EN AVANT, LES ADVERBES ! – S, T, U, etc.


S

Sagement, garder la douche fermée.

Sainement, faire de la poésie une affaire privée.

Salement, s’embourber dans son roman personnel.

Sardoniquement, tirer l’oreille au singe savant.

Sauvagement, tirer la langue à l’académicien.

Sèchement, semer des borborygmes dans un larynx aride.

Secondairement, passer la troisième.

Secondement, minuter son désespoir.

Secrètement, traverser le miroir dans les images cloutées.

Sensément, se poser la question de la scolopendre sur le cadavre de la lumière.

Sensiblement, faire couler l’onde d’un ongle sur une peau brûlante.

Sentimentalement, raviner le visage d’un amour de jeunesse pour voir vieillir.

Septièmement, jeter les chiffres du dé aux oubliettes.

Sereinement, adoucir une vieille rancoeur avec d’amènes ressentiments.

Sérieusement, porter les fruits de la croissance chez l’épépineur. 

Servilement, lisser les plumes de l’ange en chef.

Seulement, donner la parole à la multitude qui nous habite.

Sévèrement, tailler la moustache (rentrée) du conquérant de la forme du territoire à envahir.

Sobrement, vieillir en trahissant ses idéaux d’ivresse.

Simplement, poser sa voix sur une table d’écoute.

Simultanément, déposer les larmes et menacer de rire.

Sincèrement, exaucer la dernière volonté de l’agneau avant Pâques.

Singulièrement, diriger son rêve sur une voie de cauchemar.

Soigneusement, découper le cadavre de la lune sans tacher sa chemise de nuit.

Solitairement, installer le siège social de sa fabrique d’étrons dans les waters.

Sommairement, passer la table des matières par le menu.

Somptueusement, décrocher la lune avant le dernier croissant.

Sottement, rouler une pelle à une tarte.

Soudain, caler sa tête sous les orteils de sa voisine.

Soudainement, rapprocher l’aiguille du cadran pour coller à l’heure.

Sourdement, envoyer des signes de reconnaissance à ses algorithmes clandestins.

Sournoisement, faire la danse du ventre dans le dos d’une valseuse.

Souvent, cacher son mal-être derrière un sourire.

Spécialement, brûler la petite culotte de la vierge la veille de ses noces.

Spirituellement, (c)ramer dans la direction du soleil avec une barque à flèches.

Sporadiquement, peindre l’envers des choses.

Sportivement, parcourir le cent mètres nage libre avec un papillon sur l’épaule.

Statiquement, se regarder le nombril dans un miroir de poche.

Studieusement, retenir ses bourses jusqu’à l’arrivée des pièces.

Stupidement, resserrer le nœud de crabe au col du cygne.

Substantivement, barrer tous les verbes de son répertoire.

Suavement, s’emmieller les pinceaux sur la toile cirée.

Subtilement, multiplier les apparitions pour se rendre invisible.

Successivement, porter à la bouche le fruit défendu et cracher son venin.

Superbement, lier le lilas à un éclat de blancheur.

Superficiellement, connaître la technicienne de surface.

Superstitieusement, déposer un trèfle à quatre feuilles sur une branche de gui mauve.

Surtout, se plaire.

T

Tacitement, médire.

Tant, tempêter.

Tantôt, se dire à hier.

Techniquement, empêcher un geek d’accéder à la maturité numérique.

Témérairement, dire du mal des conditions sanitaires avant de (menacer de) s’expatrier.

Temporairement, lâcher du lest au-dessus du sablier.

Tendrement, jeter un pont sur une rivière de larmes.

Terriblement, masquer son territoire avec un carnaval.

Théâtralement, tomber de scène en renversant les rôles.

Théoriquement, adopter la posture de la faible tasse pour obtenir du café fort.

Tièdement, jeter de l’eau gazeuse à la tête froide du dictateur. 

Timidement, marcher sur des œufs brouillés.

Tortueusement, poursuivre le lièvre à travers chants et dos de chameaux.

Totalement, trancher la tête de la course de côte avant l’arrivée des vertèbres.

Tristement, se tenir à la mélancolie.

