Francis Picabia naît à Paris le 22 janvier 1879, 82 rue des Petits Champs.
C’est dans cette même maison qu’il meurt, le 30 Novembre 1953 (aujourd’hui rue Danielle Casanova).
Durant les 74 années de sa vie, Picabia explore la plupart des mouvements artistiques de son temps, un exploit aussi exceptionnel que l’époque elle-même.
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Sélection d’aphorismes et de tableaux
Les moyens de développer l’intelligence ont augmenté le nombre des imbéciles.
Une idée est intéressante si elle n’est pas imprimée.
Si vous tendez les bras, vos amis les couperont.
Dieu a inventé le concubinage. Satan le mariage.
L’oignon fait la force.
Trois mimes, huile sur toile
61,6 x 50,9 cm, 1936
Collection privée
La seule façon d’être suivi, c’est de courir plus vite que les autres.
L’art est le culte de l’erreur.
Toute conviction est une maladie.
C’est un homme bon donc il passe pour un idiot.
Il n’y a d’indispensable que les choses inutiles.
Hera, huile, gouache, fusain et crayon sur carton
103,4 x 74,9 cm
1929
Collection privée
La propreté est le luxe du pauvre: soyez sale!
Le seul uniforme possible est celui du bain de vapeur.
Les hommes gagnent des diplômes et perdent leur instinct.
Le diable me suit de jour comme de nuit car il a peur d’être seul.
La sagesse n’est qu’un gros nuage sur l’horizon.
Le sphinx, huile sur toile
131 x 163 cm
1929
Centre Georges Pompidou, Paris, France
Je conseille aux idées élevées de se munir de parachute.
L’art est un produit pharmaceutique pour imbéciles.
Une femme qui a un enfant, c’est neuf mois de maladie et le reste de sa vie de convalescence.
Les gens sérieux ont une petite odeur de charogne.
Ce qui manque aux hommes, c’est ce qu’ils ont, c’est-à-dire les yeux, les oreilles et le cul.
Mélibée, huile sur toile
195,5 x 130 cm
1931
Collection privée
Ne cachez pas vos secrets dans votre derrière. Tout le monde les connaîtrait.
Il faut vivre parmi les femmes, les hommes sont toujours trompés.
Le succès est un menteur. Le menteur aime le succès.
La vérité d’un homme, ce sont ses erreurs.
Nos pensées sont les ombres de nos actions.
Otaïti, huile sur toile
217 x 151,5 cm
1930
Tate Gallery, Londres, Royaume-uni
Les impuissants se prosternent toujours vers le passé.
Devant l’immobilité de la campagne, je m’ennuie tant que l’envie me prend de manger des arbres.
Je n’ai pas besoin de savoir qui je suis puisque vous le savez tous.
Le psychologue se nourrit exclusivement dans la conscience: moi, je ne veux qu’une inconscience impossible à acclimater.
Le pape est l’avocat de Dieu. Dommage que son client soit mort.
Villica caja, huile sur toile
151 x 180 cm
1929
Collection privée
Pour se sauver, il n’y a qu’un moyen: sacrifier sa réputation.
Les hommes ont plus d’imagination pour tuer que pour sauver.
Il est plus facile de se gratter le cul que le coeur.
Il faut être nomade, traverser les idées comme on traverse les villes et les rues.
Il faut s’exprimer uniquement avec soi-même, ce qui nous vient des autres est encombrant, incertain et surtout inutile.
Corrida, huile sur toile
75,2 x 104,8 cm
1925-1927
Collection privée
C’est une lâcheté que d’applaudit à toutes les idioties que l’on nous montre sous prétexte de modernité.
Qui est avec moi est contre moi.
J’aime les êtres qui ressemblent aux inondations.
Les artistes sont le résultat de l’avarice de la nature. Le peu d’esprit qu’ils ont leur est donné par la méchanceté.
Les idiots pensent que la mémoire fait partie de la connaissance et de la vie.
Figure, huile sur toile
Collection privée
Les enfants sont aussi vieux que le monde, il y en a qui rajeunissent en vieillissant, ce sont eux qui ne croient plus à rien.
Le bonheur pour moi, c’est de ne commander à personne et de ne pas être commandé.
