Mois : septembre 2009
Les plaisirs des sens
<!– /* Font Definitions */ @font-face {font-family:Garamond; panose-1:2 2 4 4 3 3 1 1 8 3; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:roman; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:647 0 0 0 159 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent: » »; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family: »Times New Roman »; mso-fareast-font-family: »Times New Roman »;}@page Section1 {size:612.0pt 792.0pt; margin:70.85pt 70.85pt 70.85pt 70.85pt; mso-header-margin:36.0pt; mso-footer-margin:36.0pt; mso-paper-source:0;}div.Section1 {page:Section1;}–>
Depuis qu’il avait fait l’amour, il ne regardait plus les femmes de la même manière. Leur seule vue lui prodiguait un trouble extrême. Alors il se mit des œillères mais même leur voix le mettait en pâmoison. Quel supplice ! Il se boucha les oreilles mais il les sentait à dix mètres à la ronde. Il se boucha le nez et la bouche. Tout se passa bien jusqu’au jour où une patiente du centre où il avait été interné le toucha et ce fut à nouveau les anciennes souffrances, les vieux démons. Quand, très tard, sur son lit d’agonie, on enleva tout ce qui obstruait ses sens, il ne supporta pas l’afflux de sensations données par l’infirmière qui lui administrait les derniers soins et il mourut dans un spasme de plaisir intense.
The leisure society / A short week-end
Le plein
<!– /* Font Definitions */ @font-face {font-family:Garamond; panose-1:2 2 4 4 3 3 1 1 8 3; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:roman; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:647 0 0 0 159 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent: » »; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family: »Times New Roman »; mso-fareast-font-family: »Times New Roman »;}@page Section1 {size:612.0pt 792.0pt; margin:70.85pt 70.85pt 70.85pt 70.85pt; mso-header-margin:36.0pt; mso-footer-margin:36.0pt; mso-paper-source:0;}div.Section1 {page:Section1;}–>
<!– /* Font Definitions */ @font-face {font-family:Garamond; panose-1:2 2 4 4 3 3 1 1 8 3; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:roman; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:647 0 0 0 159 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent: » »; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family: »Times New Roman »; mso-fareast-font-family: »Times New Roman »;}@page Section1 {size:612.0pt 792.0pt; margin:70.85pt 70.85pt 70.85pt 70.85pt; mso-header-margin:36.0pt; mso-footer-margin:36.0pt; mso-paper-source:0;}div.Section1 {page:Section1;}–>
Il était au bord de la route et il geignait : « Le plein, le plein ! « Le plein, mais le plein de quoi, lui demandait-on. Le plein de fatigue ? Le plein de tristesse ? Le plein d’ivresse ? Le plein de caresses ? Le plein de bonheur ? Le plein d’honneur ?
Non, répondit-il entre deux soupirs: Le plein d’errance.
Alicia de Larrocha joue Ravel
La pianiste espagnole Alicia de Larrocha est décédée ce week-end à l’age de 86 ans.
Elle joue (en 1997) le 1er mouvement du concerto en sol majeur de Ravel.
L’île / Patrick Aveline
<!– /* Font Definitions */ @font-face {font-family:Garamond; panose-1:2 2 4 4 3 3 1 1 8 3; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:roman; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:647 0 0 0 159 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent: » »; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family: »Times New Roman »; mso-fareast-font-family: »Times New Roman »;}@page Section1 {size:595.3pt 841.9pt; margin:70.9pt 70.9pt 70.9pt 70.9pt; mso-header-margin:36.0pt; mso-footer-margin:36.0pt; mso-paper-source:0;}div.Section1 {page:Section1;}–>
Île abandon
L’île sécrète les vapeurs de ton silence
Je me sustente de leur essence
Et m’abreuve de sa jaja gazeuse
Île renoncement
La palme évente les reliefs du festin
Des jours d’hier
J’arrive
Un magma léger
Semble parfumer ma bile
J’y vois flotter sans amertume
Le strabisme divergent
De tes yeux marins
Reflet
Sans ce sable blanc mouillé
J’aurais posé ma nuque
Et ma main au-dessous
Pour une nuit de songes pélagiques
Sans cette âpre écorce
J’aurais goûté le lait de l’orage clair
Dormant à l’assourdi au feutre
De tes cheveux chauds
Souvenir
Île abandon
Comme un ivre polatouche
J’ai plané des heures
Depuis ton aéronef succursale
Des heures
Jusqu’au nid des cocos
Il n’y a plus qu’un point noir
Au fond du ciel
Tu y agites ta main
Me saluant je crois
Comme on salue les condamnés d’Alcatraz
Île abandon
Je n’ai plus peur
Des statues antiques
De leurs yeux sans iris
Et fertile la terre obstrue ma bouche
Île retraite
Le crabe rouge parade
Un violon dans sa pince droite
Et moi je m’émeus comme lui
Des mea culpa qui baissent pavillon
Lueur d’avant-jour
Un magma léger
Semble tapisser les cloisons poreuses
De ma moelle épinière
J’y vois croiser sans crainte
Des nefs médiévales au chevet plat
Un mâtin couvrant sa chienne
Île retraite
Qu’il est bon de s’asseoir
Au soleil mourant des atolls
Et de t’oublier
Brisants
25 septembre 2009
en savoir plus sur Patrick Aveline:
http://www.manuscrit.com/Blog_Auteur.aspx?id=12572
Brigitte Fontaine / Prohibition
Une Brigitte Fontaine en très grande forme à quelques semaines de la sortie de son nouvel album.
