CE QUI NOUS LIE de CÉDRIC KLAPISCH / Une chronique de Philippe LEUCKX

LA FÊTE À HENRIETTE de JULIEN DUVIVIER / Une chronique de Philippe LEUCKX
Philippe LEUCKX

Un très beau film. Peut-être bien le meilleur de son auteur avec « Chacun cherche son chat ».

Ce qui nous lie - Film (2017) - SensCritique

Le problème en France, c’est cette façon de compartimenter les auteurs, de les lier à un film, de les accrocher à une réputation.

On a eu bien du tort avec ce cinéaste qui, pourtant, nous a fait rire, trembler, qui a su nous émouvoir avec ces « riens », à nous révéler cette Garance Clavel, lumineuse, à nous faire supporter ce Romain Duris, parfois si insupportable, auquel Klapisch a donné des airs de petit frère. Et forcément, un petit frère on l’aime !

Ici, pas de Clavel, pas de Duris, mais une histoire de fratrie convaincante, assumée, très bien tournée, je veux dire, bien dirigée : la mise en scène à la Klapisch nous vaut des trucages (il découpait avant tout le monde l’image de l’écran en quatre blocs de sens pour faire courir ses personnages dans « L’auberge espagnole »); nous donne un bon bol d’air dans cette intrigue autour des vignes familiales; et un bon coup de sang filial : la trouvaille de juxtaposer Jean adulte et enfant ou Jean et son père défunt autour du lit où dort le petit-fils Ben est d’une beauté qui rappelle les liens filiaux tendus et tendres de « Padre Padrone ». Rien de sentimentaliste là-dedans mais une acuité qu’on ne lui trouvait pas toujours.

Klapisch a mûri pour le meilleur : une très belle description des vignes, du travail des saisonniers, un très beau trio fraternel (avec la petite sœur qui a des airs et la douceur de Garance); la massivité virile de Marmaï dans le rôle de Jean, tout à la fois frère protecteur, sensible et dur, qui a souffert en tant qu’aîné de ne pas avoir toujours été compris de son père.

On a souvent négligé le travail de Klapisch par rapport à celui de Jeunet, Chatiliez; on devrait revoir ses plus beaux films pour se rendre compte qu’il y a chez lui beaucoup moins d’artificialité que chez ses pairs précités, exacts contemporains.

La juste émotion. Un air de mélancolie douce nous lie aussi à ces personnages si vrais, si tendres.

La direction d’acteurs, comme toujours chez Cédric Klapisch, est superbe de précision. Les trois acteurs-titres sont époustouflants de naturel et de vérité.

CE QUI NOUS LIE de Cédric Klapisch, FR 2017, avec Ana Girardot, Pio Marmaï, François Civil.

 

 

LES LUNES ROUSSES de TÜLIN OZDEMIR / Une chronique de Philippe LEUCKX

POÉSIE BRÈVE D'INFLUENCE JAPONAISE de IOCASTA HUPPEN (L'Harmattan) / Une lecture de Philippe LEUCKX
Philippe LEUCKX

VU SUR ARTE 

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Consacré à sa tante, à sa mère, à sa famille de Turquie, le film d’Özdemir est traversé de part en part par une blessure – celle que la tante Hafize (prénom qui ne fut pas le sien, mais repris de la carte d’identité de sa soeur morte, elle s’appelait Tuncay, avec une carte d’identité bleue de garçon) ressent d’avoir connu la séparation d’avec sa mère, son père, ses sept frères, pour rejoindre, à six ans, sa soeur aînée, mère de la cinéaste. Et quelle blessure : « mon père, lors de mon départ, ne s’est pas retourné ». La femme mûre n’a pas pu oublier ni dégorger cette peine. Une séquence admirable montre Hafize déposer la dépouille de Tuncay qu’elle fut sur la tombe de son père Mahmet Öglu : elle pleure, elle s’adresse à ce père, le seul auquel elle en a toujours voulu de la laisser à six ans, partir pour l’Europe, l’inconnu.

