LE PREMIER GÉNÉRATEUR AUTOMATIQUE DE CRITIQUE LITTÉRAIRE

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Les acteurs du livre (auteur, éditeur, libraire…) ne sont jamais pleinement satisfaits de la critique littéraire. Même dans une critique élogieuse, à la gloire de l’auteur, il n’est pas rare de trouver une remarque désobligeante, la griffe, le crapaud qui portent atteinte à la beauté comme à la réputation de l’ouvrage. Ce générateur de critique à la demande permet de battre en brèche tous ces écueils et de donner à lire la recension idéale, simple et efficace, celle qui sera partagée sans réserve et sans façon, suscitant, on n’en doute pas, de nombreux désirs de lecture.

 

1. INTRODUCTION

(1) qui paraît à (2) est le (3) ème ouvrage de (4), l’auteur(e) du très remarqué (5). 

Un ouvrage (6) qui rappelle à bien des égards l’œuvre d’un(e) (5).

(1) Titre de ton ouvrage : ……………………………………………..

(2) Nom de la maison d’édition : ………………………………………….

(3) Quantième publication : ………………………………………..

(4) Tes nom et prénom d’auteur(e) (+ ton genre actuel) : ……………………..

(5) Titre marquant de ta bibliographie + maison d’édition (on sait, le choix est difficile !) : ……………………………………………….

(6)  Qualificatif employé : remarquable, extraordinaire, singulier, intéressant, novateur, superfétatoire, révolutionnaire, passable, dans la moyenne de la production du genre,  innommable, sans intérêt, à chier…

(7) Auteur.trice illustre – ou non – que tu as lu – ou non – (vérifie toutefois l’orthographe sur Wikipedia ou Facebook), auquel/à laquelle tu souhaites être comparé(e) : …………………………………….

 

2. EXTRAITS

Cite 3 extraits (pour un maximum de 600 signes) que tu veux voir figurer ainsi qu’un mot-clé par extrait autour duquel le logiciel brodera une espèce de commentaire.

EXTRAIT 1

………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………..

mot clé :  ……………………………..

EXTRAIT 2

………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

mot clé : ………………………………..

EXTRAIT 3

…………………………………………………………………………………………………….

…………………………………………………………………………………………………….

mot clé : ………………………………..

 

3. CONCLUSION

En conclusion, il s’agit là d’un nouveau livre (8) de (1) !

 Un article signé (9)

 

(8) Qualificatif employé : remarquable, extraordinaire, singulier, intéressant, novateur, superfétatoire, révolutionnaire, passable, dans la moyenne de la production du genre,  innommable, sans intérêt, à chier…

Attention!  Tu auras remarqué que, par deux fois, on te demande de qualifier (6 et ) ton ouvrage. Fais gaffe toutefois à ne pas indiquer deux fois le même terme. Si tu emploies remarquable dans l’introduction, tu préféreras exceptionnel ou un terme tout aussi fort pour conclure.

(9) Nom fictif du critique : si tu n’es que poète et n’a donc pas d’imagination, tu peux te servir d’un bottin, neuf ou ancien, d’un nom rencontré à la faveur du générique de ta série préférée, d’un dico de noms propres délavés etc. Prendre garde à ne jamais mentionner ici les noms de critiques qui font un travail soigné, créatif et pertinent.

SPÉCIFICITÉ
L’utilisateur du présent logiciel aura remarqué qu’il peut faire employer au générateur des termes dépréciateurs pour qualifier son ouvrage. C’est un service supplémentaire qu’offre l’outil. Car il n’est pas à exclure que l’auteur, une fois qu’il a été poussé par son ego, une mère libraire, un père slameur, un(e) partenaire avide d’admiration, un vécu personnel, sentimental ou professionnel compliqués, un ami éditeur complaisant… dans le cercle infernal de la production littéraire. Cette recension pourra dès lors contribuer à le sortir de l’engrenage par, notamment, l’effet de résonance que cette note de merde aura sur les quelques rares chroniqueurs indépendants, surchargés de travail et non encore automatisés qui demeurent actifs sur le marché de la critique.

Envoie le tout complété à premiergénérateurautomatiquedecritiquelittéraire@gmail.com et tu recevras la note de lecture personnalisée par retour du courriel (l’opération peut prendre quelques semaines même si nous visons, à long terme, l’immédiateté du processus).