Toutefois, parfumer le chemin qui mène à la source des senteurs.

Toujours, tourner sa langue sept fois dans l’anguille avant de dire j’aime ton congre.

Traditionnellement, orner le sapin de Noël nippon de boules de geisha.

Traîtreusement, frapper son ombre à terre.

Treizièmement, craindre le pire.

Trimestriellement, couper les cheveux de l’année en quatre pour lui chercher des poux.

Triomphalement, passer la ligne d’arrivée de l’existence avec le V de vivre.

Tristement, fermer les yeux sur un tas de paupières mortes.

Trivialement poursuivre une aventure jusqu’au bout de la nue.

Troisièmement, dépasser l’idée de couple.

Trompeusement, croire en un dieu fidèle en amour.

U

Ultérieurement, revenir sur ses dérisions.

Unanimement, roter pour la libération des gaz.

Uniformément, sur tout le cœur se tatouer un battement de tambour.

Uniquement, compter.

Universellement, militer pour l’indépendance de l’Etat de rêve.

V

Vachement, se traire.

Vaguement, imiter le bruit et la forme de la mer avec de la tôle ondulée.

Vainement, frapper à la porte de la nuit pour avoir du soleil.

Valablement, marcher à la tête d’une fraction pour diviser l’ennemi.

Vaniteusement, se préférer à soi-même.

Vivement, arrêter l’arrivée d’aube à la sortie de la nuit.

Verticalement, se retenir à la barre d’arrêt d’urgence pour ne pas s’allonger sur l’horizon.

Vertement, tomber dans les sommes de cinq fruits et légumes par jour.

Vertueusement, détendre le veuf avec l’orpheline (et réciproquement).

Vigoureusement, combattre l’Union internationale des onanistes par des actions mains-libres.

Vilainement, entailler un cœur de boeuf avec un pique-assiette.

Vilement, traiter un sanglier comme un porc.

Virilement, prendre du poil de la bête à bon dieu.

Virtuellement, se fondre dans le paysage numérique jusqu’à ne plus se pixelliser.

Visiblement, se prendre les pieds dans le paysage.

Visuellement, ciller des yeux pour avertir d’un aveuglement.

Vite, passer à la vitesse éclair pendant le feu orage.

Voluptueusement, faire un bras de mer avec une côte de sable.

Voracement, montrer les dents à une fraise en or.

Vraisemblablement, s’oublier avant de se rappeler la première fois où l’on a fait dans sa culotte.

Vulgairement, faire un doigt d’honneur à une bande de bras cassés.

Z

Zodiaquement, en finir avec les signes numineux.

Zoologiquement, réaliser un abécédaire.


F I N

Relire l’ensemble de l’abécédaire



EN AVANT, LES ADVERBES ! – P, Q, R

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P

Pacifiquement, immerger la hache de mer.

Parallèlement, joindre les deux bouts en tirant sur sa fin.

Parcimonieusement, poser deux mots sur le papier pour un poème minimaliste.

Paresseusement, cueillir un aphorisme confit dans un champ de bonbons mots.

Partiellement, réussir son examen d’embauche pour un job à mi-temps.

Parfois, parfaire l’amour.

Partout, remettre l’état des lieux à l’ordre du jour.

Passionnément, se foutre de l’amour fou.

Paternellement, limiter l’extension du domaine de l’enfance à tous les âges.

Pathologiquement, déposer son bilan de santé sur la table de dissection.

Patiemment, retirer les marrons glacés avec la langue de feu.

Pécuniairement, amasser de l’art jean pour le spectacle de Corinne.

Pensivement, donner à manger aux oiseaux dans la lune.

Perfidement, cacher l’énigme du secret au coeur du mystère.

Périodiquement, perdre ses règles de conduite.

Pernicieusement, placer un caillou de marche dans le chausson de la sieste.

Perpendiculairement, prendre la tangente au rayon d’action.

Personnellement, militer pour l’indistinction de nos existences.

Peut-être, asseoir son pouvoir sur une chaise à bascule.

Pieusement, invoquer le dieu des nombres lors d’un office oulipien.

Piteusement, entrer dans la bataille de fleurs avec un bouquet artificiel.