Avec une douceur orientale, qui n’exclut pas l’âpreté des ressentiments ni le mélancolique retour au pays natal, dans un village où vit encore la grand-mère, Özdemir dénonce aussi et surtout les mariages arrangés, que sa mère, que sa tante ont subis. Hafize, mariée à treize ans, a souffert de ne pas pouvoir choisir en toute liberté. Aujourd’hui, mère et grand-mère, Hafize-Tuncay a franchi le traumatisme, a défié les tabous, est retournée et a avoué sa blessure.

Quelle beauté sourd de ce film, avec ses musiques où les hommes et les femmes , séparés, offrent des rondeaux de danse lors des mariages.

On cueille « pour toute la famille » les beaux abricots.

La cinéaste, souvent à l’image ou en retrait, questionne ses proches avec une amabilité et un désir d’ouvrir et de refermer au mieux les plaies pour que de là sorte la blessure.

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Tülin OZDEMIR

Cette belle femme redonne une beauté à ses congénères : elle leur offre d’expurger la douleur tout en gardant les tissages familiaux.

De longs plans séquences (fixes ou ce fameux travelling arrière sur une route de campagne turque) rappellent Ozu, avec ce même souci des détails porteurs : des mains, le henné, la toilette derrière un rideau de la grand-mère, la pudeur des quelques hommes – les oncles de la cinéaste – qui parlent peu, et disent la même douleur des « mariages arrangés ».

Un très grand documentaire, qui vibre, qui relate, décrit avec un regard ethnographique de première main, un regard souple, fluide, tendre et tout à la fois aigu.

« Les lunes rousses », film de la jeune Tülin Özdemir, Belgique, 2019, 1h30.

À REVOIR sur La Trois le mardi 18 février à 22h45.

Le site de Tülin Ozdemir 

FLIC STORY de JACQUES DERAY, France, 1975 – Un article de Philippe Leuckx

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Philippe LEUCKX

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Le cinéaste de « Un papillon sur l’épaule« , sans doute son chef-d’oeuvre, a donné quelques oeuvres peut-être moins étranges mais sans doute aussi efficaces : signalons « La piscine » (retrouvailles des Delon, Ronet, Schneider) ou encore ce « Flic story », l’histoire vraie de Roger Borniche qui arrêta en 1947 Emile Buisson, assassin multirécidiviste en cavale, « fou », « dangereux », joué par un Trintignant plus vrai que nature, visage au masque impénétrable, à faire frémir. Face à lui, dans le rôle de l’inspecteur, Delon, bien dirigé par son ami Deray, n’en faisant pas trop, à la sobriété et à la chaleur plus vibrantes que chez Melville ou Verneuil.

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Une pléiade de seconds rôles intéressants (Guybet, Crauchet, Denis Manuel, Claudine Auger, Marco Perrin, Mario David, Jacques Marin, Maurice Biraud) apporte la touche de francité profonde.

La reconstitution dans des décors réalistes (rue Désirée, forêt de Chevreuse), juste, ajoute aux qualités de mise en scène, « à l’américaine ».

Toute l’atmosphère des « piaules », des planques et des cavales sourd du travail de Deray, servi par une photographie volontairement terne à l’aune de l’époque et de la saison.

Du « commercial  supérieur » comme on aimait le dire, pour caractériser des ouvrages à thème policier réalisés avec art.

 

 

LE REGARD DE VARDA : SANS TOIT NI LOI, France, 1985 – Un article de Philippe Leuckx

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Philippe LEUCKX

Revoir « Sans toit ni loi », une réalisation de 1985, c’est se soumettre à un exercice d’exploration de la France profonde de ces années-là, dans une Provence l’hiver, entre vignes, saisonniers, squats, longues errances le long des chemins versés, quête inouïe de pain, d’un peu de tendresse.

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En séquences séparées de fondu au noir, le film use de travellings pour suivre (Si)Mona Bergeron, jouée tactilement par une Sandrine Bonnaire, juste sortie de « A nos amours » de Pialat, et donne de la route, du cheminement une interprétation aggravée d’ennui, de froid, de brouillard, de peine physique.