Ceux qui médisent derrière mon dos, mon cul les contemple.
Il est plus dangereux de faire le bien que le mal.
Plus on plait, plus on déplait.
Je me souviens de mon cher Udnie, huile sur toile
250,2 x 198,8 cm
1914
Museum of Modern Art, New-York, USA
Qui est avec moi est contre moi.
Ce que j’aime le moins chez les autres, c’est moi.
Moi, je me déguise en homme pour n’être rien.
Les hommes politiques poussent sur le fumier humain.
Je n’ai jamais pu mettre de l’eau dans mon eau.
L’adoration du veau, huile et fusain sur toile
106 x 76,2 cm
1941
Centre Georges Pompidou, Paris, France
Je ne donne ma parole d’honneur que pour mentir.
L’art est le culte de l’erreur.
L’avenir n’existe pas quoique j’aille mieux.
Il faut toujours que notre sexe fasse une ombre sur notre ventre.
Je n’ai pas besoin de savoir qui je suis puisque vous le savez tous.
Les seins, gouache sur carton
99,5 x 77 cm
1924-1927
Collection privée
Le crime est une chose admirable, mais l’assassin me dégoûte.
Il n’y a pas d’obstacles, le seul obstacle est le but, marchez sans but.
Devant l’immobilité de la campagne, je m’ennuie tant que l’envie me prend de manger des arbres.
Toutes les croyances sont des idées chauves.
La justice des hommes est plus criminelle que le crime.
Femmes au bulldog, huile sur carton
106 x 76 cm
1941-1942
Centre Georges Pompidou, Paris, France
Mes pensées me disent où je me trouve ; mais elles ne m’indiquent pas où je vais.
Craindre les sens, c’est devenir philosophe.
Le seul uniforme supportable est celui du bain de vapeur.
Je n’ose plus ouvrir les yeux si mes bras ne doivent plus jamais t’étreindre
Je me repose sur l’oubli.
Adam et Eve, huile sur toile
200 x 110 cm
1931
Collection privée
L’amour seul est désintéressé, le mariage ne l’est jamais.
Si nous sortons de l’imbécillité de la politique, notre vie actuelle apparaît horriblement triste.
Les humoristes sont les fleurs artificielles du comique, ils cèdent aux spectateurs.
L’amour est un contact infectant par envoûtement, il veut tuer tout d’abord l’entourage de la personne aimée, puis, tout doucement, l’être chéri lui-même.
Sur-femmes, sur-hommes, sous-femmes, sous-hommes, vos cheveux blanchiront et vos pensées resteront obscurité.
L’élégante, huile sur panneau
106 x 77 cm
1942-1943
Collection privée
Notre phallus devrait être avoir des yeux ; grâce à eux, nous pourrions croire que nous avons vu l’amour de près.
Je fuis le bonheur de peur qu’il ne se sauve pas.
Tous les peintres qui figurent dans nos musées sont des ratés de la peinture; on ne parle jamais que des ratés; le monde se divise en deux catégories d’hommes: les ratés et les inconnus.
Je surpasse les amateurs. Je suis le sur-amateurs; les professionnels sont des pommes à merde.
Il faut communier avec du chewing-gum, de cette façon Dieu vous fortifiera les mâchoires; mâchez-le longtemps, sans arrière-pensée; puisqu’il aime votre bouche, qu’il sache à quoi elle sert! Vos langues tièdes ne sont pas à dédaigner, même pour un Dieu.
Autoportrait, 1923
Éloge funèbre de Francis Picabia par André Breton
« Adieu ne plaise, il faut, pour de semblables funérailles, que chacun montre un heureux orgueil d’avoir connu un homme qui n’ait jamais éprouvé le besoin de se préoccuper des misères qui l’accablaient … Mon cher Francis, allez-vous croire qu’un journal me prêtait bien de l’influence sur vous ? Nous savons bien que c’est tout le contraire qui est vrai. Vous avez été un des deux ou trois grands pionniers de ce qu’on a appelé, faute d’un autre mot, l’esprit moderne … »
Le site officiel de Francis PICABIA
Entretien avec Georges Charbonnier
Picabia au MOMA
L’oeil cacodylate