Piteusement, sortir de la prise de mains les pieds en éventail.

Placidement, ne pas ciller du regard lors d’une attaque d’yeux.

Plaisamment, adresser un vent léger au marchand de printemps.

Platement, retomber sur les pattes du canard.

Pleinement, peiner.

Pléonastiquement, couper le goût de la mer avec de la fleur de sel.

Poliment, remercier l’ogre avant qu’il fasse de vous une bouchée.

Pompeusement, inclure son écriture dans un programme grammatical.

Posément, arrêter sa ligne de conduite pour faire le point.

Positivement, nier les traits de désunion.

Postérieurement, demander un droit de regard sur son passé oculaire.

Pourtant, écou(r)ter Aznavour.

Poussivement, charger la bête de somme d’une suite de Cauchy dans un espace métrique.

Pratiquement, recycler ses roues de vélo.

Précipitamment, se jeter dans les brasses avant de savoir crawler.

Précieusement, garder ses boutons d’or fermés.

Précocement, se démonter avant le clou du spectacle.

Présomptueusement, corriger une virgule à la phrase de l’auteur culte.

Presque, presser la détente.

Prestement, jeter trois notes sur le pavé musical pour faire pousser un accord.

Prétentieusement, prendre son nombril pour un œil-de-bœuf.

Préventivement, jeter les bases de discussion au rebut du débat.

Prioritairement, s’engager dans l’impasse.

Prodigieusement, tourner l’adage dans le sens des aiguilles d’un conte.

Profitablement, remuer le couteau du capitalisme dans la plèbe.

Proprement, laver ses doutes avec un savon sûr.

Proprement, ramasser les miettes du plaisir après avoir déchargé son pain.

Provisoirement, renoncer à ses rêves d’immortalité.

Prudemment, céder le passage au feu de Dieu pour regarder passer un ange

Prudemment, voter à gauche pour continuer à vivre chichement.

Puis, puiser la suite de la phrase…

Psychanalytiquement, s’allonger sur le divan sans retirer son transfert.

Pudiquement, affaler ses voiles pour naviguer à vue.

Puérilement, taper des pieds de bois pour obtenir le bon pieu.

Pusillanimement, accrocher une étoile naine à un ciel de lit d’enfant.

Q

Quatrièmement, tenter le triolisme

Quasiment, sortir du champ en emportant le cadre.

Quatorzièmement, fêter les juilletistes.

Quelquefois, créer du lien dans un sac de noeuds.

Quelque part, faire son déni.

Quinzièmement, jouer une partie de rugby.

R

Rapidement, passer à la lenteur supérieure.

Rarement, trouver à relire.

Rationnellement, se voir plus faux qu’en vérité on a été.

Réglementairement, porter ses cheveux blancs à la décharge de couleurs.

Régulièrement, se remettre à l’heure pour rattraper le temps perdu.

Religieusement, se fondre dans le paysage clérical pour passer inaperçu de Dieu.

Rétrospectivement, reconnaître ses défauts de procrastination.

Réellement, croire à l’irréalité.

Rêveusement, donner à voir à une étoile.

Révolutionnairement, retourner la situation sur la tête d’un situationniste.

Ridiculement, se rouler en boule au passage d’un avion en papier.

Rigoureusement, tenir le mot droit dans un aphorisme bancal.

Rituellement, se déguiser en encensoir pour gagner sa place près de l’autel.

Rondement, renaître de ses centres après avoir fait le tour de soi.

Royalement, se payer l’oeuvre d’un écrivain révolutionnaire.

Rudement, frapper un grand clou avec le manche du marteau.



EN AVANT, LES ADVERBES ! – M, N & O

MNO Lettre - Alphabet Fleurs Isolé Sur Fond Blanc Banque D'Images Et Photos  Libres De Droits. Image 11222859.

M

Machinalement, jeter un palet sur l’amarre.

Maigrement, gagner du pois.

Maintenant, dégager le passé.

Maladroitement, prendre son pied dans une poche charnue.

Maladivement, entourer d’affection un trou du cul.

Malicieusement, toutouiller la giscouille à sa gribouille.

Manifestement, grossir la foule des mécontents.