« Partout c’est la prohibition / Alcool à la télévision / Papiers clopes manque de fric / Et vieillir dans les lieux publics / Partout c’est la prohibition / Parole écrit fornication / Foutre interdit à soixante ans / Ou scandale sans précédent / Je suis vieille et je vous encule / Avec mon look de libellule / Je suis vieille et je vais crever / Un petit détail oublié. »
Le blog de Brigitte Fontaine:
http://musicspot.cnetfrance.fr/artiste/brigitte-fontaine-10436257/blog/
Les grands sentiments / Éric Allard
Je me suis déshabillé et j’ai tout vidé : foie, pancréas, reins, glaires et graisses, cœur, sang, bile, colonne sans fin de l’intestin grêle. C’est fou ce que peut contenir un corps ; quel étalage de viscères et d’humeurs ! La table basse n’a pas suffi. J’ai du en déposer sur le canapé, la commode ; en accrocher aux lampadaires, aux appliques. Un vrai décor d’abattoir.
Comme toujours quand on est occupé, c’est à ce moment-là que quelqu’un a sonné. C’était ma fiancée, on se mariait le lendemain. Je lui ai demandé dix minutes. J’ai tout remis en place, sauf un organe. Je suis allé ouvrir et elle s’est enfouie dans mes bras. « Tu as remis de l’ordre, c’est ça ? » Elle sentait la vanille, moi le cochon qu’on vient de dépecer. On a fait l’amour, j’ai été bestial. Puis, pour me faire pardonner ma sauvagerie, je lui ai donné mon cœur.
Extrait de Penchants retors, Éric Allard, éd. Gros Textes (2009)
Penchants retors d’Éric Allard
100 textes courts qui, à la première personne, moquent nos travers et ceux d’une époque (démocratisation des pratiques sexuelles, arts, religion, goût du pouvoir et de la célébrité, culte du corps et du sport…) sur le ton de l’humour, parfois grinçant mais jamais grincheux.
Une trentaine de textes avaient déjà donné lieu à un Minicrobe en 2005, à l’initiative d’Éric Dejaeger.
Je remercie aussi Paul Guiot, coanimateur de Microbe avec Éric, qui a publié des textes de ce recueil et Walter Ruhlman de mgversion2>datura
Le présent recueil est dédié à Éric Dejaeger.
Sur son blog, il donne avec la pub un texte du présent recueil.
http://courttoujours.hautetfort.com/
Aux Éditions Gros Textes
http://rionsdesoleil.chez-alice.fr/GT-Editions.htm
L’illustration de couverture est tirée d’une peinture intitulée Harmonie en bleu de Salvatore Gucciardo, que je remercie ici.
http://www.salvatoregucciardo.com/
110 pages
8 € plus frais de port (si vous êtes intéressé, signalez-le moi sur la mailbox)
ISBN 978-2-35082-102-3
Lire un extrait du recueil dans le post suivant.
À une Malabraise / Baudelaire-Ferré
Tes pieds sont aussi fins que tes mains, et ta hanche
Est large à faire envie à la plus belle blanche ;
À l’artiste pensif ton corps est doux et cher ;
Tes grands yeux de velours sont plus noirs que ta chair.
Aux pays chauds et bleus où ton Dieu t’a fait naître,
Ta tâche est d’allumer la pipe de ton maître,
De pourvoir les flacons d’eaux fraîches et d’odeurs,
De chasser loin du lit les moustiques rôdeurs,
Et, dès que le matin fait chanter les platanes,
D’acheter au bazar ananas et bananes.
Tout le jour, où tu veux, tu mènes tes pieds nus,
Et fredonnes tout bas de vieux airs inconnus ;
Et quand descend le soir au manteau d’écarlate,
Tu poses doucement ton corps sur une natte,
Où tes rêves flottants sont pleins de colibris,
Et toujours, comme toi, gracieux et fleuris.
Pourquoi, l’heureuse enfant, veux-tu voir notre France,
Ce pays trop peuplé que fauche la souffrance,
Et, confiant ta vie aux bras forts des marins,
Faire de grands adieux à tes chers tamarins ?
Toi, vêtue à moitié de mousselines frêles,
Frissonnante là-bas sous la neige et les grêles,
Comme tu pleurerais tes loisirs doux et francs,
Si, le corset brutal emprisonnant tes flancs,
Il te fallait glaner ton souper dans nos fanges
Et vendre le parfum de tes charmes étranges,
L’œil pensif, et suivant, dans nos sales brouillards,
Des cocotiers absents les fantômes épars !