Pour célébrer le monde, le poète use d’un dispositif syntaxique où abondent les participes présents, les conjonctives et les relatives sous toutes les formes (où, que, qui, ce qui, dont) :
« Que faire de ce moi
Assis devant la fenêtre
Sinon multiplier les voies de respiration
Accorder une place à ce corps
Qui me fait savoir chaque jour
que je ne manque de rien
Que je n’ai plus de temps à perdre
Et que c’est le moment de me sentir vivant »
(p. 27)
Dans la tentative de cerner « qui je suis à cette minute/ où la lumière me ramène à un autre que moi », l’auteur décline ses amours : « J’aime tout/ Même cette fleur qui me parle de sa jeunesse/ Cet oiseau qui fait vibrer avec lui ce qui l’entoure/ Cette lune qui me suit des yeux/ Pour me dire que je suis un plus que moi-même/ Que ce n’est pas la peine de courir/ Et qu’une joie brûle d’un feu sacré » (p. 51).
L’esthétique du « train qui raccroche les wagons incessamment » alourdit les thèmes d’un livre qui se voudrait léger.
Certes, l’auteur peut discourir (comme en prose), poser des thèmes (intéressants), tenter de nous les rendre familiers.
Mais cela suffit-il ?
Pierre Schroven, La merveille d’être là, L’Arbre à paroles, 2024, 72p., 13 euros.