Mathématiquement, chiffrer l’étendue de l’ombre au nombre de lumières éteintes.

Méchamment, obstruer l’accès à la gentillesse en posant un tapis d’insultes.

Médiocrement, refuser la lésion d’honneur à un blessé de la grande plèvre.

Méticuleusement, coller deux timbres à une enveloppe faciale.

Mielleusement, ru(ch)er dans les nectars.

Minutieusement, radiner sur les dialogues pour gagner une pièce de théâtre.

Miraculeusement, multiplier les daims aux noces de Diane.

Misérablement, lire le chef d’œuvre de Victor Hugo comme un roman policier.

Mensuellement, recevoir sa niche de paie d’une pie voleuse.

Métaphoriquement, répandre la bonne image sur une surface polie

Moderato, pousser la chansonnette sur un air durassien.

Monstrueusement, se couvrir d’un casque à pointe à l’envers.

Mortellement, vivre.

Musicalement, piquer un orchestre chinois avec une baguette.

N

Naïvement, repeupler la Terre de feu d’arbres à vapeur.

Naturellement, piquer un phare devant la Mer rouge.

Nécessairement, naître dans le besoin.

Négligemment, marcher pour les libertés dans un sens interdit.

Neuvièmement, faire ses preuves.

Niaisement, accepter une invitation à la fête des bisous dans le cou.

Nonchalamment, déclarer sa flemme à une paresse passagère.

Nuitamment, régler la circulation du sommeil avec des feux de rêve.

O

Objectivement, faire abstraction de la peinture à l’eau pour déteindre l’atmosphère.

Obligatoirement, rappeler à l’or du silence le vain tumulte.

Obligeamment, délivrer un ordre de marche à un cul-de-jatte.  

Obliquement, expliquer à la dive raison le sens pris par la diagonale du fou.

Obscurément, donner du fil à retordre à la lampe à huile.

Obséquieusement, ramper devant la statue du reptile en chef.

Onzièmement, atteindre son but.

Oralement, débiter de la poésie en sciant les oreilles.

Orgueilleusement, semer la discorde entre ses reflets dans le miroir.

Ostensiblement, se démontrer à son avantage.

Ouvertement, fermer la porte aux besoins d’évasion.

EN AVANT, LES ADVERBES ! – J K L

Les adverbes en Français

J

Jadis, jamais voulait dire toujours.

Jalousement, garder les volets fermés.

Joliment, détourner un complément de nom d’oiseau avec un adverbe de politesse.

Journellement, noircir le souvenir de ses nuits blanches.

Judiciairement, arrêter l’instant pour lui passer les menottes.

Judicieusement, déposer une peau de banane sous un piédestal.

Juridiquement, faire appel de la dérision.

K

Kaporalement, porter le képi.

Karatément, savater le judoka.

Kayakement, descendre la Lesse avec une Leffe.

Kermessement, faire la fête.

Kopeckement, rouler un Russe à la roublette.

Kraftement, emballer sec.

Khmèrement, cambogder.

Kurdement, erdoganer.

L

Laborieusement, là au bout de la fatigue, construire un pont entre le travail et le repos.

Lâchement, battre en retraite à l’arrivée de la pension.

Là-haut, se sentir pousser des ailes.

Lamentablement, se couvrir d’une petite peine pour échapper aux chaudes larmes.

Largement, échancrer ses souvenirs pour qu’on voie votre passé.

Lascivement, passer de vit à ébats à fond de bourses.

Latéralement, défendre son but contre toute attaque déplacée.

Légitimement, réclamer son dru à une pluie molle.

Lentement, démarrer au quarantième tour.

Librement, marcher sans bâton de dynamite dans un champ de mines.

Lisiblement, écrire à l’envers. 

Littérairement, faire impression.

Loin, porter ses (bé)vues.

Longuement, sonner à la porte de la patience.

Longtemps, se dépêcher de bonheur.

Lourdement, peser sur la balance pour qu’elle dénonce le gros de la bande.

Lucidement, se juger apte à jauger le taux de candeur.

Lucrativement, débarrasser l’horizon de la pauvreté de vues.