MERCI d’avoir contribué à ce nouveau service automatisé du net, fruit de l’inintelligence artificielle qui, nous en sommes certains, contribuera grandement à la décroissance, à la réduction de l’empreinte carbone, et diminuera en conséquence le nombre d’envois de services de presse comme il  retardera sensiblement le réchauffement de la planète à défaut, il est vrai, de faire beaucoup avancer la chose littéraire !

OFFRE EXCEPTIONNELLE POUR UNE RECENSION GRATUITE PENDANT LE MOIS DE LANCEMENT DU LOGICIEL !

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PREMIÈRE CRITIQUE PERSONNALISÉE

ÉPINES DE PROSE de ANNE-ANGE LECHEVALET paru à L’Azalée de Zoé, 2019.

Épines de prose qui paraît à L’Azalée de Zoé est le 132ème ouvrage de Anne-Ange Lechevalet*, l’auteure du très remarqué Bains pubis paru à L’Eau de Laure en 1937.

Un ouvrage comment dire… qui rappelle à bien des égards l’œuvre d’un Marcel Amont.

Quand l’aube affole la lumière à la tige de la nuit, je me couvre d’ail, de poivre et de sel pour attirer les mouches à vinaigre et les mains des hommes-araignées.

Anne-Ange Lechevalet dresse la tige de la phrase jusqu’à des hauteurs insoupçonnées en entraînant son lecteur dans les nuages de sa prose.

Martelée comme une sauvage par une aubépine qui n’avait pas eu sa rose, ma peau fleurait, par un de ces miracles banals dont nous gratifie le quotidien au sortir des songes, le santal et la lavande, l’huile de foie de morue et le lait de chèvre caillé.

Avec ces épines de prose, Anne-Ange délivre des miracles de poésie qui nous font voyager dans les méandres de la psyché humaine.

Au loin, derrière le mont chauve, le souffle de l’ogre aveugle m’appelle et je cours vers sa bouche grande ouverte, visant ses dents avec ma nudité, de peur que, par mégarde il ne transperce ma dent de sagesse.       

Ici, Lechevalet évoque le souffle de l’existence amère qui anime nos âmes avides d’animalité et, de transe en danse, avec la seule ancre de son coeur, elle arrime l’être de l’écriture au ventre de l’encrier.

En conclusion, il s’agit là d’un nouveau livre piteux d’Anne-Ange Lechevalet.

Un article de Marc-Antoine Cléopâtre  

 

BIO EXPRESS

*Anne-Ange Lechevalet est née le 24 décembre 1919 à Ixelles. Elle publie Bains pubis en 1937, l’ouvrage sera salué par Richard Lion, son confesseur et petit ami. Elle obtient sa première et unique recension d’un de ses (nombreux) ouvrages dans un entrefilet du journal Le Soir du 12 juin 1977 de la plume d’un journaliste stagiaire, Jean-Claude Vantroyen, pour son premier roman, La Flemme du dimanche soir. En 2012, elle obtient le prix Marie-Pierre Mertens du plus grand nombre de publications (131) à l’actif d’un auteur belge vivant et écrivant dans un français correct, battant sur le fil Marcel Poivre d’Hamoir (112) et Alexandre Dumasson (107). Depuis ce prix, accablée sans doute par la reconnaissance tardive, elle n’avait plus rien publié et le monde littéraire francophone belge semblait presque avoir fait son deuil de son oeuvre.

LES PREMIÈRES RÉACTIONS DE LA PRESSE

« Ce logiciel est une aberration littéraire, une honte pour la littérature. A fuir! » Jérôme Garcin, Le Nouvel Obs à Moelle

« Aujourd’hui, c’est gratuit. Demain, ça coûtera bonbon! » L’Echo des Lettres

« Cela ne vaudra jamais la rigueur des critiques du Soir fanzine! » Marc Partager

« Le hasard n’a jamais donné rien de bon en littérature! » Le Cornet à dés et les jeux

« Anne-Ange Lechevalet est une écrivaine de troisième ordre, pfff ! » Le Matricule des Anne-Ange.

