MARGUERITE N’AIME PAS SES FESSES de ERWAN LAHRER (Quidam) / Une lecture de NATHALIE DELHAYE

Le titre prête à sourire, et il n’y a pas que le titre !

Cet ouvrage surprenant nous offre une lecture agitée, de par son contenu, son écriture, ses références, ses personnages… Chacun(e) identifiera derrière ces derniers des grandes figures de notre monde politique et apprendra quelques détails de certaines malversations…

Marguerite est une jeune femme un peu « nunuche », qui rêve d’une belle maison à la campagne, entourée d’enfants avec son compagnon Jonas, espèce d’ado attardé qui conçoit depuis six ans un jeu vidéo révolutionnaire, et vit à ses crochets en attendant la révélation.

Marguerite se voit confier une mission par la maison d’édition pour laquelle elle travaille, aider un ancien Président de la République à écrire un dernier ouvrage de ses mémoires, sa santé devenant préoccupante et ayant un âge bien avancé.

Aux côtés de ce « grand homme », elle découvre son parcours, ses fulgurances et ses travers, et commence à voir la vie sous un nouvel angle. Sans avis particulier sur ce qui l’entourait jusqu’à présent, elle prend petit à petit de l’assurance et se surprend à prendre position sur des sujets variés.

On pourrait applaudir cette métamorphose, telle celle de la chrysalide qui devient papillon, sauf que la jeune femme naïve va se transformer à l’excès !

A conseiller à des lecteurs avertis, car certains passages sont très crus, cash, voire trash, « Marguerite n’aime pas ses fesses » est un livre très drôle, original, qui détricote le monde politico-financier et évoque les dérives de notre société.

Le livre sur le site de l’éditeur

Erwan LAHRER sur le site de Quidam Editeur

TANT QU’IL Y AURA DES VACHES de PATRICIA MARTEL (Jacques Flament) / Une lecture de NATHALIE DELHAYE

La vache et la prisonnière

Patricia Martel évoque dans ce livre la descente aux enfers d’une jeune journaliste quittée par l’homme de sa vie brutalement.

Celle-ci se lance dans une introspection de sa condition et de son être, qui la mène au moral des plus bas, à une déconsidération d’elle-même.

Pourtant elle va se raccrocher à une branche, une raison de vivre qui devrait lui permettre de remonter.

Victime de cette descente fulgurante, la jeune femme présente soudain un intérêt certain pour les vaches. Elles qu’elle trouve si dociles, trop dociles…

C’est à l’occasion du mariage de sa meilleure amie qu’elle s’échappe des festivités, et s’intéresse aux vaches non loin de là, qu’elle décide de libérer de leur pré.

Bien sûr c’est un échec, un de plus, et cet échec va la plonger dans l’univers des vaches, du bétail dans sa globalité et lui faire découvrir tant d’informations qu’elle se jettera dans un long travail de lectures et de documentation.

On peut en rire, d’ailleurs Patricia Martel use de dérision dans ces pages, mais à mesure de la lecture on se rend compte que ces recherches ne sont pas vaines. Les parallèles que la journaliste fait avec sa propre vie ne sont pas anodins, il ne s’agit pas seulement d’un roman sur le thème de l’amour perdu, il s’agit bien d’un manifeste qui surgit de ces lignes.

On adhère ou pas à ce cheminement de pensées, mais le contenu est intéressant et nous permet de porter un autre regard sur les vaches au regard plutôt inexpressif et qui semblent résignées à ruminer le plus clair de leur temps, ce qui peut nous donner à réfléchir…

Le roman (avec un extrait) sur le site des Editions Jacques Flament

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À découvrir sur le site des Editions Jacques Flament : NUMERIS, le catalogue en ligne accessible à partir de 6 € seulement

COMMENT DEVENIR ÉCRIVAIN ANTI-MODE D’EMPLOI d’ERIC SCILIEN (Jacques Flament Ed.) / Une chronique de NATHALIE DELHAYE

C’est avec beaucoup d’humour que l’auteur nous raconte l’histoire de Pierre, l’écrivain qui percera prochainement et deviendra incontournable, le génie de la Littérature !