Lugubrement, recouvrir l’entrée du tunnel.

Lumineusement, féconder l’ovule de la nuit.

à suivre

EN AVANT, LES ADVERBES ! – G H I

G

Gauloisement, raser l’écrivaine à barbe pour connaître la marque de son rouge à lèvres. 

Généreusement, donner de son temps pour soutenir la cause de l’éternité. 

Gentiment, arracher les yeux de l’iconoclaste.

Globalement, élargir la bulle terrestre à deux étoiles.

Gracieusement, donner son âme au diable pour ne pas avoir à mendier sa place au paradis.

Gracieusement, offrir des sévices politiques à l’élue masochiste de son cœur.

Graduellement, escalader une montagne de regrets en soupirant à chaque palier.

Grammaticalement, démentir les adverbes en vue d’adjectifs à atteindre.

Graphiquement, suivre l’évolution de la mélodie.

Grossièrement, livrer ses organes génitaux à la succion publique.

H

Habilement, enlever le flambeau de la statue pour lui rendre sa liberté.

Haineusement, s’en prendre à la poésie avec un paquet de sucre.

Hardiment, lancer une fatwa contre l’imam prescripteur.

Harmonieusement, jouer de ses charmes pour conquérir la mélodie du bonheur.

Hâtivement, jeter son dévolu sur la première velue et passer pour un raseur.  

Hebdomadairement, apporter un os à ronger à son psy pour qu’il ne vous morde pas.

Héréditairement, relever le sans gènes de ses ancêtres.

Héroïquement, accrocher la queue d’une comète à la branche d’une étoile.

Hideusement, maquiller le hasard avec les crayons du destin.

Hip-hoppement, changer de rap pour garder le flow.

Horriblement, tracer un cercle à la craie autour d’une dame blanche avant de lâcher la sauce.

Hostilement, faire entrer un auteur peureux dans la maison d’édition des horreurs.

Huitièmement, ajouter un Demy film.

Huitièmement, remettre debout le signe de l’infini.

Humainement, se retenir de vivre par peur de mourir.

Humblement, réduire l’encolure de notre gros cou à la circonférence de notre nombril. 

Humblement, demander à entrer par la porte de derrière à la gardienne de la maison de plaisir. 

Hydrauliquement, cirer les pompes de l’éclusier pour marcher sur l’eau. 

Hypocritement, invoquer le surréalisme pour se défendre d’une accusation d’hermétisme.

I

Ignoblement, vomir son repos à la Fête du travail.

Illégalement, sortir la tête du sable avec l’autruche en chef.

Illusoirement, croire au pouvoir de l’école de l’air sur le cerveau des montgolfières.

Immanquablement, colmater les failles du savoir avec le mastic de l’ignorance.

Immensément, aimer ce qui tient dans un bras de mer.

Immodérément, accepter toutes les formes de limonade au motif de la liberté d’expression des agrumes.

Impatiemment, courir à la fin de la phrase pour marquer un point.

Impeccablement, repeindre la mosquée avec des caricatures du Prophète.

Impérativement, maintenir la bulle de la conjugaison à trois personnes. 

Impérialement, remplacer la démocratie du doute par l’autocratie de la vérité.

Imperceptiblement, placer dans la conversation une bombe à retarder la confidence.

Impersonnellement, se fondre avec une épée dans la nasse des espadons.

Impitoyablement, exécuter le chat qui ment malgré les miaulements de protestation.

Improprement, utiliser un trou noir comme décharge spatiale.

Imprudemment, traverser en dehors des clous avec un crucifié sur le dos.

Impudemment, sortir d’un bain de foule couvert d’une mousse humaine.

Impunément, se servir dans la caisse de lumière publique de quoi briller dans son cercle privé.

Incidemment, tomber amoureux en gravissant les marches du désir.

Inconsciemment, fermer la porte du rêve en sortant de la nuit.

Inconsidérément, juger de la probité d’un moine à l’étendue de sa tonsure.

Incontestablement, s’en tenir aux fées.

Incorrectement, copier le plagiat en faisant des fautes.

Indécemment, faire passer ses jeux de maux pour de la poésie.

Indéfiniment, suivre sa ligne de cœur.