« Bains pubis de Lechevalet est une pâle resucée du Con d’Irène d’Aragon. » La Gazette des plagiats

« Le prix Marie-Pierre Mertens, je n’y crois pas une seconde! » Vincent Flibustier de NordPresse

« Lechevalet a mis sur le pavé pas moins de cinquante-sept maisons d’édition qui avaient pignon sur rue. » La Maison du Livre

« Qui s’est jamais préoccupé de la critique littéraire? » Christine Angot d’On n’est pas touché

« Un rythme effréné de publication n’est pas un gage de qualité! » La Course littéraire

« De la si belle poésie résumée aussi platement! » Les Amis des vers

 

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CHRONIQUES FICTIVES

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BIEN ÊTRE MINÉRAL de Nicolas LANDROCK 

Genre littéraire: Pavé indigeste

Maison d’édition: Les Editions de la Plante

Année de parution: 2017

VIRGIN ROAD de Flannery HILL

Genre littéraire: Road trip hop

Maison d’édition: Stock

Année d’édition: 2017

LA ROUE À AUBES NE S’ARRÊTE JAMAIS de Mathias NIZET

Genre littéraire: Jeune poésie (d’académicien en herbe)

Maison d’édition: Le Cheyne 

Année de parution: 2015

FISHTICK POLYCHROME suivi de BOUSILLE LE CIEL SI T’ES UN ANGE de Michaël LONDOT

Genre littéraire: Poésie Beat(e) 

Maison d’édition: Le Castor Astral

Année de parution: 2016

ÉCRITS POURPRES d’Edward D. DWARF

Genre littéraire: Fond de cercueil, polar intello

Maison d’édition: La Sonatine

Année de parution: 2016

PARCOURS D’UNE POÉTESSE SUPERSTAR

Découvrez sa luxueuse bibliographie: L’hiver l’hygiène, Gloss mon amour, Mascara manganèse, Paupières miroir, Chanel tu me tues, Peau d’Hermès, Les masques de beauté, Plug banal, Coco câline rouge et noire

 

CINQ POÈMES POSTHUMES et dispensables de Marcel THIEU légués par sa veuve éplorée

UNE CRITIQUE MI-FIGUE MI-RASOIR

Rentrée littéraire 2014: PIERRETTE PIERREQUIN PUBLIE SON PREMIER APHORISME

TOUTES LES CHRONIQUES FICTIVES

BIEN-ÊTRE MINÉRAL de NICOLAS LANDROCK

29554510langage-des-pierres-jpeg.jpegReprendre pierre

Dans Bien-être minéral, Nicolas Landrock, nom de plume ou non, dont c’est le premier ouvrage, nous balade dans le temps et les espaces, dans les remous de la pensée en proie aux affres de la démence comme de la plus vive intelligence, mais aussi de Stonehenge aux Montagnes rocheuses en passant par la Muraille de Chine ou les mines d’extraction de pierres précieuses de la Tanzanie en un prodigieux tourbillon de plus de 600 pages.

Pierre Pays, le héros, d’origine française, s’éprend dans son enfance anglaise (son père, collaborateur, meurt pendant la seconde guerre mondiale sous le feu de résistants et sa mère qui a donné son père aux résistants obtient de quitter la France occupée pour rejoindre Londres où elle sera l’amante d’un ambassadeur mexicain hanté par Frida Kahlo) d’une pierre, objet transitionnel dont il ne se déprendra jamais. Tout le long du livre et de la vie, il recherchera à travers une inlassable recherche cette pierre prim(ordi)ale, comme une madeleine, comme l’Agate de Pyrrus ou la pierre philosophale des alchimistes.

Malgré des passages volontiers obscurs, traduisant les plongées de Pierre Pays dans les affres de la folie et d’une cruauté plus fantasmée que vécue, aux accents tour à tour païens, sadiens ou masochistes, le récit recèle de rares fulgurances et des moments d’apaisement d’une extrême beauté, comme lorsque l’homme à bout de forces retrouve la fameuse pierre perdue.

Sur plus de cent pages, Landrock passe en revue tous les types de pierres et minéraux, de l’ambre au topaze en passant par l’améthyste, l’aigue-marine, le cristal, l’obsidienne, le quartz, la pierre de lune, les jades… Il cite Caillois, le poète des pierres, les paysages minéraux d’Yves Tanguy, et tous les stigmates et bienfaits que les pierres peuvent procurer sur ou dans le corps humain.

Livre entre l’essai, poésie et l’autofiction qui compare les différents bien-êtres auquel se livre l’homme depuis des siècles pour fuir sa nature proprement humaine, il questionne les neurosciences comme les contre-vérités scientifiques aussi bien que le chamanisme dans la quête du cerveau humain à déchiffrer l’indéchiffrable en vue d’un sens qui le transcende autant qu’il le détruit psychologiquement en modifiant sa propre espèce dans sa volonté de la croiser avec d’autres, qu’elles soient minérales, végétales ou animales.

