TAKE FIVE (V)
La feuille
où s’inscrit
l’œil de l’arbre
recueille
les fruits du regard
Sans la clé
des songes
comment faire
pour sortir
de la nuit ?
Coupe la rose
à hauteur du silence
puis accroche-la
à la boutonnière
d’une bétonneuse !
La pince du pinson
m’attache à son chant.
D’une plume gardienne
de la liberté
déchirer la prison de son cri
Quand tu m’oublies
sur le bord d’un souvenir
je fais tout pour réintégrer
ton présent
par la petite porte du passé
Est-ce ton fantôme que je vois
ou ton corps de rêve?
Sont-ce les lumières de la lune
ou les étoiles de tes yeux
qui m’aveuglent?
En saignant
j’apprends à voir
dans le rouge
la vie
qui s’écoule
Mettre des bâtons
dans les rues
de la ville
Ajouter des ramures
pour en faire des avenues
Je jure que sous la torture
je n’ai pas donné
ton nom
Il m’a juste fallu
un peu de douceur
Dans le bruit des graviers
je perçois le murmure
de la pierre
qui me fait à l’oreille
des confidences précieuses