Et pourtant sa vie n’est pas drôle. Convaincu de son aptitude, il écrit, encore et toujours, c’est sa seule raison de vivre, il guette l’arrivée du facteur qui lui apportera LE courrier de sa vie. Et les années passent, à coup de promesses, sa compagne s’impatiente, elle est seule à faire bouillir la marmite, et commence à douter du talent de Pierre.

« Ecriturite » ! Voilà le mal dont souffre le jeune homme !

Un livre qui décrit très bien les ressentis de l’artiste en manque de reconnaissance, l’obsession, la sensation d’être novateur, la volonté de se démarquer pour attirer l’attention des éditeurs, des lecteurs ou du public pour d’autres formes d’art.

Des sentiments que des milliers de personnes connaissent, par les refus, les affronts, l’indifférence, la non reconnaissance qui font souffrir et parfois mènent au drame.

En guérir ? Peut-être, mais comme pour toute addiction, le chemin est long.

Eric Scillien, Comment devenir écrivain anti-mode d’emploi, Jacques Flament Editions, 134 p., 13 €.

Le livre sur le site (de vente en ligne) des Editions Jacques Flament

Les livres d’Eric SCILIEN chez Jacques Flament

L’accès à NUMERIS, le catalogue numérique des Editions Jacques Flament (à partir de 6 € seulement)

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L’OISEAU BLEU TOMBÉ DU NID de LILY HÉTET-ESCALARD / Une lecture de NATHALIE DELHAYE

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L’oiseau bleu tombé du nid débute par l’histoire d’Antoine, Jean, Marie et Louise, quatre jeunes gens qui se lient peu avant la seconde guerre mondiale.

Antoine aime Marie, Jean aime sa soeur, Louise. Ensemble ils s’occupent de la ferme, des champs, du bétail, de la basse cour. Les filles font le marché et

ne manquent pas d’imagination pour vendre leurs produits.

Tout se passe bien jusqu’à la mobilisation. Antoine est épargné, une claudication l’empêche de rejoindre les rangs. Mais le pauvre Jean doit se résoudre à partir, laissant sa chère Louise et ses amis.

Commence alors une longue attente.

Lily Hétet-Escalard nous fait découvrir, tour à tour, les pensées et sentiments de chaque personnage. L’attente est longue, d’autant plus que nul n’a de nouvelles de Jean. Les mois passent, puis les années…

En juin 1944, la vie des jeunes gens va être bouleversée. Non loin de Utah Beach, l’arrivée des alliés ne sera pas que de bon augure pour les jeunes gens, surtout pour Louise, qui attend toujours Jean dont elle espère le retour prochain, et qui devra surmonter les épreuves sans lui, entourée toutefois de sa soeur et son beau-frère.

Ce livre dépeint les années de la seconde guerre mondiale de l’intérieur, auprès d’un foyer des plus simples, composé de jeunes gens qui en attendent la fin avec impatience pour reprendre le cours de leur jeune vie. Page après page, on découvre ce que subissent Louise, puis Jean de son côté, de ces choses insoupçonnées qui ont pourtant bien existé. Des destins marqués au fer rouge à cause de cette guerre, des conséquences inéluctables, des vies gâchées, mais aussi quelques moments d’émotion, de partage et d’amour, jalonnent cet ouvrage.

Encore un livre sur la guerre, inspiré d’une histoire vraie, qui nous la raconte avec beaucoup de délicatesse malgré la dureté du thème.

Le livre sur le site de la maison d’édition

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DIGUE DE CUESMES, QUATRE-VINGT-DEUX de CARINE-LAURE DESGUIN / Une lecture de NATHALIE DELHAYE

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Quel que soit le genre d’oeuvre qu’elle propose, Carine-Laure Desguin a un style, une patte, une manière d’écrire qui se reconnaît de suite.

Elle a un « cash » dans ses expressions, la façon d’aller droit au but, le lecteur se trouve de suite dans le vif du sujet.

Ici c’est en mode « poésie » qu’elle s’exprime, mais c’est une poésie qui explose, qui bouscule et déstabilise.