Le livre est paru aux toutes nouvelles Editions de la Plante (sans encore d’espace ni de visuel sur le Net) dans une tradition de l’espagnol (Mexique) par Anna Della Pietra qui n’est autre, nous apprend l’éditeur, que la mère de l’écrivain.

Éric Allard

Pierre Pays, Bien-être minéral, Éditions de la plante, Paris, 640 pages.

VIRGIN ROAD de FLANNERY HILL (Ed. Stock)

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Tableaux vivants

Dans Virgin road, une narratrice prénommée Fanny se déplace de ville en ville dans l’Amérique profonde. Elle soupçonne d’être suivie ou l’est réellement, on ne le sait pas bien tout au long du récit qu’elle fait de son périple où se mêlent tout à la fois description des lieux traversés et méditations fantasmatiques sur les scènes qu’elle va jouer. Une fois sur son lieu de résidence, souvent des motels, en périphérie des villes, elle ne sort que secrètement, masquée ou méconnaissable, pour se réfugier dans une salle de cinéma qui diffuse de vieux films ou acheter quelques produits de pure nécessité…

En soirée, elle participe à des spectacles vivants, publics ou privés, qui lui font rejouer des tableaux américains (Bellow, Currin, Goeffroy, Hopper, Salle…) des scénes de crime, souvent dans le plus simple appareil. Soft ou bien hard, elle est donc souvent nue, offerte aux regards de spectateurs souvent plus concupiscents qu’animés de considérations esthétiques. Là, elle réussit à s’extraire du présent et à pénétrer en elle, revisitant des épisodes de sa vie réelle ou imaginaire. Quand elle reprend c’est esprits, c’est pour voir en chacun des spectateurs un possible meurtrier. Son angoisse augmente au fil de son déplacement mais elle s’est promis d’aller au bout de sa tournée, d’honorer toutes les dates de son agenda…EmilyBinghamWEB.jpg

C’est narré dans une prose fluide mais tendue, qui détaille plus les états d’âme de l’héroïne que ce qu’elle observe et finit par ne plus voir. Elle se déplace en somnambule automate, en vengeresse de plus en plus décidée… 

Flannery Hill a écrit trois courts romans qui scannent l’Amérique des grands espaces à la façon d’un Sam Shepard mâtiné de Stephen King, lit-on en quatrième de couverture. Ce roman-ci est le premier traduit en français, par les soins de Nancy McEwan.

Editions Stock, collection La cosmopolite, 168 pages, 18 €

Le site des Éditions Stock

 

PARCOURS D’UNE POÉTESSE SUPERSTAR

0270524549a7dc832f5ce122e8706aa9--fabric-toys-handmade-toys.jpgCette poétesse glamour que tout le monde littéraire reconnaîtra possède à près de vingt-cinq ans une attrayante bibliographie.

Son premier recueil, L’hiver l’hygiène, avec une préface d’Yves St Namur, reçut à quinze ans à peine le Prix Lolita.

Son second, Gloss mon amour, postfarcé par Jan Buccal, reçut à la fois le Prix du Baiser de Rodin et le Prix des Lèvres nues.

Puis il y eut Mascara manganèse, dont un exemplaire dédicacé à Marcel Morose, mis aux enchères avec un prix de départ de 12 € a finalement été enlevé pour la somme fabuleuse de 13,20 € par un collectionneur de dédicaces littéraires.

Paupières miroir, son recueil écrit à l’eye liner et précalligraphié par François Cheng a servi au cours d’une performance d’œil de pommes de terre crevé par le cultivateur d’art Patrice Ferrasse relayée en direct sur sa page Facebook.

Chanel tu me tues, a été encensé (au premier sens du terme) par la petite nièce de l’ex-plus proche voisine de Marguerite Duras à Neauphle-le-Château.

Peau d’Hermès, avec un non préface de Cristina Cordula, relate une année sans fond de teint ni rouge à lèvres, est sa première incursion dans le genre du Journal sans cosmétique, très couru des hommes et femmes sans fard.

Les masques de beauté, son anthologie, parue pour son vingtième anniversaire, est son plus grand succès à ce jour. Il a été publié à 50 exemplaires et réédité trois fois.