Indifféremment, bourrer son prochain tabagique comme sa chienne de pipe.

Indirectement, gober les fables du jardinier en avalant ses salades.

Indissolublement, jeter de la raison pure sur les bancs du parlement pour éloigner les complotistes.

Individuellement, se foutre du social comme de sa première manif.

Indûment, disputer la place de choix à un siège éjectable.

Industriellement, produire de la main d’œuvre à bon marché.

Inefficacement, dire du mal sans faire de tort. 

Inégalement, couper les cheveux de sa pédicure pendant qu’elle vous coupe les ongles des pieds.

Inéluctablement, mourir sur chaîne dans l’engrenage de la société du spectacle.

Inépuisablement, faire appel aux dons du cœur pour financer la campagne d’un candidat de gauche.

Inévitablement, tomber des nues en voulant atteindre les hauts seins.

Inexplicablement, n’avoir aucun fou-rire en faisant l’humour.

Infatigablement, travailler à la fin du travail.  

Infiniment, embrasser l’univers après s’être fait allonger les lèvres.

Inflexiblement, ne pas ployer sous les assauts du tendre.

Infructueusement, presser les fruits de la passion.

Iniquement, moraliser.

Initialement, se demander par quoi romancer.

Injustement, casser du sucre sur un auteur de textes insipides.

Innocemment, plaider coupable.

Inopinément, marquer d’une pierre bleue la carrière de Carrare.

Insensément, suivre un sens interdit  pour découvrir des sensations  nouvelles.

Insensiblement, gagner des parts de rareté.

Insidieusement, ouvrir l’œil de la lune sur la pollution nocturne.  

Insolemment, toiser le soleil au bras d’une étoile filante.

Instamment, crier présent.

Intarissablement, revenir à la source.

Intérieurement, passer au bleu ses vagues à l’âme.

Intégralement, sommer des miettes de rêve pour obtenir une addition des songes.

Intentionnellement, bifler le Gille avec des plumes d’autruche raidies dans le champagne glacé.

Interminablement, prolonger l’agonie du lecteur martyr en lui proposant des inédits de son auteur bourreau.

Intrépidement, sauter d’un étalon au galop sur une jument en chaleur.

Inutilement, s’embarrasser de gros pleurs quand on peut verser de fine larmes.

Inversement, planter les termes du rapport de force pour semer la division.

Involontairement, pousser une pointe dans une course de fines lames.

Ironiquement, voter à gauche.

Irréductiblement, s’appuyer sur ses horreurs pour continuer à progresser dans l’effroi.

Irrésistiblement, se mettre sur la fréquence de publication de l’auteur culte local pour avoir son réseau.

Irrévocablement, s’enliser dans une phrase jusqu’au point de non-retour.


à suivre

EN AVANT, LES ADVERBES ! – De D à F

D

Dangereusement, verser une larme de culture dans la rosace du guitariste d’église.

Décemment, recouvrir l’objet de son désir d’une cloche à souhait. 

Décidément, aller à bout de peine pour ne plus avoir à pleurer.

Dédaigneusement, relever le niveau d’orthographe de l’auteur culte.

Définitivement, abattre le mur des lamentations sur l’artiste maudit.

Délibérément, prendre son mal en vacances pour aller bien.

Délicieusement, racler le fond du gouffre à la petite cuillère.

Démocratiquement, dire pis que pendre de la guillotine.

Deuxièmement, compter un une seconde d’éternité.

Diaboliquement, baisser le rideau du confessionnal sur le spectacle du péché.

Diamétralement, questionner le rayonnement de son cercle d’amis.

Difficilement, refuser la médaille en chocolat de la confrérie du caramel mou.

Discrètement, lâcher la bride à la tendresse dans le paddock du repli sur soi.

Distraitement, saluer vaguement le public côtier.

Docilement, accepter les coups de couteau sur le dos de sa fourchette.

Doctement, parler de poésie minimaliste sur le divan d’un psychanalyste oulipien.

Dorénavant, se passer de penser au lendemain.

Douillettement, enfermer son rêve dans une robe de nuit.

Douteusement, presser le citron trop sûr.