La poétesse nous raconte l’histoire de son cousin, Boule, qui a eu une triste fin, après avoir vécu son existence comme il l’entendait, avec ses frasques, ses bouteilles, son envie de « déconner » tout le temps, de VIVRE.

Cependant, atteint peut-être du syndrome de Diogène, le quotidien se complique, et sa santé décline.

Et sa cousine essaie de l’aider, de manière douce en lui expliquant les choses, en haussant le ton, puis en hurlant, impuissante face à ce trublion qui n’en fait qu’à sa tête, ne prenant rien au sérieux.

On sent dans ces poèmes le désespoir, l’impuissance et le désarroi de l’auteure. Elle voit sous ses yeux cet être cher qui s’enfonce dans les abîmes.

Les mots fusent, des mots de peine, de révolte, de colère, de douleur et de passion, qui avaient besoin de sortir, d’être couchés sur le papier, dans un élan libérateur, en hommage à ce cousin avec qui elle a grandi un peu trop rapidement, qui l’a marquée profondément et qui rirait sûrement à la lecture de ce recueil, un élan de tendresse envers cet être aimé.

Le site du Grenier Jane Tony

Le blog de Carine-Laure Desguin

La présentation du recueil au Grenier Jane Tony

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MON JEUNE GRAND-PÈRE de PHILIPPE ANNOCQUE (Ed. Lunatique) / Une lecture de NATHALIE DELHAYE

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Philippe Annocque retranscrit dans cet ouvrage les cartes postales qu’envoyait son jeune grand-père, âgé d’une vingtaine d’années, à ses parents, alors qu’il était prisonnier en Allemagne. Discrètement, comme en filigrane, il commente ce travail très difficile. Les cartes ont cent ans, elles sont pour la plupart écrites au crayon papier, presque effacées, on devine l’effort de lecture qu’il doit fournir, l’écriture est petite. De plus, la censure passait par là parfois, et ajoutait des nuances violettes pour rendre illisibles certains passages. Il ajoute de ci, de là, un complément d’information à l’intention du lecteur, avec pudeur, l’invitant à découvrir avec lui chaque autre carte.

Nous suivons Edmond, tout jeune, officier de son état, ce qui lui permet de bénéficier d’une captivité plus correcte que celle des soldats. Il peut écrire, mais sous contrôle, bien sûr, recevoir des lettres, et des colis (fouillés) pour améliorer l’ordinaire.

Il écrit beaucoup à ses parents, qui le lui rendent bien, son père lui répond promptement, sa mère régulièrement, d’autres membres de la famille y vont de leur petit courrier de temps en temps, tant et si bien qu’Edmond reçoit souvent des nouvelles et des vivres, du cuir, des chaussettes ou autres.

J’ai trouvé très touchante la façon dont ses parents se plient en quatre pour lui. A la moindre demande, ils lui envoient ce dont il a besoin. Son père, lui-même officier, devait connaître ce genre de situation, et a sûrement pensé que leur présence maximum par ces envois en nombre devait apaiser son malheureux fils. D’ailleurs ce dernier signale quand il ne reçoit plus de courrier ou de colis, la distribution n’est pas toujours régulière et les contrôles retardent les opérations. Alors on sent le ton monter, le jeune homme s’impatiente.

L’auteur voit défiler sous ses yeux la vie de son jeune grand-père, une vie monotone qu’il essaie d’égayer avec quelques occupations, comme la lecture, le travail manuel, le jeu, le raccommodage de ses effets personnels. Au détour de ces lignes, le petit-fils découvre des prénoms, des noms, des personnages, des lieux dont il ignorait l’existence. Un travail d’énigmes s’ajoute à la retranscription, quelques souvenirs d’enfance remontent à la surface, parfois les noms lui font écho, créant un certain bouleversement, le souvenir d’une photo, d’un objet, d’une image.

Un ouvrage de grande valeur pour son auteur, et un beau partage avec le lecteur de cette intimité, de ces secrets, de ces détails qui remontent de bien loin, lors de la Grande Guerre, qu’on connaît par l’Histoire avec un grand H, mais dont on découvre ici une tranche de vie pleine d’émotion.