Son précédent ouvrage, Plug banal, a choqué une partie de ses lectrices et réjoui un partie des lecteurs, lui ouvrant ainsi un nouveau lectorat d’autant plus que son éditeur (en passe d’être diffusé par une grande enseigne de parfumerie parisienne), pour faire postmoderne, a réduit tous les vers à deux mots (voire deux lettres) et remplacé tous les et, fort lourds, en effet, par des « & », carrément volatils. Si bien que l’ouvrage de poésie verticale (voire abyssale) atteint quand même 2428 pages (sans l’appareil critique et les pages de sponsoring).

Son dernier ouvrage, Coco Câline rouge et noire, heureusement plus posé dans la forme et aux vers bicolore d’un bel effet pouvant se chanter avec un minimum d’accords et sans le moindre engagement sartrien sur un vulgaire ukulélé, est dédié à Julien Sorel Doré. Il  fait partie des meilleures ventes de poésie parfumée au drugstore de mon quartier. La vidéo de sa lecture scandée par Serge Pey en grande forme pédopoétique a depuis sa sonorisation été vue douze fois (dont dix fois par moi, dans le cadre de cette humble recension).  

 

ANASPHASIOS & MALEUXIS suivi de UNE CRITIQUE MI-FIGUE MI-RASOIR

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Anasphasios et Maleuxis

Anasphasios était le plus grand écrivain de Carnavalus quand le jeune et beau Maleuxis le mit au défi de le battre. Un ring fut rapidement installé sur un des nombreux kiosques de la ville. Le maire lui-même donna le coup d’envoi de la joute. 

Lors de la première épreuve d’écriture, Anasphasios qui avait relu ses classiques l’emporta haut la main sous les applaudissements du public acquis à sa cause. À la deuxième, il fut mis en difficulté par la fougue verbale, les calembours puissants de son jeune rival. À la troisième, il chuta et à la quatrième, il s’avoua vaincu avant la fin de l’épreuve, jeta tous ses bouquins en guise d’éponge et remit les lauriers de premier écrivain de Carnavalus à Maleuxis qui trône maintenant au firmament littéraire de la ville et est lu de tous ses concitoyens.

Quant à Anasphasios à la grise chevelure qui a longtemps été nègre du maire, il a défié celui-ci dans le but de lui prendre la mairie. Il peut déjà compter sur la voix de Maleuxis auquel, en contrepartie, il a promis une statue (et de nombreuses bourses) à la hauteur de son talent sur la principale place de la ville qui porte déjà son nom.

 

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Une critique mi-figue mi-rasoir

Dans De près ou de loin, l’auteur d’Au-delà du bien et d’Avant le mal explore à nouveau les lignes sinueuses de la morale. Moins anguleux que dans Les Parallèles du Droit mais plus carré que dans Perpendiculairement parlant, l’essai de fiction géométrique de Paul-Jean Evrard loué par Badiou lui-même joue avec l’obscur de notre raison sans laisser de côté notre sensibilité la plus aiguë. Entre le pragmatisme de Hume et la grâce pascalienne, De près ou de loin monadise notre rapport  à l’espace cartésien inféodé au temps bergsonien quand l’orage de l’alètheia gronde sur les plaines de l’étant heideggerien.  

C’est, pour tout dire, pompant comme une réunion de gauchistes imbibés de Cuba libre qui se piqueraient de croiser Lénine et Lobatchevski sans avoir compris ni Marx ni Euclide. Ni les classiques de la Littérature Jeunesse Révolutionnaire qui comprennent  quelques génies en herbe.

Mais comme l’éditeur apporte son labrador à toiletter chez la femme de mon frère en laissant chaque fois un gros pourboire, j’ajouterai que De près ou de loin est une somme ontologique qui infuse dans l’esprit du lecteur brouillé par des considérations facebookiennes indigestes un subtil mélange de froide phénoménologie husserlienne, de nombrilisme rousseauiste et de bling-bling hégélien propice, il va sans dire, à la lecture sans prise de tête d’Anna Gavalda et autre littérature coulante.

 

CINQ POÈMES TRISTES de MARCEL THIEU

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Un homme

S’est

Jeté

Sous

Le

Train

De voyelles

A E I Oh

Dit la femme

Quelle belle

Tête

Il

Avait

En la voyant rouler

Sur le ballast…

Hue !

