerne bien le monde où le temps est « altéré » et la quête essentielle.
« Chaque chemin mène » indique l’orientation prise.
La mémoire joue des tours et le roi « terrassé ».
La sensualité honore nombre de pièces d’un puzzle intime, où chacun tient sa place : mère, père, roi, …
Le désir comme la peur parfument cette poésie sensible, où l’oeil du chasseur sait toucher au plus profond « les âmes folles ».
« Pépite de l’instant » semble l’apologue d’un ensemble qui intrigue, joue de subtilité.
J’aime beaucoup les titres, les « puits » où le lecteur peut se perdre même à l’ombre d’un chant.
La gravité s’équilibre de grâce : c’est dire la qualité d’une écriture – qui ira loin; et si l’on connaît l’homme, fantasque, enjoué, terriblement attachant, le poète, lui, est quelqu’un qui fait de la poésie un laboratoire existentiel, précis et enivrant.
Fabian Di Maria, L’éclipse d’une ombre, Maelström, Bookleg n°178, 2022, 36p., 3€.
Le Bookleg de Fabian Di Maria sur le site de Maelström Reevolution