C’est fou!

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Quand on tire sur un mot, je ne sais si vous avez remarqué, la phrase vient avec. Et quand on a la phrase, tout le paragraphe suit. Et parfois le texte entier. Et le livre, et la bibliothèque, c’est fou. Qu’a-t-on besoin d’une mer quand on a soif d’un verre d’eau ! Qu’a-ton à faire de la pelote quand un seul fil nous suffit ? Dorénavant, je laisserai les mots en paix, je tirerai sur un homme.

Le bilan

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A la fin de l’année, il faisait le compte des mots qu’il avait perdus. Ce nombre augmentait de façon exponentielle. Il se demandait quel mot resterait, l’accompagnerait jusqu’à la dernière seconde. Un vocable d’une syllabe qu’on pourrait expirer dans un souffle. Mot ? Mort ?

Les sortes d’écrivains

Il y a les immenses écrivains et les écrivains minuscules. Je ne fais partie d’aucun de ces genres-là : je suis un nanoscule écrivain. Voire aux yeux de certains amis médisants un picoscule écrivain. Autrement dit, un écrivain rikiki. Cela vaut mieux que d’être un écrivain nul ou au-dessous de zéro, ceux qui font froid dans le mot. Je publie par conséquent très peu. Trois ou quatre mots par an pour une plaquette infime (mais cependant pas infâme). Faite pour des lecteurs lilliputiens. L’avantage, c’est que ça ne coûte pas cher, une poignée de cents. L’autre avantage, c’est que je n’obtiendrai jamais le Nobel. Mais il n’est pas exclu qu’on me gratifie d’une microscopique notule dans le Guiness Book.

Les mots à plumes

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Pour écrire, j’utilise des mots à plumes. Ce qui donne à mes écrits ce côté lisse, velouté, coulant voire empenné que vous n’avez pas été sans observer. Que n’attaquent pas les intempéries de toutes sortes. De plus, la critique mise en douceur par cette prose froufroutante ne tarit pas d’éloges sur mes ouvrages. Un jour, un critique mal emplumé a cependant eu ce mot : « L’ennui avec cet auteur qui emploie tant de mots à plumes, c’est juste que lui fait défaut une belle plume.» Il m’est aussi arrivé  de rencontrer des lecteurs ornithophobes qui, ayant lu mes publications, me les renvoyèrent par courrier, couvertes de mots d’oiseaux. Mais ils furent une minorité. J’ai été bien inspiré d’acheter ce lot soldé de mots à plumes. Tout autre aurait été mon destin littéraire si j’avais plutôt acheté le pack complet de mots à poils.

L’automne des lettres

En automne mes textes perdent leurs lettres. Ne reste au début de l’hiver que quelques consonnes éparpillées et un lot de voyelles tenaces. Mais ce sont des lettres très belles, comme certaines fleurs d’octobre, qui à elles seules valent l’attention, d’autant plus qu’elles sont rares et bien espacées. Il se chuchote qu’ils sont, ainsi, meilleurs que mes textes complets. Dans ces conditions où mes écrits ne passent pas la saison, je n’ai pas l’occasion de les faire lire aux éditeurs qui ont autre chose à faire durant l’été. Des lettres tombées en miettes, je fais des sacs de mots sans queue ni tête ou bien je les porte à la déchetterie. Cela fait l’économie d’une mise au pilon ou d’une vente à tout prix. Je peux toujours me consoler en me disant que les pauvres ne (cueil)liront pas mes textes