MA VIEILLE TANTINE QUI PUE DE LA GUEULE A UN ENORME FIBROME ET SE DEPLACE AVEC UN DEAMBULATEUR POURRAVE de Pascal WEBER, Jean-Louis NOLLOMONT et Éric DEJAEGER (Tirtonplan) / Une lecture d’Éric ALLARD

Ils ont dû se mettre à trois, Weber, Nollomont & Dejaeger, pour décrire, en 60 saynètes drôles, les frasques de leur vieille tantine qui, malgré les qualifications susmentionnées n’a pas une mobilité réduite, possède des ressorts insoupçonnés et une libido de jeune fille (majeure, il va sans dire). Elle sait donner le change comme personne avec un humour qui n’appartient qu’à ses neveux.

Ainsi apprend-on, entre autres, au fil de la lecture que :

  • elle demande au toubib en train de l’ausculter combien de temps mettra sa fièvre pour descendre de cheval
  • elle est nommée pour le prix Goncourt (…) elle qui n’a jamais écrit que des cartes postales et des lettres anonymes
  • les pompiers ont découvert la malheureuse couchée à même le sol, cuisses largement ouvertes, en train de se consumer de désir
  • elle rêve d’aller faire, à poil et pétée comme un coing, du saut à l’élastique au sommet de la tour de Pise
  • elle a une façon de plier bagage si artistique qu’elle la tient probablement de sa passion pour les origamis

À la lecture des différents épisodes, on apprend aussi qu’elle excelle en cuisine, qu’elle s’intéresse à la littérature du monde et à la philosophie chinoise, que Le Tellier, Hervé (pas Sophie, la marraine des Miss France), compare son sourire à celui de Mona Lisa, et que, même si ce n’est guère avouable, elle apprécie la corrida pour ses matadors, et qu’elle a 17 854 followers sur le réseau social des boomers et que Dieu, cela reste à vérifier auprès de théologues invertis, l’aurait créée à son image.  

Malgré ce qu’on pourrait croire à la lecture de cette liste, il y a peu de chance qu’elle fasse l’objet d’une chanson de Barbelivien, même si Didier faisait le plein de Super

Difficile de faire ici la part du vrai et du faux, même si, connaissant la réputation des neveux, il y a fort à parier qu’ils ont trafiqué la triste réalité à leur sauce verbale, rehaussée de beaucoup de sel pour pimenter ce personnage qui aurait bien sa place au musée du rire du Collège de Pataphysique.

Une nouvelle publication des Editions Tirtonplan, à commander, s’il en reste, chez les auteurs et qui vous sera offerte – vous en bavez d’avance, bande de salopiaud(e)s – avec une image de leur vieille tantine « en string léopard rose fluo du plus pitoyable goût ».

Court toujours, le blog d’Eric DEJAEGER

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