
S
Sagement, garder la douche fermée.
Sainement, faire de la poésie une affaire privée.
Salement, s’embourber dans son roman personnel.
Sardoniquement, tirer l’oreille au singe savant.
Sauvagement, tirer la langue à l’académicien.
Sèchement, semer des borborygmes dans un larynx aride.
Secondairement, passer la troisième.
Secondement, minuter son désespoir.
Secrètement, traverser le miroir dans les images cloutées.
Sensément, se poser la question de la scolopendre sur le cadavre de la lumière.
Sensiblement, faire couler l’onde d’un ongle sur une peau brûlante.
Sentimentalement, raviner le visage d’un amour de jeunesse pour voir vieillir.
Septièmement, jeter les chiffres du dé aux oubliettes.
Sereinement, adoucir une vieille rancoeur avec d’amènes ressentiments.
Sérieusement, porter les fruits de la croissance chez l’épépineur.
Servilement, lisser les plumes de l’ange en chef.
Seulement, donner la parole à la multitude qui nous habite.
Sévèrement, tailler la moustache (rentrée) du conquérant de la forme du territoire à envahir.
Sobrement, vieillir en trahissant ses idéaux d’ivresse.
Simplement, poser sa voix sur une table d’écoute.
Simultanément, déposer les larmes et menacer de rire.
Sincèrement, exaucer la dernière volonté de l’agneau avant Pâques.
Singulièrement, diriger son rêve sur une voie de cauchemar.
Soigneusement, découper le cadavre de la lune sans tacher sa chemise de nuit.
Solitairement, installer le siège social de sa fabrique d’étrons dans les waters.
Sommairement, passer la table des matières par le menu.
Somptueusement, décrocher la lune avant le dernier croissant.
Sottement, rouler une pelle à une tarte.
Soudain, caler sa tête sous les orteils de sa voisine.
Soudainement, rapprocher l’aiguille du cadran pour coller à l’heure.
Sourdement, envoyer des signes de reconnaissance à ses algorithmes clandestins.
Sournoisement, faire la danse du ventre dans le dos d’une valseuse.
Souvent, cacher son mal-être derrière un sourire.
Spécialement, brûler la petite culotte de la vierge la veille de ses noces.
Spirituellement, (c)ramer dans la direction du soleil avec une barque à flèches.
Sporadiquement, peindre l’envers des choses.
Sportivement, parcourir le cent mètres nage libre avec un papillon sur l’épaule.
Statiquement, se regarder le nombril dans un miroir de poche.
Studieusement, retenir ses bourses jusqu’à l’arrivée des pièces.
Stupidement, resserrer le nœud de crabe au col du cygne.
Substantivement, barrer tous les verbes de son répertoire.
Suavement, s’emmieller les pinceaux sur la toile cirée.
Subtilement, multiplier les apparitions pour se rendre invisible.
Successivement, porter à la bouche le fruit défendu et cracher son venin.
Superbement, lier le lilas à un éclat de blancheur.
Superficiellement, connaître la technicienne de surface.
Superstitieusement, déposer un trèfle à quatre feuilles sur une branche de gui mauve.
Surtout, se plaire.
T
Tacitement, médire.
Tant, tempêter.
Tantôt, se dire à hier.
Techniquement, empêcher un geek d’accéder à la maturité numérique.
Témérairement, dire du mal des conditions sanitaires avant de (menacer de) s’expatrier.
Temporairement, lâcher du lest au-dessus du sablier.
Tendrement, jeter un pont sur une rivière de larmes.
Terriblement, masquer son territoire avec un carnaval.
Théâtralement, tomber de scène en renversant les rôles.
Théoriquement, adopter la posture de la faible tasse pour obtenir du café fort.
Tièdement, jeter de l’eau gazeuse à la tête froide du dictateur.
Timidement, marcher sur des œufs brouillés.
Tortueusement, poursuivre le lièvre à travers chants et dos de chameaux.
Totalement, trancher la tête de la course de côte avant l’arrivée des vertèbres.
Tristement, se tenir à la mélancolie.
Toutefois, parfumer le chemin qui mène à la source des senteurs.
Toujours, tourner sa langue sept fois dans l’anguille avant de dire j’aime ton congre.
Traditionnellement, orner le sapin de Noël nippon de boules de geisha.
Traîtreusement, frapper son ombre à terre.
Treizièmement, craindre le pire.
Trimestriellement, couper les cheveux de l’année en quatre pour lui chercher des poux.
Triomphalement, passer la ligne d’arrivée de l’existence avec le V de vivre.
Tristement, fermer les yeux sur un tas de paupières mortes.
Trivialement poursuivre une aventure jusqu’au bout de la nue.
Troisièmement, dépasser l’idée de couple.
Trompeusement, croire en un dieu fidèle en amour.
U
Ultérieurement, revenir sur ses dérisions.
Unanimement, roter pour la libération des gaz.
Uniformément, sur tout le cœur se tatouer un battement de tambour.
Uniquement, compter.
Universellement, militer pour l’indépendance de l’Etat de rêve.
V
Vachement, se traire.
Vaguement, imiter le bruit et la forme de la mer avec de la tôle ondulée.
Vainement, frapper à la porte de la nuit pour avoir du soleil.
Valablement, marcher à la tête d’une fraction pour diviser l’ennemi.
Vaniteusement, se préférer à soi-même.
Vivement, arrêter l’arrivée d’aube à la sortie de la nuit.
Verticalement, se retenir à la barre d’arrêt d’urgence pour ne pas s’allonger sur l’horizon.
Vertement, tomber dans les sommes de cinq fruits et légumes par jour.
Vertueusement, détendre le veuf avec l’orpheline (et réciproquement).
Vigoureusement, combattre l’Union internationale des onanistes par des actions mains-libres.
Vilainement, entailler un cœur de boeuf avec un pique-assiette.
Vilement, traiter un sanglier comme un porc.
Virilement, prendre du poil de la bête à bon dieu.
Virtuellement, se fondre dans le paysage numérique jusqu’à ne plus se pixelliser.
Visiblement, se prendre les pieds dans le paysage.
Visuellement, ciller des yeux pour avertir d’un aveuglement.
Vite, passer à la vitesse éclair pendant le feu orage.
Voluptueusement, faire un bras de mer avec une côte de sable.
Voracement, montrer les dents à une fraise en or.
Vraisemblablement, s’oublier avant de se rappeler la première fois où l’on a fait dans sa culotte.
Vulgairement, faire un doigt d’honneur à une bande de bras cassés.
Z
Zodiaquement, en finir avec les signes numineux.
Zoologiquement, réaliser un abécédaire.
F I N
Relire l’ensemble de l’abécédaire