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L’écrivain Dominique Valarcher connaît dans sa vie une période difficile. Pourtant, le succès est là. Un recueil de nouvelles va paraître en Italie, dans une version bilingue. Il a connu en Hongrie une jeune étudiante Nora qui s’intéresse à son oeuvre et en a rédigé un mémoire : « D. Valarcher identité brisée ». Sa femme Laetitia, pianiste, l’aime et tout pourrait aller au mieux. Une pause dans sa vie s’impose et il s’exile, coupant portable, renonçant à ses mails.
Il a trouvé refuge, peu le savent, dans un village retiré, Garouze.
Le hasard va le remettre sur la route de Nora, qui obtient une bourse pour participer à un Colloque à Nice, consacré justement à Dominique Valarcher.
Le livre s’achève comme une vraie « identité brisée ». Nous n’en dirons pas plus. L’écriture fluide mène le lecteur dans les anfractuosités d’une pensée, d’un créateur, qui fidèle à ses convictions, se heurte souvent au réel. De sombres souvenirs (sa mère Camille Rosenthal, les camps) viennent hanter ses nuits. Douloureusement, sa vie bascule, entre deux femmes, entre deux amours. L’affection de ses éditeurs français et italien ne changera guère la donne et le choix qu’il a opéré en fin de parcours.
Les thèmes de l’est, de la condition juive, de la psychanalyse, de l’écriture (pianistique ou littéraire) traversent ce roman sensible, qui se lit d’une traite, bien écrit, qui donne de la littérature un relief humain (ce n’est pas pour rien que l’un des auteurs cités soit Camus, l’humaniste).
Voilà un livre qui éclaire sur les carrières littéraires, toujours à même d’être brisées ou en exil.
Un beau livre d’un auteur par ailleurs poète.
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Denis EMORINE, Identités brisées, 5 sens éditions, 2023, 114 p., 12 euros.
Le livre sur le site de vente en ligne de 5 Sens Editions
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LES BELLES PHRASES 