La lente et sûre dérive d’une vagabonde (on la nomme clocharde, sale, fille facile etc.) en terre de France riche (les vignes, les usines) peut servir de métaphore à une existence de beaucoup, en marge, à côté de la vie, à côté de la richesse, dans un dénuement complet (sac à dos, tente, mains avec durillons, bottes en loques…).

Varda décrit avec une étonnante justesse (son naturalisme est juste tempéré d’un peu de musique) le gris de la vie, de l’hiver, de cette jeune fille, blanche de privations. Sa caméra explore jusqu’à l’usure la régularité des champs, les maisons abandonnées, les fonds de terres de culture, les ravines.

 

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Une photographie exemplaire où parfois une couleur (l’écharpe rouge donnée à Mona par Assoun, saisonnier, qui la renifle après son départ) donne un peu de vie à la grisaille ambiante.

En petites nouvelles cinématographiques, la cinéaste dresse une galerie de personnages rencontrés, attachants, veules, calculateurs, fragiles, faibles. Yolande Moreau, toute jeune, campe une bonne. Macha Méril, une universitaire à la cause des platanes en péril.

Acide, le film l’est dans la mesure où le spectateur n’est pas pris en traître : il sait d’emblée la mort qui signe le parcours d’une errance sans nom. Il n’a plus qu’à se convaincre de tenter d’expliquer l’irréparable.

Avec « La pointe courte », « Cléo de 5 à 7 », l’un des chefs-d’oeuvre de notre auteur récemment disparue (1928-2019).

Image associée
Sandrine Bonnaire et Agnès Varda sur le tournage

QUAI DES ORFÈVRES de Henri-Georges CLOUZOT

leuckx-photo.jpgpar Philippe LEUCKX

 

 

 

 

 

Quai_des_Orfevres.jpgRevoir un classique de 1947, et le premier Clouzot tourné après l’épuration de 1944-1945, qui l’éloigna des studios pendant quelque temps. Puni pour « Le corbeau », réalisé en 1943 pour la Continental, Clouzot dirige Jouvet, Larquey (de nouveau), Simone Renant, Blier et Suzy Delair.

Un vieux salace est assassiné dans sa villa Saint-Marceaux. Antoine, le vieil inspecteur, mène l’enquête.
Jenny, chanteuse de « Tralala », son jaloux de mari Maurice et l’amie du couple, photographe lesbienne, sont soupçonnés.
Un policier d’atmosphère, très réaliste, jouant des décors (de Neuilly et Saint-Maurice – Franstudio), de la grande époque corporatiste, et de quelques rares échappées en extérieurs.

Seconds rôles impeccables, entre autres un Robert Dalban (que Lautner mécanisera dans des interprétations huilées) qui trouve là son meilleur rôle avec celui de « Des gens sans importance » – un petit chef hargneux. Ici, il joue une petite frappe.arton30778.jpg

La photographie exalte les profils d’une Simone Renant au sommet de sa beauté comme elle souligne la précarité des intérieurs : le petit deux-pièces d’Antoine, incarné par un Jouvet extraordinaire.

Le « pipi de chat » de l’épilogue met en évidence l’univers clouzotien : des monstres, une galerie de ratés dans tous les sens du terme : Henri-Georges adore égratigner les faibles, les marginaux, il n’est pas Carné.
La fin est quasi un happy end tant le cinéaste joue d’habitude de la noirceur.

Concessions à l’époque : des tours de chant, des numéros de cirque.
Quelques poncifs : les journalistes du « Quai des orfèvres » attendant dans les couloirs et avec fébrilité les résultats de l’enquête, scène qu’on a vue cent fois!

Mais le maître conduit avec fermeté les comédiens: une main de fer, disons d’enfer.

« Le Corbeau » est une oeuvre certes plus importante, par ses implications et surtout par sa mise en scène, autrement inventive.