Le livre sur le site des Editions Lunatique

Hublots, le blog de Philippe Annocque

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JÜRGEN LÖWENSTEIN, DESTIN D’UN ENFANT JUIF DE BERLIN de Samuel HERZFELD (Jourdan) / La lecture de Nathalie DELHAYE


L’enfant « coiffé »

« La Shoah, crime d’une ampleur abyssale, ne doit plus jamais se reproduire. »

C’est par cette phrase que se termine le livre de Samuel Herzfeld, qui a rencontré Jürgen Löwenstein, rescapé d’Auschwitz.

Né en 1925, Jürgen est un jeune garçon quand il prend la décision de quitter ses parents et rejoindre un camp de préparation, « Hachscharah », visant à former les Juifs à la vie future en Israël. Sa détermination lui aura servi au cours de sa vie entière. Cet enfant né « coiffé », selon la sage-femme, a effectivement eu de la chance, juste ce qu’il fallait, pour échapper à une mort certaine. Les premières années de sa vie ont été jalonnées de décisions réfléchies, de ruses salvatrices, de choix instinctifs.

Son rêve était de rejoindre Israël et il l’a fait, pour y vivre sereinement avec sa compagne et fonder une famille.

Le courage extraordinaire de cet homme, et sa bonne étoile, malgré les terribles choses qu’il a endurées au même titre que ses amis de camps, lui ont permis de quitter pour toujours l’Allemagne, ce pays qui l’a chassé, et pourtant il se sentait profondément Allemand avant d’être Juif, dans les premières années de sa vie.

C’est un témoignage bouleversant, les souvenirs sont évoqués par petites touches, tellement enfouis qu’ils ont du mal à refaire surface. Les événements sont énoncés par bribes, Jürgen hésite, se rappelle péniblement, revoit certaines images. L’auteur comprend la difficulté éprouvée, la douleur surgit parfois, certaines anecdotes égaient un peu le récit, des photos nous présentent Jürgen et sa famille, ou des documents de l’époque.

Jürgen Löwenstein a mis des années avant de parler de l’horreur. Il préférait garder pour lui ce passé douloureux et avancer dans la vie, se reconstruire. Bien plus tard il a pris conscience qu’il ne fallait pas oublier cette période tragique, et s’est prêté aux témoignages.

C’est une biographie riche de vérité, du quotidien d’un enfant Juif Allemand qui a grandi pendant la seconde Guerre Mondiale, en perte d’identité, de repères et de racines, mais qui n’a jamais manqué de dignité.

Le livre sur le site des Editions Jourdan


MISES À NU de CARINE-LAURE DESGUIN (Jacques Flament) / Une lecture de NATHALIE DELHAYE


Crêpage de chignon

Madame Libert a droit à sa dernière injection intramusculaire afin d’apaiser ses lombalgies, qui s’avèrent être imaginaires, fait qu’elle avoue à Marielle, l’infirmière à domicile à qui elle a fait appel. S’entame une discussion, au cours de laquelle la fausse malade suspecte Marielle d’avoir un secret… Qui n’en a pas ?
Et une question surgit soudain, qui va provoquer la colère des deux femmes.

Variant les genres, Carine-Laure Desguin nous présente à nouveau une pièce de théâtre menée tambour battant, les échanges vifs et le ton des protagonistes promettent au lecteur/spectateur une scène animée, pleine de révélations. Les personnalités de Madame Libert et de Marielle sont décryptées de manière chirurgicale, tout les oppose. On ressent le plaisir de l’auteure à ficeler ces échanges, à montrer les bons et mauvais côtés de chacune, à appuyer là où ça fait mal, à faire sortir de leurs gonds les deux femmes.

C’est à qui mieux mieux dans ce ballet d’arguments et de preuves, au point que Madame Libert regretterait presque d’avoir posé LA question qui fâche…

La curiosité serait-elle un vilain défaut ?