Dramatiquement, faire passer une pantalonnade pour un acte militant.

Drôlement, peser de toutes ses farces sur une colonne de plaisanteries.

E

Économiquement, dépenser moins de thunes qu’on n’a de fortune.

Effectivement, ne pas chercher querelle à Brest quand on se dispute à Rennes.

Efficacement, éclairer la pièce montée avec un empilement de lampes à huile.

Effrontément, avaler son café noir à la barbe d’un producteur d’aspartame.

Également, sommer les femmes de se multiplier et diminuer la division entre les hommes.

Égoïstement, revenir à soi après avoir dépassé les bornes de l’altruisme.

Elégamment, laisser passer son ennemi juré devant la mort.

Épisodiquement, arrêter le feuilleton pour regarder un film.

Équitablement, répartir la lassitude entre les soupirants, la peine entre les plaignants

Entièrement, recouvrir la tête de l’éclair puis laisser gronder. 

Éternellement, mettre des rustines au temps qui fuit.

Etrangement, se retrouver à côté de soi qu’on croyait ailleurs.

Etroitement, se trouver mêlé à une querelle de nœuds.

Evidemment, dormir avec un fusil à canon scié pour chasser les mauvais rêves.

Exceptionnellement, déroger à la règle de trois musiciens pour résoudre un problème de quatuor.

Exemplairement, donner une ligne à suivre après avoir fait le point.

Exotiquement, téter au sein d’un palmier du lait de coco.

Explosivement, insinuer que le virus est de mèche avec le pouvoir

F

Fâcheusement, renoncer à ses rêves d’enfance avant le soir de la vieillesse. 

Faiblement, parler au feu de son enfance dans les brindilles.

Familièrement, tutoyer les étoiles en leur tapant sur les branches.

Fébrilement, repousser le mal de la mer jusqu’au port de l’angoisse.

Férocement, attacher la queue d’un lion à la patte d’une poule.

Fermement, tenir la main de l’arbre pour qu’il ne rue pas dans les allées.

Fidèlement, apporter un gode à ronger à sa maîtresse.

Fièrement, exhiber la femme de sa vie à la fenêtre de l’amour.

Fiévreusement, pousser la banquise dans le feu du réchauffement climatique.

Finalement, recommencer le port du masque à Zorro.

Finement, passer entre les mailles du filet à provision un poisson de grande surface.

Fondamentalement, puiser à la source des nuages les racines du ciel.

Forestièrement, appuyer le pied de biche sur le champignon quand on est faon de vitesse. 

Formellement, jeter la surface des choses au fond du trou conceptuel.

Fortuitement, jeter un petit froid dans un feu de bonsaïs.

Fougueusement, enfoncer une porte ouverte sur un champ d’arachides et partir en cacahuète.

Frauduleusement, réduire sa consommation d’aube en allumant la lumière des étoiles.

Frileusement, caresser des yeux l’image d’une femme inuite dans la glace.

Froidement, polariser un polar nordique autour du meurtre d’un ours blanc.

Furtivement, passer un brin de nuit de rêve avec une étoile filante.


En attendant le GHI, découvrir l’ABC...

EN AVANT, LES ADVERBES ! – L’ABC

A

Abusivement, montrer ses dents de lait pour effrayer une langue de veau.

Abondamment, recueillir le jus de l’absence avant de se presser pour partir.

Abominablement, rejeter la faute de coût sur le prix des saveurs.

Abstraitement, écarter les yeux du rivage pour voir la mer.

Actuellement, bourrer la rosace de la guitare de chants d’église.

Admirablement, parler le langage des fleurs en étant sourd comme un pot.

Aléatoirement, jouer aux dés avec des cubes de dérangement.

Alertement, arrêter l’arrivée d’aube à la sortie de la nuit.

Agilement, passer du coq à l’âne à la vitesse d’une poule poursuivie par un p(a)on.

Algébriquement, éteindre la chandelle d’une équation en mouchant l’inconnue.

Amèrement, sortir du lot des déprimés avec un prix de consolation.

Amèrement, voir le monde avec les yeux d’un mangeur d’endives.

Amoureusement, s’enmetoofler contre le flanc d’un porc.

