LES 40 COUPS

Un coup de balai jamais n’abolira la sorcellerie.

Un coup de barre jamais n’abolira la rectitude.

Un coup de bélier jamais n’abolira la bergerie.

Un coup de chapeau jamais n’abolira le cuir chevelu.

Un coup de circuit jamais n’abolira la course.

Un coup de cochon jamais n’abolira la saloperie.

Un coup de cœur jamais n’abolira le besoin d’amour.

Un coup de couteau jamais n’abolira le poignardage.

Un coup d’éclat jamais n’abolira le brillant.

Un coup d’état jamais n’abolira la soif de pouvoir.

Un coup de feu jamais n’abolira un départ d’incendie.

Un coup de fil jamais n’abolira la téléphonie immobile.
Un coup de filet jamais n’abolira la pêche miraculeuse.

Un coup de foudre jamais n’abolira le manque d’aimer.
Un coup de fouet jamais n’abolira l’épiderme.
Un coup de frein jamais n’abolira la vitesse.

Un coup de fusil jamais n’abolira l’industrie de l’armement.
Un coup de froid jamais n’abolira le réchauffement climatique.

Un coup de glotte jamais n’abolira la consonance.

Un coup de grâce jamais n’abolira la peine de mort.

Un coup de gueule jamais n’abolira la réserve de colère.


Un coup de maître jamais n’abolira la peinture du dimanche.

Un coup de main jamais n’abolira le doigté.

Un coup d’œil jamais n’abolira le regard.

Un coup de peigne jamais n’abolira l’alopécie.
Un coup de pied jamais n’abolira le sens de la marche.

Un coup de poker jamais n’abolira le bluff.

Un coup de pompe jamais n’abolira la flemme hydraulique.
Un coup de poing jamais n’abolira la tension manuelle.
Un coup de semonce jamais n’abolira la sommation.

Un coup de sifflet jamais n’abolira l’autorité de l’arbitrage.

Un coup de sang jamais n’abolira le système vasculaire.

Un coup de soleil jamais n’abolira le bronzage.
Un coup de sonde jamais n’abolira l’analyse statistique.

Un coup de tabac jamais n’abolira l’enfumage généralisé.

Un coup de téléphone jamais n’abolira notre silence intérieur.
Un coup de tête jamais n’abolira la décérébration du footbaleur.

Un coup de théâtre jamais n’abolira le labeur du souffleur
Un coup de torchon jamais n’abolira la crasse.

Un coup de vieux jamais n’abolira la jeunesse éternelle.

En illustration, des lithographies d’Odilon Redon pour la première édition de Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé.

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