Carine-Laure Desguin, Mises à nu, Ed. Jacques Flament, coll. Dialogue, 80 p., 12 €

Pour commander le livre sur le site de l’éditeur

Le blog de Carine-Laure DESGUIN



LAIT ET MIEL de RUPI KAUR (Ed. Charleston)/ Une chronique de Nathalie DELHAYE

Lait et miel - Rupi Kaur - Babelio

Plaidoyer féministe

Qualifié de recueil poétique, « Lait et miel » me semble plutôt un recueil de pensées, une sorte de journal intime, duquel on a assemblé les phrases les plus touchantes. Né de phrases publiées sur les réseaux sociaux par Rupi Kaur, cet ouvrage est touchant, dérangeant, et révèle la jeune femme féministe qu’elle est devenue.

L’amour a la part belle, mais l’amour douloureux, celui que l’on attend, qui arrive, que l’on vit puis qu’on laisse de côté.
Découverte des premiers émois, sensations douces, plus fortes, puis blessures de la chair et du coeur, voici ce qu’est « Lait et miel ».

Un regard de jeune fille, ses émotions couchées sur le papier, agrémentées de dessins.
On trouve parfois de la poésie, de jolies tournures, des métaphores, mais l’ensemble est assez inégal.

Cru, souvent, avec ces mots qui peuvent choquer, abrupts, ce manque d’embellie qui caractérise la poésie, qui rend la lecture plus agréable.
Et derrière ces mots, puissants, oui, ces mots le sont, on devine beaucoup de mal-être et une volonté de s’affirmer, de vivre, d’exister tout simplement, malgré la souffrance et le désespoir. La condition féminine, les rapports hommes femmes qui peuvent parfois être violents, la maltraitance, laissent deviner des meurtrissures et une volonté rebelle.

Découpé en quatre parties, « souffrir », « aimer », « rompre », « guérir », ce livre a semble-t-il bouleversé des millions de lectrices et lecteurs.
Grâce à son originalité, peut-être, avec les dessins à main levée reproduits parfois, et les textes tout en minuscules, en rappel des origines indiennes de Rupi Kaur et de l’inexistence des majuscules dans la langue écrite.

Grâce à son accessibilité, sûrement, chacun(e) peut se retrouver dans ces phrases, ces petits textes, ces pensées.

On en parle ici sur le site des Editions Charleston

Rupi KAUR sur Babelio

NOUVELLES SEPTENTRIONALES de THIERRY RADIÈRE (Jacques Flament)/ Une lecture de Nathalie DELHAYE

Partage d’émotions

Je connais divers ouvrages de Thierry RADIÈRE, qui est à mes yeux un poète, ses écrits très imagés, nostalgiques, pleins de sensations, montrent une grande sensibilité au monde qui l’entoure. Les choses simples, le quotidien, des notes d’humour, offrent à sa plume une écriture instantanée, le réel des choses et un partage avec le lecteur.

Ici l’auteur nous propose un recueil de nouvelles déroutant. Quatre drames donc, une plongée dans des souvenirs tourmentés, et un fait divers local, situés dans le Nord Est de la France, sa région d’origine.

On retrouve la tristesse, lors des obsèques de la grand mère et les pensées intimistes à l’égard du cérémonial, le fait de n’être pas à l’aise, de devoir faire semblant, d’avoir honte de ne pas montrer sa propre peine, chacun d’entre nous peut l’avoir vécu.

Vient le désarroi, avec l’ami envahissant, éternel ado suffisant qui s’imposait tous les week-end, avec cette manie de ne parler que de lui et encore de lui, excessif dans ses propos, rebelle, révolté, qui logeait patiemment dans un coin de la mémoire, et ressurgit de façon étrange et intéressée.

Suit la compassion avec le jeune garçon en échec, qui se maudit et n’a guère besoin des reproches parentaux pour prendre la réalité en pleine face et décider de son avenir.

On termine avec la nostalgie, mais aussi la sidération, quand on découvre l’histoire de l’ancien flirt, lycéenne allumeuse qui donnait du fil à retordre à ses amoureux transis, se trouvant en première page de « L’Union », journal local.

Partage d’émotions donc, toujours, malgré la noirceur des propos inhérente aux nouvelles proposées, et pari réussi dans ce domaine.

Le livre sur le site des Editions Jacques Flament

Les livres de Thierry RADIERE chez Jacques Flament