LA MERVEILLE D’ÊTRE LÀ de PIERRE SCHROVEN (L’Arbre à paroles) / Une lecture de PHILIPPE LEUCKX

Pour célébrer le monde, le poète use d’un dispositif syntaxique où abondent les participes présents, les conjonctives et les relatives sous toutes les formes (où, que, qui, ce qui, dont) :

« Que faire de ce moi

Assis devant la fenêtre

Sinon multiplier les voies de respiration

Accorder une place à ce corps

Qui me fait savoir chaque jour

que je ne manque de rien

Que je n’ai plus de temps à perdre

Et que c’est le moment de me sentir vivant »

(p. 27)

Dans la tentative de cerner « qui je suis à cette minute/ où la lumière me ramène à un autre que moi », l’auteur décline ses amours : « J’aime tout/ Même cette fleur qui me parle de sa jeunesse/ Cet oiseau qui fait vibrer avec lui ce qui l’entoure/ Cette lune qui me suit des yeux/ Pour me dire que je suis un plus que moi-même/ Que ce n’est pas la peine de courir/ Et qu’une joie brûle d’un feu sacré » (p. 51).

L’esthétique du « train qui raccroche les wagons incessamment » alourdit les thèmes d’un livre qui se voudrait léger.

Certes, l’auteur peut discourir (comme en prose), poser des thèmes (intéressants), tenter de nous les rendre familiers.

Mais cela suffit-il ?

Pierre Schroven, La merveille d’être là, L’Arbre à paroles, 2024, 72p., 13 euros.

Le recueil sur le site de la Maison de la Poésie d’Amay

Pierre SCHROVEN sur le site des Editeurs Singuliers

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