The Dø, c’est un duo formé, en 2005, du Français Dan Lévy et de la Franco-finlandaise Olivia Merilhati. En réunissant dans cet ordre les initiales de leurs prénoms, on obtient le nom du groupe.
A nøter que le ø n’est pas du finnois, comme on pourrait le croire.
Ils ont sorti leur troisième album à la rentrée 2014, Shake Shook Shaken qui, selon Chritophe Conte des Inrocks, « secoue la grammaire pop ».
« D »abord à l’oeuvre, poursuit-il, sur des musiques de films et de ballets, notamment chez Carolyn Carlson, leur collaboration n’avait pas forcément vocation à transiter par la sphère pop.
C’est pourtant la commande expresse d’un chorégraphe désirant inclure une chanson à son spectacle qui mettra The Dø au mur et nos tourtereaux à l’ouvrage… »
Dan Lévy parle en ces termes de la conception de l’album:
“Nous sommes allés au bout de ce qu’on recherchait sur l’avant-dernier album, avec ces couleurs particulières que permettent les instruments “nobles”, leur profondeur très travaillée, leur charme facile. Cette fois, on s’est dit au contraire qu’on allait utiliser les premiers sons venus, les sons d’usine que l’on trouve partout gratuitement, qui sont à la portée de tout le monde. Auparavant je méprisais ce genre de sons, et c’était une contrainte excitante de se dire qu’on allait faire des chansons qui tiennent la route avec des sons de synthés et de boîtes à rythmes que l’on déteste.
« On avait à coeur de faire un album de notre époque, clame Dan. Aujourd’hui, on possède les moyens techniques pour reproduire à l’identique des sonorités des années 60, 70 ou 80, et personnellement j’ai fini par nourrir une véritable allergie vis-à-vis de ces albums rock ou folk dont on ne sait plus s’ils ont été enregistrés l’an dernier ou avant ma naissance.
« Pour moi, un mec comme Jack White est enfermé dans un siècle qui n’est plus le nôtre, à défendre une conception de la musique qui est complètement périmée. Quand il a débarqué avec les White Stripes, c’était totalement moderne, aujourd’hui il n’y a pas plus passéiste que lui. Je n’ai aucune nostalgie en matière de musique, je n’ai pas envie de refaire les Beatles ou Bob Dylan. J’ai au contraire la conviction que l’on baigne dans une époque où la musique n’a jamais été aussi riche et excitante, et on a voulu que ce disque s’inscrive dans le mouvement présent.”
Les textes sont l’oeuvre d’Olivia. Des mots faits pour sa voix « d’une élasticité vocale s’adaptant à tous les reliefs et à tous les éclairages, à toutes les températures également, de la froideur pure à l’incandescence sexy. »
Pour la petite histoire, les deux membres du duo ont été ensemble mais ne le sont plus mais leur musique, comme par contraste, est plus lumineuse qu’avant, tel un air de fête qu’on livre aux autres en manière de réjouissance mais qui conserve ses accents graves, ses notes poignantes dans l’intimité – des sessions acoustiques.
Ils seront en France en mars et avril 2015 et à Bruxelles, au Botanique, le 15 mai 2015.