 

Un extrait


 

APRICOT GROVES de POURIA HEIDARY au Festival du Film d’Amour de Mons

leuckx-photo.jpgpar Philippe LEUCKX

 

 

 

 

MV5BZmIwZDQxMDctYWVjMi00N2YxLWEyOTctZTc4MTlkNGQ1M2ZkXkEyXkFqcGdeQXVyMjk3NzkzNjY@._V1_UY268_CR3,0,182,268_AL_.jpgQuand le cinéma d’auteur peut, en 79 minutes, dire l’essentiel, instiller le malaise et résoudre, en toute fin de parcours, une énigme : voilà la réussite d’un premier long métrage, dû à un jeune cinéaste arménien de 32 ans, né en 1984.

L’histoire tient en quelques lignes : Aram a vécu en Amérique et retourne au pays, à l’occasion de ses fiançailles. Son frère aîné vient le chercher à l’aéroport et le mène dans sa nouvelle famille. Les relations entre les deux frères sont profondes. Le voyage se poursuit jusqu’à la frontière iranienne.
Quelques dialogues, beaucoup de silences et un art de dire en images traitées avec douceur et contemplation.
Le cinéaste prend son temps pour décrire, raconter et émouvoir. Les longues séquences entre les deux frères, selon un road movie qui traverse l’Arménie, montrent combien l’attachement de l’aîné pour le cadet qui revient d’Amérique est intense. Le jeu des comédiens – Narbe Vartan et de Pedram Ansari – est remarquable de discrétion et de densité.
Pouria Heidary, jeune cinéaste, sait mettre en scène le malaise – comme dans cette rencontre avec la famille de la fiancée d’Aram – autant que le silence et les paysages.


Au FESTIVAL DU FILM D’AMOUR de MONS, une oeuvre sautillante et inventive et belge du couple ABEL & GORDON : « PARIS PIEDS NUS »

leuckx-photo.jpgpar Philippe LEUCKX

 

 

 

 

 

afficheppn.jpgDominique Abel et Fiona Gordon (tous deux nés en 1957) aux commandes d’un film qui mêle drôlerie, émotion et sensibilité.

Le burlesque au service du cinéma.

Fiona a reçu une lettre de sa tante Martha de Paris. La vieille dame ne veut pas aller en maison de retraite et quitte son domicile.

Arrivée dans la capitale, Fiona se retrouve très vite sans bagage. Sur sa route vagabonde, elle rencontre Dom, sans abri imaginatif et voleur.

La recherche de la tante peut commencer, épique et hilarante. On ne peut guère résumer l’intrigue tant l’inventive mise en scène lance des petits cailloux sur la route de l’imaginaire.

Les personnages de Norman et de Martha, campés par les vétérans Pierre Richard et Emmanuelle Riva, forment avec Fiona et Dom un quatuor humain et comique.

Véritables clowns à transformations, Abel et Gordon endossent les rôles chamarrés de leur prénom.

Les vues de Paris, les trucages, les ambiances nocturnes, les lieux parisiens revisités (Eiffel, les bords de Seine, Lachaise…), des scènes épiques (la chambre ardente, le restau sur la Seine etc.) , tout invite au partage d’émotions pures. La jonglerie, l’humour délicat, les situations burlesques ajoutent au film leur part intime de rêve.

Un beau film, lumineux de tendresse, aux images inoubliables. Et le dernier film de Riva, décédée il y a peu.

Le Festival du Film d’Amour de Mons 

En savoir plus sur le film



AU FESTIVAL DU FILM D’AMOUR DE MONS, une petite merveille: LA PUERTA ABIERTA de Marina SERESESKY

leuckx-photo.jpgpar PHILIPPE LEUCKX

 

 

 

 

La_Puerta_abierta.jpgDans un quartier populaire de prostituées, à Madrid, mère et fille – Antonia, Rosa – partagent un tout petit appartement qui donne sur une galerie intérieure. Comme elles, d’autres prostituées et travestis vivent là, dans une promiscuité qui frôle la violence. Lupita (travesti), une Russe, une « hyène » (toujours à l’affût de ce qui se passe), Paco, son mari, qui la trompe…

Antonia, qui veut se faire appeler Maria Lujan, amoindrie par accident vit, sans s’entendre avec elle, avec sa fille Rosa qui s’adonne à la prostitution. Antonia laisse toujours la porte ouverte, au grand dam de sa fille.