Dit le paysan

À son cheval

Un instant

À

L’arrêt

Un fer

          en

                 l’air

On n’a pas que ça

                   à

              lire

!

  

*

 

 

J’ai perdu

Mon titre

De transport

Ou bien

Je l’ai égaré

Vais-je sauter

Du train

Ou bien

Tuer 

Le receveur?

 

*

 

Suis-je triste

Ou bien

Désespéré ?

Dit le pinson

Qui peine

À retrouver

Son chant

Dans le

Poème

Éclat

É

 

*

 

Dans la nuit

Mon rêve est tombé

Si bas

Que 

Pour le

Relever

J’ai dû 

Demander de l’air

Au vent 

Qui balayait

Ma

Vie

Depuis

Que

J’étais né

 

+

 

– Je suis

MO

       R

           T

Mais je vous écris

EncORe….

 

– Merde

Merde

Merde

Merde Merde Merde Merde Merde Merde Merde

On ne sera donc

Ja

Mais dé

Bar    

              rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

A

Ss

EZ

De

LUI !

 

 +++

 

Marcel Thieu a peu écrit et c’est tant mieux. Il écrivait des poèmes très tristes qu’heureusement aucun éditeur n’a lus. Sinon, ému par leur ton et par leur forme, il les aurait publiés.

Après avoir écrit ces cinq poèmes restés trop longtemps inédits, il s’est pendu. On n’a pas retrouvé la corde ni le corps. Cette nuit-là, il y avait du vent qui a dispersé les cendres. Car sa veuve a tout brûlé en mettant le feu à son bureau. À ses dires, ce sont les plus beaux poèmes de son aimé.

Connaissant mon goût pour les poèmes très tristes aux formes innovantes, elle me les a envoyés pour que je les dépose sur le net. Ses dernières volontés accomplies, elle a tenu à disparaître aussi… dans un endroit de rêve avec les petites économies de Marcel.

Le titre est un compromis entre la proposition de sa veuve (Tristesse) et la mienne (Cinq poèmes).  

 

FISHSTICK POLYCHROME suivi de BOUSILLE LE CIEL SI T’ES UN ANGE de MICHAËL LONDOT

Le dernier poète Beat?

Michaël Londot a une œuvre riche de près de cent cinquante livres publiés sous toutes ses latitudes et sous différents pseudos.

Cet inédit, qui en annonce d’autres, car Jacques Pasterger a entrepris avec sa veuve depuis sa mort survenue il y a dix ans de rassembler tous ses écrits disséminés. Le recueil comprend des textes écrits sur trente ans qui reflète bien sa biographie (tour à tour détective, marin, mécano, vagabond, gardien de sécurité…). Proche de la Beat Generation, il a entretenu une longue correspondance avec Ginsberg. À dix-sept ans, il part pour les States où il est bientôt arrêté pour détention de stupéfiants dans une voiture volée, il migre alors en Australie où il vivra trente ans avant de finir sa vie près de Bordeaux avec une femme de quarante-deux ans sa cadette.
Gobe-bouches et La poésie en morceaux, son manifeste de poésie grunge, publié en 91, ont marqué de jeunes écrivains. Pasterger écrit dans sa préface : « Michaël Londot est le plus méconnu des poètes de sa génération, une partie importante et hétéroclite de son oeuvre reste encore à découvrir. »

 

Je travaille à

la côte cassée

Je gagne ma

flotte

&

j’es

père

encore une

mer

calme

&

ravagée

Marre

des marins

d’eau douche

Je suis sale

&

seul

comme la tanche

au sec

&

je mens

merde

 

*

 

malgré la pluie, le clodo

dort il rêve

d’une pièce d’or

dormir

debout

 

pecheur216300-1410796320.jpg

Michaël Londot dans les années 80 en Australie

 

Ma vie je t’en

fish tick

track polka

nageoires sachant

nager

pataugeoire

& flaque de moue

Je te regarde

dans les cieux

En avant

le mousse tique

tacle le temps qu’il fait

je plonge

& ronge la

rive

pusqu’au porc

groin groin

grognon

fait le chic

oiseau

du large

& en travers

 

*

 

L’ange

descend

du ciel

à minuit

avec son riot gun

son burger

& ses ailes en biseau

& son androgynie

de comptoir

Je prie pour qu’

il

te

prenne

en traître

ou à

la régulière

avant de

te liquider

dans le mojito

la gnôle de prune

ou

le diesel

à 100 cents

le flacon

 

