« Dans leur curriculum vitae, beaucoup passent sous silence leur inexistence. »
Stanislaw Jerzy Lec
Il était né du ventre inexistant d’une femme inexistante aidée dans son inexistante parturition par le personnel inexistant d’une clinique néonatale inexitante après avoir été fécondé par l’inexistant sperme d’un inexistant mâle quelconque ayant vécu la non existante enfance classique de tout inexistant être vivant entre d’inexistants jeux et d’ô combien inexistants apprentissages. Il avait été nourri d’inexistantes nourritures, aussi bien matérielles que spirituelles. Il avait connu d’inexistantes amours et de tout aussi inexistantes douleurs. Il avait consumé une inexistante vieillesse qui l’avait inexorablement conduit à une inexistante mort certaine.
Il repose dans une inexistante tombe d’un inexistant cimetière de cette inexistante planète sur laquelle sont gravés dans l’inexistant marbre des inexistantes pierres tombales ses inexistants nom et prénom suivi de deux inexistantes dates d’un temps tout à fait inexistant.
Régulièrement d’inexistants proches viennent sur son inexistant sépulcre se souvenir avec une inexistante mémoire d’inexistants moments vécus en son inexistante compagnie. Il arrive qu’ils versent d’inexistants pleurs et déposent d’inexistantes fleurs qui consolent de cette inexistante perte leur trop irréelle désolation.