Un jour, une petite fille de sept ans, soudain orpheline, déboule dans leur vie. Normalement, la petite Lyuba a disparu.

Au plus près de la vie quotidienne et dans un ton qui mêle rires et gravité, la cinéaste réussit un tour de force en proposant, sans une once de moralisme, une description juste de relations féminines, une présentation de la prostitution aujourd’hui et une leçon d’amour.

L’attachement de la vieille Antonia pour la petite Lyuba nous vaut les plus belles scènes du film. Un intimisme de tous les instants, une mise en scène qui approche sans voyeurisme les personnages, un humour qui dose bien les réalités vécues, autant d’atouts d’une oeuvre qui traduit bien les difficultés du monde.

La cinéaste dirige d’une main sûre toute cette petite troupe jusqu’aux enfants, Lyuba et Eduardito, compagnon d’infortune, qui vivent, ne jouent pas, cette histoire, dont on sort émus. Les comédiennes sont fabuleuses de justesse : Carmen Maci, Terele Pavez…

Premier long-métrage d’une cinéaste, née en 1969.

« La puerta abierta » de Marina Seresesky (Espagne, 2016, 84′)

Le film a été couronné du Grand Prix du Jury des Jeunes (compétition européenne ).

Le Festival du Film d’Amour de Mons (le site) (jusqu’au 17 février)


AU FESTIVAL DU FILM D’AMOUR DE MONS, « NOCES » de Stephan STREKER

leuckx-photo.jpgpar Philippe LEUCKX

 

 

 

 

film.noces.f.jpgGlaçant portrait – d’après des faits réels – d’une jeune Pakistanaise qui tente d’échapper aux traditions de son pays. Intelligente, belle, rebelle, sensible. Ses tentatives d’émancipation seront vaines face au bloc familial qui la force au mariage. Selon sa famille, il est impensable que Zahira épouse un Belge. La tragédie se noue et impose sa violence. Comme toujours, la femme est sacrifiée et le poids de la tradition (mari imposé par Skype…) une insulte à la liberté. Le crime d’honneur enfin souille le beau visage d’une jeune femme écartelée entre l’amour des siens et la poursuite autonome de sa vie. L’arriération impose régression et repli.

La mise en scène, très attentive aux ambiances nocturnes, dose et accélère la tension et jette le spectateur dans une nasse d’effroi et d’impuissance.

La distribution est éblouissante : Lina El Arabi (Zahira), Zacharie Chassériaud, Sébastien Houbani (Amir) , Olivier Gourmet.

Présenté à Toronto, Angoulême, le film de Streker a remporté diverses récompenses. 

Le Festival du Film d’Amour de Mons (jusqu’au 17 février)

SHAME de STEVE McQUEEN

19841064.jpgL’histoire d’un sex addict dans la solitude new yorkaise qui baise comme on tue… des parties de soi. Pendant le temps où il héberge sa soeur, il va régler sur un plan symbolique son problème d’addiction. 

Rien n’est expliqué dans le film mais tout est suggéré par la disposition des plans, le traitement des images, Steve McQueen étant un ancien plasticien passé à la réalisation. Les dialogues ne sont pas explicatifs. Ainsi la scène où Brandon fait l’amour à une de ses collègues, celle où il invective sa soeur et la pousse au suicide. On comprend que la seule liaison affective, quoique problématique, qu’il ait jamais entretenue, c’est avec à cette soeur qui le relie à une enfance qu’on devine difficile.

Avec les remarquables Michaël Fassbender (acteur fétiche du réalisateur qui a d’ailleurs obtenu pour ce rôle un prix d’interprétation) et Carey Mulligan qui donne une version saisissante de la chanson New York, New York, interprétation qui constitue aussi une scène-clé formidable de non-dit expressif. E.A.

Un film à revoir sur Arte+7 via ce lien

Un bel article de Thomas Satinel sur le site du journal Le Monde: SHAME, Steve Mc Queen trouve la grâce derrière l’abjection.

 

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