Alternativement, aimer son prochain et maudire sa mémoire.

Anticipativement, prévoir le sujet du regard pour objecter ses vues.

Anxieusement, taper sur le nerf de la guerre pour battre le rappel des veines.

Apparemment, se prêter au jeu de la transparence derrière un mur de convenances.

Audacieusement, enlever ses verres de contact au moment d’embrasser le vide.

Audacieusement, sortir la tête du stable pour renverser l’autruche.

Aveuglément, porter des lunettes de soleil le jour de son enterrement.

Azurément, défendre l’atmosphère contre une attaque de nuages pâles.

B

Bassement, servir à voir à un barman aveugle.

Bénévolement, donner sa vie pour une cause chère.

Benoitement, sortir du cadre du tableau pour se faire prendre en photo par le peintre.

Bêtement, se pendre au cou d’une girafe faute de clou de girofle.

Bestialement, s’accoupler avec un tigre de papier sur la muraille de Chine.

Bourgeoisement, s’en tenir au champagne et au caviar pour ne pas sombrer dans le prolétariat.

Bravement, piétiner les restes du monde de la couture avec des talons aiguilles.

Brièvement, rencontrer le chef du syndic de l’immeuble entre deux portes.

Bruyamment, boucher les trompettes de la renommée pour pénétrer le monde du silence. 


C

Cahoteusement, porter le deuil d’un amortisseur mort.

Calmement, rabaisser le caquet de la tête de mule en lui faisant porter le bonnet d’âne.

Carrément, retirer le permis à ronds-points à un triangle circulant sans le théorème de Pythagore.

Cavalièrement, jeter la monture de lunettes de jockey aux oubliettes de l’histoire hippique.

Charnellement, prendre en étau le soleil entre ta peau et mes lèvres.

Chastement, frapper les lèvres de l’impie avec la tige épineuse d’une rose.

Chorégraphiquement, dire ce qu’on danse au spectateur de ballet.

Chrétiennement, récolter dans les troncs d’église des têtes d’islamistes mécréants.

Chronologiquement, enfiler le chas, arrêter les aiguilles, régler l’heure sur les mailles du tricot.

Clairement, délier les lampes pour qu’elles révèlent leur source de lumière.

Clairement, enfermer la clé des images dans une une armoire à glace.

Cliniquement, analyser la couleur des yeux de rêve de la chirurgienne qui va vous arracher le cœur.

Commodément, traverser sa scolarité à l’ombre des grands arbres de la connaissance.

Comparativement, se dire qu’à courir moins vite qu’une gazelle au galop on arrivera aux noces du sable et de la mer après la marée.

Confidentiellement, porter à la connaissance de la Sûreté de l’état l’endroit où se planque le doute.

Confusément, sortir du Quai des Brumes sur Le Port de l’angoisse pour un Drôle de Drame.

Conjointement, se faire du tort avant que le mariage de raison vienne.

Consciencieusement, ranger l’orchestre chinois à côté des baguettes.

Conséquemment, tomber d’une étoile pliante dans un sofa en forme de demi-lune.

Constamment, rejeter la faute de frappe sur le dos du correcteur maudit.

Continuellement, rappeler à la rivière ses devoirs de lavoir.

Contre-révolutionnairement, voir le monde autrement qu’on l’a rêvé.

Convulsivement, tordre les lettres de la beauté pour en exprimer toute l’esthétique.

Coquettement, polir les rives d’un corps d’eau avant qu’il ne déborde d’amour propre.

Courageusement, braver les sens interdits pour accéder à la grand’place de la lâcheté.

Courtoisement, sauter de la planche de salut en disant bonjour à la cantonade.

Craintivement, raser les murs de l’angoisse avec une barbe de trois jours. 

Crânement, repousser les avances d’une prise de tête en prétextant une migraine.

Crépusculairement, écrire à distance respectueuse des étoiles de la littérature filante.

Cruellement, frapper d’amnésie un mémorialiste.

Curieusement, prendre le taureau par la corne du rhinocéros pour percer dans l’arène

Cyniquement, étourdir le mouton d’électeur avec des promesses cochonnes.


à suivre