Derrière l’apparent bric-à-brac de ses compositions, son cut-up orgasmisé, et l’auto dérision d’écorché vif que ses textes trimballent, se cache une blessure d’exister et un dégoût des conventions littéraires et sociales qui creusent la langue juqu’à l’os, la malmènent et la réduisent à quia. On retrouve cette volonté, commune à d’autres du même courant, de verticaliser, parfois à outrance, le poème en réduisant le vers au rang d’une particule verbale « comme si le texte faisait plonger la prose » (J. Pasterger)… Le poème fait jouer les fragments métaphorisés, il déforme le monde des apparences comme autant de prismes. Tel un éclat de ciel dans une flaque d’eau sale, d’une note mineure dans une gamme majeure, le poème, « ce leurre de son et de sens qui nous piège dans ses envies d’écrire comme d’exister », rend alors compte du monde dans ses moindres détails.

Éric Allard 

 

20140915-111734-g.jpgÀ paraître le 15 avril

Pages: 160

Prix: 15 €

ISBN: 169-10-200-0060-1

Collection Poésie

Le site du Castor Astral

 

LA ROUE À AUBES NE S’ARRÊTE JAMAIS de MATHIAS NIZET (Cheyne éditeur)

Moulin à vers

Mathias Nizet, qui partage sa vie entre la musique et l’écriture, a 26 ans et déjà une vive intuition du temps qui passe.

 

A t’attendre

Le ciel s’égare

Et le temps me prend

Pour un ordinaire voyageur

 

Dans les transports auxquels il nous invite, il se munit d’une gomme et d’un crayon. 

J’efface

Avec la gomme sans fin

Des souvenirs

Les traces de l’éternel

Présent

 

Il lie le désir au temps, conscient que, tel un fruit mûr, il doit être cueilli à son heure.

Quand ton corps se défend

Des étreintes du temps

Mes mains sur toi se brisent

En éclats de passé

 

Des images cruelles viennent entailler la lisseur des jours, réveiller l’imaginaire un moment endormi.

J’use de l’amour

Comme d’un couteau

Sur tes lèvres

 

La musique du souvenir empêche d’entendre les appels du présent ; on passe alors à côté ou bien on s’y écrase, brisant le défilé des jours.

Mais le moi qui endure les jours finit toujours par revenir dans le désir finissant.

 

Forçant le songe

À médire des étoiles

Ta nuit

M’abreuve de chimères 

Je m’évade du temps

 

Cette poésie neuve, en vers en roue libre, qui découvre les richesses de la langue, pêche encore par des maladresses  certaines mais ses élans l’entraînent dans des lieux insoupçonnés de l’âme qui n’ont pas encore eu le temps de s’incarner dans un réel encore à éprouver, à épuiser...

 

Au Puy

De ton Fou

Je débarque

Avec mes cordes

Et ma lyre

Pour prendre ma place

Sur ton ring 

 

Dans La roue à aubes ne s’arrête jamais, Mathias Nizet raconte l’histoire d’une saison d’amour qui prend toutes les couleurs du temps. Il nous parle d’un présent indépassable qui bute sur des clichés pour en arriver à ne plus voir le monde. Il nous confie aussi cette crainte légitime du  jeune poète devant le réel, d’une vie vouée à l’écriture comme sacerdoce…

 

Martelant ta beauté

Sur l’enclume du désir

L’amour peine

À faire tourner le cosmos 

Dans le sens de mes mots

Il fait nuit à midi

 

Il imagine enfin sa jeunesse éteinte dans un feu de joie qui rebondit vers l’azur les trente mois que la lune fait.

C’est une poésie faite de chair et de temps, d’angoisse et de vertige, de restes d’une folie née de l’enfance perdue, de l’attente irrésolue dans l’exécrable avenir, d’une circularité impossible.  

 

Dans ta boîte à lippes

Je pique-nique

Tout l’hiver

Avec la fièvre

 

Sur ton verbe rouge

Je fais fable rase

De ta chair

Jusqu’au cri

 

Le premier recueil de poésie de Nizet s’achève, lui, sur un silence répété à l’infini. Qui résonne comme un écho dans la chambre vide / de nos matins endormis.

Éric Allard

 

jackiw-credit-lisa-marie-mazzucco-288x300.jpgImage de la couverture pas encore disponible

Date de parution: 15 avril 2016

Pages : 60

Prix : 15 €

Format : 13 x 22 cm

ISBN :978-2-84116- 223-7

Collection D’une voix l’autre

Le site de Cheyne Editeur

 

ÉCRITS POURPRES d’EDWARD D. DWARF

ob_56cdd4_violet-2.jpgL’écrivain de l’ombre

Edward D. Dwarf, de son vrai nom Leonard Ellis, est né en 1901 à Chicago. 

De la génération des Hammett et Chandler, Edward D. Dwarf moins connu qu’eux même s’il a marqué en France des auteurs comme Vian (qui a traduit son dernier roman, Faux semblant), Perec (qui, dans Espèces d’espaces, se sert de plusieurs pages de L’affaire Othello pour un de ses exercices oulipiens), Robbe-Grillet qui reconnaît s’être inspiré de La femme de l’ombre  pour Topologie d’une cité fantôme ou encore Daeninckx qui signe la préface :
« Edward D. Dwarf n’est pas le plus stylé des auteurs de sa génération, mais le plus tarabiscoté,  il privilégiait davantage la structure auquel il pensait longtemps avant de se mettre à écrire. C’est celui aussi qui a le mieux rendu l’époque de l’entre-deux guerre américain.  
Martin Froth, son alter ego, est quant à lui le plus déjanté des détectives de fiction même si le personnage est attiré par la peinture du Quattrocento et la musique baroque et qu’il déteste le blues ou la musique d’Amstrong qui le font pleurer. »

Dans ces écrits pourpres qui rassemblent des préfaces, des lettres, des critiques, commentaires et autres textes de circonstance, c’est l’attention à l’actualité qui prime, d’un écrivain qui tout en se mêlant à la vie active de son temps (il devait travailler pour faire vivre sa famille) n’aspirait qu’au repli pour écrire.

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Edward D. Dwarf en 1955

Il revient sur la réception de son grand livre, La femme de l’ombre. Inspiré de La vie est un songe de Calderon, une femme se sent agie de l’extérieur pour commettre un crime dont l’objet est elle-même. L’ouvrage qu’un moment Hitchcock a pensé porter à l’écran l’a finalement été par Walter Fein, en 1954, un réalisateur de séries B  qui a expurgé le texte, Ellis n’ayant pas été associé à son adaptation, de toute la dimension métaphysique en réduisant son propos à celui d’un simple polar.

Son père meurt en France pendant le siège de St Mihiel en 1918 pendant la Première Guerre mondiale alors que Leonard songeait à suivre des études de journalisme. Il exerce alors divers métiers tels que barman, gardien de nuit ou maréchal ferrant tout en descendant vers le Sud.

Fort de son succès littéraire, Le Washington Post le sollicite pour couvrir l’après débarquement de Normandie. Dans sa lettre de France, datée du 21 juillet 44, il écrit à son épouse : « Ce que je vois est du même ordre que mes visions transcrites dans mes romans de La Trilogie du Condor, je n’ai fait qu’anticiper le grand malheur de mon siècle. » Sur un mode plus plaisant, il raconte sa rencontre avec Hemingway où pendant toute une nuit d’ivresse, à La Closerie des Lilas, ils adaptent des cocktails cubains à des alcools français. Ellis pousse jusqu’à Berlin d’où des rumeurs évoqueront une rencontre secrète avec des autorités soviétiques. Elles ressurgiront avec force au moment du maccarthysme et l’éprouveront durablement.

Avant son retour aux States, il tient à repasser par St Mihiel, en Lorraine, pour visiter le monument aux Morts. Ses proches demeurent plus d’un mois sans nouvelles de lui. Il écrira avoir pensé en finir là.

Il se suicidera le 13 mai 1956 à New York, après avoir écrit ces mots : « J’ai tout connu du pire et aussi du meilleur. A quoi bon poursuivre jusqu’à l’ultime station ? » Il était atteint d’un cancer incurable. Il laisse une œuvre d’une dizaine de romans qui ont marqué le genre et d’une cinquantaine de nouvelles dont un texte transgenre contant un voyage imaginaire à Florence où il ne s’était jamais rendu.

Ce livre inédit en français jusqu’aujourd’hui et traduit par Jérôme Siel est paru aux Editions Sonatine.

Le site des Editions Sonatine